{ TC1 - Le yacht du Roi }
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(( 18 septembre 1953 ))

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Kamala releva les yeux vers la monstrueuse créature marine, une terreur jusqu'alors inconnue s'emparant d'elle. Des pensées tourbillonnantes l'assaillirent : que faire ? Était-ce la fin ? Avant même qu'elle puisse rassembler ses pensées, une main ferme s'empara de la sienne. Les paroles qui lui étaient adressées furent étouffées par le chaos environnant, englouties par l'état de choc qui paralysait son corps.

« Kamala ! » Cette fois, son prénom résonna distinctement, tirant la jeune femme de sa torpeur. Amaury. Il était là, tout près, mais son visage avait perdu la douceur qui l'ornait quelques instants plus tôt. Inquiet pour sa santé, il posa des questions auxquelles l'Indienne répondit d'un simple signe négatif de la tête. Puis, jetant de nouveau un regard effaré vers la créature marine, Kamala repris ses esprits. La menace était réelle. Le monstre attaquait le navire, prêt à le détruire avec tous ses occupants. La confusion dans les yeux de Kamala se mua rapidement en panique alors qu'Amaury la tirait brusquement sur ses pieds. « Va à la poupe, essaie de… » Elle s'apprêtait à s'y rendre lorsqu'Amaury la poussa soudainement. Cette fois, elle ne perdit pas l'équilibre, mais assista à un spectacle qui lui fit l'effet d'un cube de glace dévalant son œsophage : le monstre marin venait de frapper lourdement, et Amaury en fut violemment projeté au sol.

« Amaury !!! » Il se releva rapidement, et lança une contre-attaque inattendue à la créature, qui changea aussitôt de cible. La grimace de douleur sur le visage d'Amaury alerta Kamala, qui accourut vers lui. « Ça va. » Non, ça n'allait pas. « Éloigne-toi de la tête » lui ordonna-t-il en défaisant le premier bouton de sa chemise. Continuant de donner des instructions, il s'irrita contre son nœud papillon, et haussa le ton après avoir clairement annoncé qu'il comptait assister la garde royale malgré son état. Arquant un sourcil, l'inquiétude de Kamala fut remplacée par un éclair de colère. Une colère non pas dirigée vers Amaury, mais envers son déni évident : l'état dans lequel il était ne lui permettrait pas d'encaisser un autre coup.

« Si mon propre père n'élève pas la voix sur moi, pourquoi un autre homme pense-t-il pouvoir le faire ? » Murmura-t-elle, clairement agacée par leur trait commun. Elle accompagna ses paroles par un geste plus tendre, et s'occupa de défaire le nœud papillon du jeune homme ; il était plutôt dans ses habitudes d'aider son pita et son bhai à nouer les leurs lorsqu'un événement imposait un costume français, mais elle ne put s'empêcher d'assister son ami. Une fois la manœuvre accomplie, elle releva les yeux vers lui, mimant son air agacé. Si Amaury pensait qu'elle le laisserait mourir seul, il se trompait. Kamala, malgré sa douceur, avait cette insupportable manie de vouloir sauver tout le monde. Sa baguette quant à elle, semblait tout à fait ravie de ce trait de caractère, car à peine la jeune femme l'avait elle empoignée que celle-ci se mit à vrombir perceptiblement.

Le dard de Velue semblait éveiller ses sens, et ce n'était pas un asticot de mer qui allait rivaliser avec un monstre marin de catégorie cinq ; n'est-ce pas ? Courage ou inconscience, Kamala s'éloigna d'Amaury. Elle voulait le venger, mais aussi mettre un terme à la menace du serpent marin. Tout en avançant, et malgré la complainte du de Castel, la déléguée de la Terre défit son chignon, partiellement défait lors de sa chute sur le pont. Elle se retint de crier après la créature, puis décida au dernier moment de jouer selon ses règles : de manière vicieuse, sans crier garde, et lança une attaque alors que la bête ne l'avait pas remarquée. Le sortilège ne sembla toutefois pas aussi puissant qu'elle l'aurait souhaité, mais il fut suffisamment efficace pour que la bête émette un grognement et lance un bref regard en sa direction avant de s'emparer brusquement d'un garde royal à sa portée.

Essoufflée par l'adrénaline, Kamala se tourna de nouveau vers Amaury, qui l'avait suivie, son visage arborant une expression sévère ; probablement agacé, mais aussi manifestement souffrant, une main libre se reposant encore sur son flanc. L'inquiétude reprit Kamala, et elle se glissa à ses côtés. « Il est hors de question que tu continues de te battre dans cet état. » La familiarité retrouvée ne la fit pas culpabiliser cette fois-ci, car Amaury l'avait lui-même tutoyée quelques instants plus tôt. « Il va falloir te soigner. Laisse-moi voir ça. » Si elle avait pu dénouer un nœud papillon sans sourciller, elle serait bien capable de défaire sa chemise pour constater les dégâts. Aussi, elle s'empressa de défaire la veste du jeune homme, qui aurait de toute façon entravé ses mouvements. Cependant, elle marqua une pause lorsque vint le moment de défaire sa chemise : devait-elle la déboutonner, ou la défaire de son pantalon ? La situation avait beau être à l'urgence, elle ne put s'empêcher de rosir légèrement, et se racla la gorge. « Montre-moi où tu as mal. Il faut qu'on s'assure que rien ne soit cassé. » Le ton autoritaire qu'elle avait employé pour masquer sa gêne la dérangea après-coup, et elle ajouta d'une voix plus douce : « S'il-te-plaît. »

Recap:

( C ) NOCTEM

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( Le Yacht du Roi ) 18 septembre 1953 Aurore avait un mauvais pressentiment à propos de ce week-end. Vénus et Pluton étaient parfaitement conjointes, et l’atmosphère particulièrement instable qui en découlait était palpable pour l’enfant des astres. Elle avait alors suivi le mouvement de l’assemblée en se tenant tout de même à l’écart la plupart du temps, évitant ainsi de se retrouver entraînée dans un ballet infernal de conversations trop intenses parmi les convives ; elle avait déjà assez à gérer avec ses émotions trop chamboulées par cette foutue conjonction. Elle avait fumé une cigarette, puis deux, puis trois, interrompues parfois par une coupe de champagne qui se glissait dans son champ visuel. Elle avait salué quelques personnes, s’éclipsant discrètement dès lors que les discussions devenaient trop sentimentales ou tendues. Le temps passa, la nuit tomba ; et soudain, sans crier gare, il y eut un choc si puissant qu’il fit trembler la coque de toute part. Aurore eut la présence d’esprit de s’accrocher instantanément à la rambarde près de laquelle elle se trouvait, mais un second choc bien plus colossal que le précédent fit chuter grand nombre d’invités – dont un élève qui la heurta très violemment. La collision brutale lui coupa le souffle, provoquant une immense douleur dans sa poitrine et une grande difficulté à respirer par la suite. Probablement un léger traumatisme thoracique, mais elle n’avait pas le luxe de s’y attarder pour l’instant. Après s’être tout de même assurée que l’élève qui lui était tombé dessus allait bien, Aurore fit abstraction de sa douleur pour faire le vide dans son esprit. Réflexion et organisation étaient de mise, elle fit donc preuve d’un calme inflexible et analysa rapidement la situation. Heureusement, deux des astres qui dominaient sa capacité à réagir ce soir là se trouvaient dans le signe de la Licorne, lui offrant ainsi la clarté qui lui permettrait d’aller à l’essentiel. Cette soirée jusqu’alors voilée de mystère devait désormais être affrontée avec détermination et sang-froid. Elle dégaina sa baguette, la brandit en direction du monstre marin qui semait le chaos à bord du yacht, puis d’un mouvement parfaitement contrôlé, lança un sortilège d’attaque. « Diffindo ! » Hélas, ce dernier ne fut pas si efficace qu’elle l’aurait souhaité – peut-être était-ce à cause de la distance qui la séparait de la créature – mais le sort n’avait fait que l’entailler légèrement ; suffisamment toutefois pour lui arracher un grondement déplaisant. Aurore suspendit finalement tout mouvement, posant sa main libre sur sa cage thoracique d'un air un peu inquiet. Sa difficulté à respirer persistait, comme une étreinte implacable autour de ses poumons. Recap:

( Pando )

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La première chose que Roméo a ressenti en reprenant conscience fut de la douleur. Ses yeux n’étaient pas encore ouverts, il avait un goût métallique dans la bouche et les oreilles lui bourdonnaient, jetant dans l’ensemble une légère nausée. Ouvrant les yeux, il cligna péniblement, cherchant à comprendre ce qui l’entourait. Déjà, il avait toujours du sang sur le visage, ce qui n’était pas un super bon signe concernant la note du teinturier. Ensuite, beaucoup de gens s’agitaient devant lui, et il peinait à en discerner quelques-uns, c’était plutôt une sorte de scène pittoresque et dont il ne comprenait pas grand-chose. Finalement son regard réussit à se concentrer et il discerna une Poppy Grimsbane affolée à ses côtés ainsi qu’un autre sorcier dont il ne voyait pas le visage. Bougeant une épaule, il siffla de douleur. Sa carrière en tant que cavalier d’abraxan l’avait sensibilisé à ce genre de sensation, et il savait qu’il s’était au moins cassé deux côtes, peut-être plus que ça. Au moins, il n’avait pas de souci à bouger son bras. Se redressant en s’appuyant sur le côté, il resta assis un temps.
« Merci Poppy, je vais bien… »

Ce n’était pas vraiment la vérité la plus sincère qu’il ait pu verbalisé dans cette journée auguste, mais il voulait au-moins que la jeune femme à son chevet ne s’inquiète pas. D’ailleurs, alors qu’il s’était éloigné, il reconnut enfin par sa voix son cousin, Maxence. Il semblait au chevet d’une autre sorcière blonde dont il n’était pas sûr de qui il s’agissait. Quoi qu’il en soit, elle se releva et il détourna son attention d’eux.

Roméo leva les yeux et réussit à discerner la gueule affreuse du monstre qui avait enserré le yacht entre ses anneaux. Il vit plusieurs jets de magies filer vers le serpent de mer, la majorité l’effleurant ou le manquant. Ce n’était pas très grandiose, mais c’était déjà ça, sans doute.

« Je pense que je peux me relever, si tu peux m’aider ? »
Avec plusieurs efforts et à peine plus d’un essai, un Roméo ensanglanté et vaguement moins vaillant que précédemment était sur ses deux pieds, et presque droit et fier. Quoi qu’il en était, il n’avait pas de temps à perdre. S’il était dans un tel état, d’autres le seraient sans doute, voire pire. Il y avait quand-même peu de chance qu’il soit le seul à avoir été aussi durement touché, pas vrai ? Mais quoi qu’il en était, le serpent restait une priorité. Levant sa baguette, il chercha pendant un instant dans sa mémoire avant de cracher un « Stupéfix » vers le monstre. L’éclair rouge fusa et ricocha contre son corps écailleux, heurtant en plein milieu une de ses écailles les plus robustes, soit à l’opposé d’où il avait visé. « Par la… » Roméo garda pour lui le reste du juron. Il avait du sang sur le visage et il voyait à peine au loin, son oreille interne dansait le rockabilly jive, et il était frustrant qu’il n’arrive pas à faire mieux. Et sans miroir, il n’arriverait pas à se nettoyer la face. Peut-être qu’il n’aurait pas l’opportunité de le faire. Se tournant vers Poppy, il essayât de lui sourire, sentant bien qu’il faisait glisser du sang sur sa joue. « Essayons d’aider les autres, je ne pense pas que je serai très utile en combat dans mon état. »

Enfin un éclair de lucidité dans cet amas de bravoure aventureuse et poisseuse de sang.

Résumé:

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L’angoisse ne faisait que monter pour les siens qui étaient introuvables. Shirin cherchait partout, décidant de laisser à des personnes plus expérimentées qu’elle et sachant mieux se battre qu’elle, l’action d’appréhender le serpent. Elle, tout ce qui devenait obsédant était de retrouver son père et sa tante. Elle n’arrive pas à intégrer les ordres de Tristan, Shirin remonte le plus loin possible du serpent de mer. Ce fut à cet instant qu’elle se fit interpeller et l’interpellation lui sembla tellement dissoner avec le chaos ambiant qu’elle s’arrêta alors pour le regarder.
Était-ce « mocheté » qu’il venait de lui dire ?
Elle fut également arrêtée nette par ce même jeune homme -son visage lui disait vraiment quelque chose, mais la panique était trop forte- qui la retenait par le bras avant de continuer à lui parler.
« Quoi ? » s’exclama-t-elle, confuse et oubliant l’inquiétude pour les siens.
Ses phrases étaient bien bonnes grammaticalement mais, elle n’avaient aucun sens pourtant. Shirin fut encore plus confuse lorsque le jeune homme lança un epiksey sur la créature. Lui-même sembla particulièrement confus. Shirin lui demanda alors, perdue :
« Tu as pris un coup sur la tête ? »
Si c’était le cas, cela pouvait expliquer qu’il semblait faire n’importe quoi, et cela l’inquiéta parce qu’elle n’avait pas envie qu’il s’effondre ou qu’il aille directement se mettre dans la gueule du serpent tant qu’il y était dans sa confusion.
Shirin sursauta alors en entendant quelqu’un, une rousse, traiter Delestre… - Raphael ! Un Clairstellance lui aussi !- de con. Quand bien même n’était-ce pas la meilleure des actions que de guérir la créature, elle appréciait moyennement qu’Esther insulte gratuitement Raphaël. Elle fut encore plus choquée et mécontente de la suite avant de s’écrier :
« Mais ça va pas, oui ?! Tu vois pas qu’il n’est pas dans son état normal ? »
Furieuse, elle comprit que cela ne servait sûrement à rien de s’énerver, tout le monde était paniqué ici, mais elle ne supportait pas la méchanceté gratuite. Mais sa colère disparait rapidement pour revenir à de l’inquiétude. Inquiétudes multiples : son père et sa tante introuvables, Raphaël visiblement dangereux pour lui et pour les autres, le chaos autour d’eux, le serpent qui n’en est que plus agressif également. Shirin pousse un cri en entendant le bruit métallique de la coque qui gémit. Elle comprend sans peine que le bateau est en train de couler et eux avec. Sa panique augmente en comprenant que tout tourne au vinaigre, à commencer par la panique qui génère de la colère autour d'elle.
« Viens, il faut… il faut qu’on se mette à l’abris… » commença-t-elle en prenant le bras de Raphaël. Mais où ? Il devait bien y avoir des canots de sauvetage quelque part logiquement ?
Sursautant devant l’intervention de la voix qui donne les ordres la fait reprendre un peu ses esprits. Elle, elle peut faire cela : mener le sortilège de réparation et entrainer Raphaël avec elle le temps qu’il reprenne ses esprits.
« Viens, reste avec moi et ne lance pas de sort, d’accord ? »
Elle entraîne d’une main gantée ferme Raphaël avec elle. Cependant, alors qu’elle veut s’approcher de l’endroit où elle pourrait aider à réparer la coque, elle voit arriver une attaque du serpent et jette le premier sortilège qui lui passe par la tête, à savoir un sortilège Cuisant espérant que le serpent relâcherait un peu la pression sur la coque. Le sortilège atteint ce dernier mais Shirin n’attend pas de voir et entraine Raphaël avec elle jusqu’à l’endroit où elle peut être utile pour réparer le bateau.



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20/50

Résumé:

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- C’est un plaisir de vous revoir Saint -Loup.
- Plaisir toujours partagé, Votre Majesté. Je ne vous prendrais pas plus de votre temps qui, je le sais, est précieux, je tenais néanmoins à vous présenter mes respects, en ce que nous ne nous étions pas vus depuis …
- Longtemps, trop longtemps, mais vous êtes un homme occupé, considérant que vous n’avez pas fait suite aux dernières invitations aux réceptions officielles.
- Disons que ma place est bien moins parmi votre cour devant vous que derrière.

Le Roi avait laissé échapper un petit rire de complaisance, tapotant le bras de son ancien garde du corps avant d’esquisser un dernier sourire en sa direction, d’autres invités se rapprochant des deux hommes dans l’espoir d’un mot du solaire souverain.

- Certaines dames ne s’en remettent toujours pas. Profitez de votre soirée, Saint-Loup, et rappelez nous que la Couronne saura toujours vous trouver un usage, si l’envie de La servir au plus près vous revient.
- Je n’en doute pas, votre Majesté.

C’était presque un jeu entre les deux hommes qui avaient partagé une promiscuité confinant à la quasi camaraderie pendant une dizaine d’année, si l’on omettait que l’un d’entre eux était l’homme le plus puissant de France, et l’autre sombre ombre la plus meurtrière, quand le besoin s’en faisait ressentir. Le roi l’invitait à redevenir son arme la plus aiguisé et la plaisante distraction des dames sensibles à son charme, et l’enseignant déclinait avec autant d’assurance que de révérence ce qui aurait été le plus illustre honneur pour un autre quidam. Mais Bixente avait servi plus que qui que ce soit, sacrifié plus que nombres des nobles qui gravitaient autour de sa Majesté avec leur mine de circonstance. Il ne sortirait de sa retraite militaire pour rien au monde, et c’était très bien comme cela.

Une fois sur le pont principal, Bixente avait nonchalamment réajusté les boutons de ses manchettes aux armoiries royales, et la pochette couleur de la maison de la terre tranchant avec gout avec son costume clair, comme on les affectionne sur la riviera. Aurait il été hors service qu’il se serait fendu d’une paire de lunettes fumées, mais enfin, il n’était pas là (uniquement) pour faire le beau, mais bien pour s’assurer que sa chère marmaille fasse honneur à leur rang et leur établissement. Si les terriens n’étaient pas ceux qui l’inquiétaient le plus, ses ouailles étant parfaitement conscients de sa présence attentive pendant les festivités, et des conséquences de leurs agissements s’il venait à les surprendre (« si vous comptez mal vous comporter, une seule règle mes jeunes amis : ne vous faites pas attraper, ou je serais implacable »), il gardait un air d’Argos vis à vis des autres étudiants aux directeurs plus complaisants, pour ne pas dire laxistes, que lui.  D’une main, il s’était saisi d’une coupe de champagne qu’il ne porta pas à ses lèvres. Elle ne servirait qu’à occuper ses doigts, à trinquer avec les unes et les autres, à l’occasion. De là où il était, le regard par dessus les plumes de chapeaux fantasques et les guirlandes lumineuses, il observait les petites grappes juvéniles qui babillaient plus ou moins joyeusement, s’arrêtant sur les faces les plus connus, offrant parfois même un petit sourire, voire un clin d’œil quand les pupilles se croisaient, se reconnaissaient dans cet environnement inédit. De loin, il vit Tristan qui s’agitait joyeusement près d’un groupe de jeunes filles. Il s’apprêtait à faire un pas en direction de son collègue quand un frisson humide et gluant lui parcourut l’échine, glissant comme une mue moite le long de sa colonne. Un mauvais présage, quelque chose de sombre et de vicieux qui approchait. Il ne savait pas quand, ni comment, et certainement pas pourquoi, mais il allait se passer quelque chose sur ce bateau, ce soir. Jurant dans sa barbe, le professeur avait abandonné son verre intact pour remonter sur le pont supérieur, cherchant Caspian et le Roi d’un air soucieux et empressé. Il allait devoir faire vite, très vite, s’il ne voulait pas que son mauvais pressentiment se transforme en augure funeste. Dans ses oreilles, ça chuchotait, de l’autre coté du Voile, ça s’agitait, et si d’ordinaire il aurait pu mettre ça sur le compte du solstice ou d’une lune trop pleine le rendant plus sensible aux énergies de l’au-delà, son instinct et son expérience lui intimaient de ne pas prendre garde au contenu des bavardages. Peu importait pourquoi les morts remuaient, c’était le fait même qu’ils le fassent suffisait à l’inquiéter.

(…)

-Cessez donc de jouer les héros, mettez à l’abri les blessés, nom de …

Il avait sifflé au dessus de l’épaule d’un élève échevelé qui, en le bousculant, lui avait fait manquer de peu l’une des failles dans les écailles luisantes du serpent de mer. Du début des affrontements, il n’avait pas vu grand chose, tout occupé qu’il était de mettre une partie des membres les plus éminents et vulnérables des familles nobles ou des ramifications de l’arbre royal. Protéger, puis attaquer, il s’agissait d’agir avec méthode, sans emportement ni précipitation. Se jeter contre le monstre sans réfléchir était au mieux inutile, au pire suicidaire : il n’y avait qu’à voir le nombre de blessés sur le pont partiellement détruit pour comprendre qu’il leur manquait une solide formation militaire… Jusqu’à l’intervention de Caspian. Merlin merci, enfin quelqu’un qui organisait un peu plus les choses … Esquivant souplement un spasme du saurien, il avait reculé en direction d’un petit groupe d’étudiants, prêt à attaquer à nouveau dès que la créature se tournerait vers eux. Mais avant, pas tant que d’autres seraient en meilleur position. Faire bouger le monstre en le chatouillant avec un sort mal lancé ne ferait que plus de tort à la coque en souffrance…



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20/50

Résumé:

résultats:

{ TC1 - Le yacht du Roi }
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(( 18 septembre 1953 ))

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« Ce… euh... ça va aller, Poppy. Roméo a la peau dure. », assura Maxence tandis que la baguette de Poppy tremblait entre ses doigts. Le de Wazières, agenouillé à ses côtés, posa ses doigts contre le cou du blessé. « Il est encore vivant. On peut sentir son cœur battre, regarde. » Le noble dirigea la main de Poppy contre le cou du garçon ; c'était chaud, malgré sa pâleur, et quelque chose là-dessous semblait se battre avec force. Les effets du sort se firent sentir peu à peu. La douleur sur le visage de Roméo s'atténua, et une lueur de soulagement s'illumina dans les yeux de l'Anglaise. « Roméo ! Roméo, tu m'entends ? » Ses paupières remuèrent difficilement jusqu'à s'ouvrir complètement. « Par Merlin, tu es vivant ! Je- » J'ai réussi.

Toutefois, la situation demeurait critique. Le yacht royal était désormais en train de sombrer, et le serpent de mer continuait à exercer une pression mortelle sur la coque du navire. Les efforts désespérés pour contrer l'inondation semblaient n'être que des pansements sur une blessure béante. « Je pense que je peux me relever, si tu peux m’aider ? » Le visage ensanglanté du jeune homme semblait indiquer un peu trop d'optimisme, mais Poppy acquiesça et se dépêcha de se relever, en prenant elle-même appui sur la rambarde. Sa cheville la lançait toujours, mais elle n'hésita pas à tendre sa main libre à Roméo, qui pris appui sur elle pour se remettre sur pattes.

Un Stupéfix raté plus tard, Roméo ôta les mots de la bouche de Poppy. « Essayons d’aider les autres, je ne pense pas que je serai très utile en combat dans mon état. » Et en effet, les deux étaient bien trop amochés ou paniqués pour pouvoir justifier leur présence au milieu d'une scène de combat.

Poppy jeta un regard autour d'elle, observant le chaos qui régnait. Les sortilèges d'évaporation de l'eau s'avéraient temporaires, et le temps jouait contre eux. L'urgence de la situation pesait sur ses épaules, mais elle se sentait inutile, impuissante. A l'école, on pouvait compter sur elle pour des conseils capillaires, des ragots juteux, des accolades affectueuses et des baisers langoureux. Mais personne n'avait jamais misé sur elle pour autre chose que tout cela. Son père lui répétait sans cesse, appuyé par sa femme, que Poppy servait à faire joli, et qu'il faudrait un jour qu'elle trouve un mari pour s'occuper d'elle, car elle ne s'en sortirait jamais toute seule. « Heureusement, tu as tous les atouts physiques dont un homme pourrait rêver, je ne me fais pas de soucis pour toi, ma chérie » lançait-il à chaque fois que sonnait l'heure du dîner.

Essuyant sa joue encore humide d'un revers de main, elle passa son bras dans le dos de Roméo, et s'appuya contre son flanc. C'est à ce moment que  Caspian d'Orléans fit son apparition. « Il suffit ! » Sa voix résonna, ramenant l'ordre parmi la foule. Le regard de Poppy se releva sur l'imposante carrure de l'Ensorseigneur, et elle laissa échapper un « woah ». Sous ses directives, chacun trouva un rôle pour aider. Elle, était prête à aller se cacher, persuadée de n'être qu'un poids pour tout le monde, et alors qu'elle se dirigeait doucement vers les appartements royaux pour y emmener Roméo avant de rejoindre sa famille, l'enseignant de Métamorphose se planta devant eux. « Mademoiselle Grimsbane, venez avec moi ! » Elle l'observa d'un air béat. « Allez ! Vous n'avez pas entendu son Altesse ? Les plus doués en métamorphose doivent empêcher la déchirure de progresser ; cessez donc de batifoler dans un moment pareil, et joignez-vous à nous ! »

Poppy ne comprenait pas. Pourquoi avait-on besoin d'elle ? Son professeur pensait-il vraiment qu'elle était douée ? Incrédule, elle jeta un regard à Roméo. « C'est à moi ou à toi qu'il parlait ? » Même si le nom de Poppy avait été prononcé, elle peinait à croire qu'elle était réellement qualifiée. « Tu n'as pas métamorphose dans ta constellation, right ? Je devrais aller voir… » S'éloignant doucement du garçon après s'être assurée qu'il tenait bien debout tout seul, elle se tritura les doigts. Elle avait peur. Peur qu'on lui demande de faire quelque chose qu'elle n'arriverait pas à faire. Elle inspira, et fit volte-face. « Roméo ! Tu- tu veux venir avec moi ? Tu seras sûrement plus utile que moi, là-bas. » Elle le pensait. Un jeune homme comme lui serait forcément plus utile de quelque façon que ce soit qu'une fille comme elle. Arriver avec Roméo de Lestang lui permettrait peut-être d'éviter de nouvelles remarques sur son inutilité. Alors, timidement, elle s'approcha de son enseignant. « Ah, vous voilà ! Nous allons avoir besoin d'unir nos forces pour neutraliser la faille. Sortez votre baguette, et lancez un Reparo ! » Il n'avait même pas jeté un regard à Roméo, sûrement parce qu'il n'était pas l'un de ses élèves, mais désormais, le cœur de Poppy battait la chamade. Pieds nus, robe légère, cheveux trempés, la jeune femme se sentait soudainement investie d'une mission. Si son sort de soin avait fonctionné avec brio quelques instants plus tôt, peut-être qu'elle réussirait à soigner le bateau ?

Sa main chercha instinctivement celle de Roméo, elle avait besoin d'être rassurée, de se calmer. Elle inspira profondément en pointant sa baguette vers la déchirure que l'enseignant et ses comparses tentaient de canaliser, et lança un sortilège de réparation avec toute la concentration dont elle était capable. « C'est parfait, mademoiselle Grimsbane ! Maintenez votre prise sur votre baguette, nous allons avoir besoin de toute la concentration possible. » Et inconsciemment, sa main se resserra sur celle de Roméo. Elle avait réussi. Encore.

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( C ) NOCTEM

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( Le yacht du Roi) Quelle que soit la personne en charge de l’organisation de la soirée, Eliaz espérait qu’elle se ferait tirer les oreilles ! C’était un scandale que l’on risque ainsi la vie de sorciers aussi beaux et prometteurs qu’eux ! Il en toucherait quelques mots à la Doyenne, s’il sortait de là vivant. (Par pigeon anonyme, évidemment. Il n’avait pas envie de mourir ou pire, de se faire renvoyer.) Et puis tout à coup… Les étoiles revinrent illuminer le yacht. Pas les étoiles : la lune ! Une lune sertie de diamants ! Bref : tout à coup, Manami fut devant lui et aussitôt, un sourire béat se dessina sur le visage de l’étudiant. Il ne lui en fallait pas plus pour oublier le danger dans lequel lui, sa famille et ses amis étaient plongés. Et son sourire s’accentua lorsqu’elle lui prit l’épaule et le força à s’accroupir à ses côtés. Ainsi par terre, leurs visages étaient très proches et Eliaz ne résista pas à la tentation de dire, approchant encore légèrement son nez du sien : « Hey, vous, comme on se retrouve ! Quel joli hasard, non ? Mais dîtes-moi, mademoiselle du Chesnes, vous êtes très en beauté ce soir ! Vous devriez affronter des serpents de mer plus souvent, ça vous va à ravir ! » Il crut entendre quelqu’un lui hurler que ce n’était pas le moment de discuter et crut reconnaître, au loin, la silhouette de sa petite sœur. Ahem, oui, peut-être. Un nouveau choc secoua le navire. Eliaz tomba à la renverse, entraînant Manami dans sa chute. Heureusement, ils ne tombaient pas de haut et a priori, aucun d’eux ne fut davantage blessé. « Oups, désolé, je ne t'ai pas fait mal ? Oh, mais qu’est-ce qu’il fait, le monstre ? Il va casser le bateau s’il continue ! Que quelqu’un lui dise d’arrêter ! » s’indigna-t-il… avant de réaliser que c’était justement l’objectif de la créature. Il fallait que quelqu’un agisse. Il fallait que quelqu’un fasse quelque chose ! En entendant les paroles de Caspian d’Orléans, Eliaz se souvint qu’il était lui-même un sorcier et qu’il avait rangé, quelque part dans la poche extensible de son costume, sa baguette en bois de cornouiller. Il s’en empara et décida de tenter sa chance à son tour, espérant au moins impressionner Manami. Mais Eliaz n’était pas assez concentré. La présence de son amie le troublait, son pied entaillé lui faisait toujours très mal (en plus, il avait mis du sang sur sa chaussure, bouh !), et son Reducto, lancé d’une voix légèrement vacillante, se contenta de heurter une chaise renversée qui prit la taille d’un jouet. Youpi, très utile ! « Oh eh ahem… je crois que… euh, quelque chose, ou quelqu’un me perturbe ! » rougit-il.

( Pando )

Spoiler:

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L’attention de Tristan était – surtout – focalisée sur le serpent de mer et sur les élèves. Il ne l’aurait jamais admis à voix haute, mais le sort des autres personnes présentes lui importait peu : ils étaient à même de se protéger personnellement, et il n’avait aucun doute que l’égoïsme de certains les pousseraient à ignorer les gens qui les entouraient au profit de leur petite personne. Les rugissements puissants de la créature à chaque attaque qui portait lui arrachait un frisson, comme s’il ressentait chaque attaque, chaque coup porté, chaque entaille causée dans l’épaisse carapace d’écailles qui le protégeait. Le vétérinomage comprenait que chacun se défende, il comprenait la peur qui habitait les élèves et les nobles invités face à cette créature méconnue, mais il ressentait énormément d’empathie pour cet animal que l’on dérangeait dans son habitat naturel sans se soucier de la gêne et de la douleur qu’on pouvait lui infliger.

Se lançant un sonorus, il essaya de couvrir le vacarme dû aux sorts lancés, à la mer agitée de remous, pour se faire entendre. « ARRÊTEZ-VOUS ! Il protège son habitat, il a peur que vous envahissiez le territoire où on l’a exilé, qui est le seul endroit qu’il possède. Protégez le bateau mais ne l’attaquez pas ! Vous ne le rendrez que plus furieux ! Il n’en veut à aucun d’entre nous, il veut simplement être tranquille et libre dans les eaux où on l’a contraint de séjourner.

Lancez des protego, rafistolez la coque si vous le pouvez, et éloignez-nous de là ! Il ne nous poursuivra pas ! » Il l’espérait fortement, en tout cas. Mais il se refusait à condamner une créature innocente, victime des caprices de sorciers qui se croyaient tout permis. Et s’il savait comme s’en débarrasser, s’il le ferait peut-être s’il n’avait pas d’autres choix pour protéger ceux qui étaient sous sa responsabilité, aussi détestables que certains soient, il se refusait à ne pas essayer de le protéger. « Si nous nous allions et lançons un protego maxima pendant que nous battons en retraite, nous avons une chance ! »

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L’intervention de Tristan aurait pu lui prêter un sourire, si l’enseignement n’était pas à ce point tendu. Partout où il regardait, il y avait des dégâts, matériels, physiques. Il y avait du sang sur le bastingage, des cris, de la fumée, et la créature en furie qui avait, de toutes façons été bien trop agressée déjà pour les laisser partir sans les pourchasser, quoi qu’en dise le zoomage. Esquivant un énième projectile, l’ancien garde du corps s’était rapproché de deux de ses étudiants, glissant un rapide coup d’œil vers Kamala qui, Melin soit loué, semblait savoir ce qu’elle faisait. Et elle avait raison : le jeune De Castel ne pourrait pas faire grand chose en cet état.

- Ça va aller, De Castel ?

Qu’il souffla en repoussant d’un mouvement de baguette d’autres débris projetés en leur direction. Il jura entre ses dents quelque chose en basque, avant de marmonner.

- J’ai bien peur que le plan de Rosier soit un tantinet … optimiste. Nous enverrons un bouquet avec un mot d’excuse au serpent plus tard. Expecto Patronum.

Le sortilège avait été lancé d’apparence froidement, mais le professeur avait du convoquer à la hâte de délicats souvenirs d’enfance pour faire apparaître un vautour fauve argenté à l’envergure appréciable, l’oiseau fonçant en direction de la tête du monstre pour détourner un instant son attention. Sans plus attendre, le sorcier avait enchainé plusieurs sortilèges complexes, formulés ou non, dont le principal effet avait été de faire léviter des débris les plus acérés possibles en direction de la gueule de la bête. D’autres auraient visé les yeux, mais un serpent géant aveugle frappant au hasard n’aurait pas été une amélioration particulièrement sensible de leur situation… Alors il valait mieux quelques échardes dans le palais, le bois et les bouts de marbre décrochées de la décoration n’étant pas suffisamment affutés pour entailler les écailles épaisses du saurien. La créature avait l’air de commencer à fatiguer, et c’était tant mieux. Il espérait que son patronus l’occupe suffisamment longtemps pour qu’un sort l’assomme une bonne fois pour toute.

- Ne visez pas les yeux * qu’il jeta à la cantonade* je répète, ne visez PAS les yeux.

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Son inquiétude, masquée par l’impassibilité qu’il s’efforçait de conserver, se heurta aux mots impitoyables de Sélène qui lui disait qu’elle allait bien et lui ordonnait de se cacher ou de retrouver sa famille. Maxence cilla, à la fois troublé et piqué au vif par la réponse de son amie. « Je ne compte pas me cacher » fut tout ce qu’il trouva à dire, mais sa réplique disparut dans le brouhaha ambiant alors que sa camarade de la Terre refusait son aide et lançait un sortilège plutôt réussi au monstre.

Froissé dans son orgueil, il s’apprêtait à tourner les talons et à retourner, peut-être, auprès de Roméo et de Poppy, lorsqu’il vit Sélène s’accrocher un peu trop fort à la rambarde pour que ce geste soit innocent. Que disait son cours, déjà ? Maxence fronça les sourcils et se mit à marmonner tout seul, essayant désespérément de fouiller dans sa mémoire. Les mots lui revinrent comme des flashs à moitié effacés.

Pression artérielle en chute libre. Fatigue. Etourdissement. Nausées.

Il revint vers Sélène et, après une fraction d’hésitation durant laquelle il exécuta un moulinet incertain avec ses bras, il posa une main maladroite contre sa taille pour la retenir. « Non, tu ne vas pas bien. Tu as perdu trop de sang, et tu es probablement en état de choc. » Il la trouvait aussi trop pâle, mais il se retint de justesse de le faire remarquer : ce n’était pas le moment de faire une démonstration de son absence de tact. « Je reste avec toi » ajouta-t-il avec une certaine obstination, rapprochant – non sans une certaine gaucherie – son corps du sien, ses yeux clairs rencontrant ceux de la jeune femme dans lesquels se reflétait la silhouette du serpent de mer.

Il voulut reprendre sa baguette, jeter un nouveau sortilège au monstre pour leur permettre de regagner un endroit plus calme où Sélène pourrait se reposer, mais ce fut sans compter sur l’intervention de Caspian d’Orléans… et la nouvelle lubie du serpent de mer, qui consista à essayer de réduire le yacht en tas d’allumettes. « Le bateau ne va pas tenir » réalisa Maxence, la main se crispant malgré lui contre Sélène. Il entendit ensuite le professeur Rosier leur ordonner de ne pas blesser le serpent, mais il n’eut pas vraiment l’opportunité de réfléchir au sens de ses paroles. La proue du navire craquait, une lézarde fendait le sol, se rapprochant dangereusement de Sélène et lui… Ils risquaient de passer par-dessus bord s'ils ne faisaient rien ! « Reparo ! » lança-t-il désespérément, la peur manquant de peu de lui faire oublier la formule.

Puis, constatant que la fissure se refermait, il relâcha la pression qui crispait ses épaules (à ce stade, elles étaient quasiment au niveau de ses oreilles) et reporta son attention sur Sélène.   « Il faut qu’on sorte d’ici. Et qu’on te trouve un Guérisseur. On s’en fout du bateau, ou du serpent, ou du Roi, ou de qui que ce soit. La seule chose qui compte, c’est… c’est qu’on s’en sorte, okay ? »

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La voix d’Esther résonnait comme un bourdonnement lointain, confondu dans une cacophonie d’autres voix mêlant panique, exaspération et désespoir. « Allez, debout Archambeau, faut pas qu’on reste là. » Sa main retrouva finalement celle d’Isabelle – une sensation étrangement réconfortante pour la brune. Mais une fois debout, son regard se posa à nouveau sur le serpent de mer et elle resserra l’étreinte de sa main, terrifiée par ce qu’elle voyait. La douleur dans ses bras était poignante et une angoisse profonde s’était emparée d’elle ; cette soirée avait véritablement tourné au cauchemar. Mais alors qu’elle pensait que cela ne pouvait être pire, Esther lui prouva le contraire en agrippant soudainement le bras de l'aînée Archambeau. « Oh quel enfer. »

Isabelle en était presque à se demander quel était le pire entre le serpent de mer et la vipère qui se trouvait à présent face à elle. Esther avait demandé – ou plutôt ordonné – à Miriam d’aider sa petite sœur, comme si on pouvait compter sur elle pour une telle mission. Elle qui prenait généralement plaisir à faire l’inverse. Elle semblait d’ailleurs bien heureuse de la voir dans cet état, et il y avait sans nul doute une multitude de piques bien cinglantes qui jaillissaient dans son esprit ; plus douloureuses encore pour Isabelle que les éclats de verre qui ornaient ses bras. Aucune des deux sœur n’eut le temps de riposter, Esther était déjà en train de lancer une attaque au serp- Ah bah non. (Pauvre mouette)

« T’es vraiment un fardeau depuis ta naissance, ça changera jamais. »
« Si t’as pas l’intention de m’aider, fous-moi la paix. » Isabelle soupira. Elle n’avait pas la force de lui tenir tête, pas maintenant, pas ici.
« Je veux bien t’aider, mais t’auras une dette envers moi. »
« Même pas en rêve. »
« Reste comme ça alors, faut dire que ça te va pas si mal, ça met un peu de couleur. » dit-elle dans un rire moqueur.

Les deux Archambeau se fusillaient du regard quand Esther revint à leurs côtés. « Alors ? » Les bras d’Isabelle étaient toujours teintés de sang, et un mélange de terreur et d’agacement imprégnait son visage. Pas la moindre amélioration donc, même plutôt le contraire. « C’était clairement pas la meilleure de tes idées, de demander de l’aide à ce démon. » Miriam leva les yeux au ciel dans un rictus, puis s’en alla dans la direction opposée lorsque Esther parla de se mettre à l’abri. « Je préfère m’éloigner de cette catastrophe ambulante. » déclara-elle finalement avant de disparaitre dans la foule. Bon débarras.

Soudain, la créature devint plus agressive qu’elle ne l’était déjà, émettant un rugissement qui incita Isabelle à se rapprocher davantage de son amie. Un craquement sinistre suivit, et les flots commencèrent à envahir lentement mais inexorablement le navire. La situation devenait critique et le chaos régnait tout autour d’elles. Isabelle agrippa à nouveau Esther de sa main indemne, tentant par ce contact de maintenir son calme aussi bien qu’elle le pouvait, mais sa respiration s’affolait et dévoilait clairement qu’elle était terrorisée. Elle se sentait terriblement inutile, un véritable fardeau, comme l’avait souligné Miriam un peu plus tôt.

C’est alors que Caspian d’Orléans fit son entrée, apaisant la foule en un instant. Isabelle n’eut d’autre choix que de l’écouter. « [...] les plus doués en métamorphose pour empêcher la déchirure de progresser ! » Cette phrase marqua particulièrement son esprit. Bien qu’encore secouée, elle se souvint qu’elle se débrouillait plutôt bien en métamorphose ; peut-être était-ce alors enfin l’occasion pour elle de se rendre utile. Elle était toujours effrayée, mais elle devait reprendre ses esprits, ne serait-ce que quelques secondes – le temps de lancer un sortilège. « Il faut que j’essaie. » Isabelle tentait elle-même de se motiver, de se convaincre qu’elle en était capable. Elle lâcha alors Esther un bref moment, et de sa main tremblante, elle attrapa sa baguette en ébène. Malgré la douleur causée par les éclats de verre au moindre de ses mouvements, elle la pointa vers la coque qui se déchirait à vue d’œil sous la pression du serpent. « Reparo ! » lança-t-elle d’une voix empreinte d’incertitude et d’anxiété.

Alors qu’elle craignait un échec, Isabelle constata que sa tentative s’était avérée fructueuse, et un soupir de soulagement se fit entendre. Elle sembla même se détendre légèrement, pendant que son regard cherchait instinctivement celui d’Esther.

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( Le yacht du roi ) L’envie de pleurer gonflait dans sa gorge. Les choses allaient trop vite, le bateau tanguait, les sorts fusaient, elle était aveuglée par les lumières qui déchiraient la toile bleu foncé du ciel… Madeleine fut brutalement séparée de Motilal lorsqu’un étudiant la bouscula et elle atterrit sur les fesses (aïe) dans une flaque de vin. Du moins, Madeleine espérait que le liquide écarlate qui poissait le sol était du vin. Les larmes perlaient sur ses cils, désormais. Il fallait qu’elle retrouve Kamala et Prysha… et Sohalia… et Poppy… oh, pourquoi y avait-il tant de mouvements ? Pourquoi ne pouvait-elle pas lever son pouce, comme quand elle était petite, pour que le jeu s’arrête ? Elle se tordait les mains, déboussolée, terrifiée, écoutant les ordres contradictoires des uns et des autres sans savoir qui écouter. Blesser la bête ? La préserver ? Réparer le bateau ? Oui, réparer le bateau… c’était la meilleure chose à faire. Elle regarda autour d’elle, cherchant l’équipe dédiée à la réparation de la coque ; son regard fut alors attiré par une chevelure blonde et son cœur se gonfla d’espoir. Poppy, c’était Poppy ! Poppy et… un fort beau jeune homme noble ! Son amie était époustouflante avec ses cheveux humides qui la faisaient ressembler à une sirène vengeresse – le genre de créature formidable qui attirait les marins sur les récifs pour les séduire (et, accessoirement, les noyer) – et l’admiration supplanta la terreur dans la poitrine de la rousse. Il fallait qu’elle fasse comme elle. Elle se releva tant bien que mal et serra sa baguette plus fort. « Repar… oooh la pauvre mouette ! » Il y avait un oiseau par terre, sûrement victime d’un sort raté. Ignorant son propre sortilège qui ne répara qu’à moitié le yacht, elle s'accroupit près de la pauvre créature et effleura ses plumes blanches du bout des doigts. Un soupir de soulagement lui échappa lorsqu’elle sentit, sous la pulpe de son index, le battement très léger d'un cœur paniqué.

( Pando )

Résumé:

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Le Yacht du Roi

ft. everyone

Un véritable flot de détresse et de souffrance s’était abattu sur Sohalia ; mélange tourbillonnant d’incompréhension, de terreur et de douleur émanant de ceux qui l’entouraient. Le goût métallique du sang effleurait presque ses propres lèvres alors qu’elle avait miraculeusement échappé aux blessures qui, malheureusement, n’avaient pas épargné bon nombre d’invités. À genoux au cœur des débris, repliée sur elle-même, elle s’efforçait désespérément de faire le vide dans son esprit tourmenté, et ainsi, de calmer les émotions dévastatrices qui la torturaient. Mais en vain. Rien ne soulageait sa peine qui au contraire s’amplifiait sans relâche au fil du temps qui semblaient s’étirer à l’infini.

Soudain, elle sentit une main se poser sur son épaule, accompagné d’une voix familière. Le son fut si fugace qu’il aurait presque pu lui échapper, mais malgré le chaos environnant, il se démarqua distinctement. Elle aurait même pu le reconnaitre parmi des milliers d’autres, ce simple Hé, car c’était la voix qu’elle chérissait le plus au monde. D’un mouvement particulièrement rapide, elle tourna la tête vers Lysandre, son regard empreint d’une surprise non dissimulée à ce contact inattendu. Plongeant ses yeux dans les siens – presque dénués de toute conscience, elle sentit ses doigts tremblant caresser sa joue baignée de larmes. Un geste qui la troubla comme jamais. Leurs regards semblaient plus forts que les mots, plongés tout deux le temps d’un instant suspendu dans un passé intime où seuls leurs émotions comptaient.

Sohalia perdit momentanément le contrôle, et sa main s’égara dans la nuque de Lysandre ; un geste fragile et éphémère. Cependant, une sensation déconcertante la ramena brusquement à la réalité. Elle ôta sa main et l’observa avec stupeur, constatant qu’elle était couverte de sang. Un éclair de détresse la traversa de part en part. « Lysandre ! » Sohalia était toujours perturbée par le poids des émotions environnantes, mais la détresse lui fit saisir instinctivement sa baguette. « Par Merlin, Lysandre… Reste tranquille s’il te plait, je vais tenter de te soigner… » Sa voix était tremblante, brisée ; teintée de désespoir à l’idée de ne pas être à la hauteur de la tâche. Malgré tout, elle pointa sa baguette en bois de charme vers lui, et se força à rester calme de temps de lancer un sortilège de soin.

Elle y croyait à peine, mais elle avait réussi. Alors qu’elle posait avec précaution sa main sur la nuque de Lysandre pour vérifier si le sang avait cessé de couler, elle constata avec soulagement que c’était bel et bien le cas. Quant à son regard… Eh bien, il semblait retrouver sa clarté d’esprit.

Toutefois, pour elle, les choses prenaient une tournure plus sombre. Bien qu’elle soit parvenue à retrouver un semblant de calme le temps d’un sortilège, la panique sembla revenir soudainement, la frappant de plein fouet. Les craquements de la coque, l’eau qui s’engouffrait, les cris déchirants des convives, le chaos ambiant… Les émotions la submergèrent de nouveau, faisant vaciller tout contrôle. Sa main tremblante s’accrocha désespérément au tissu noir de la veste de Lysandre, tandis que Sohalia se repliait de nouveau sur elle-même, accablée par une souffrance bien trop pesante.

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ootd --
Lorsqu’il est arrivé, le bateau était à quelques minutes à peine de démarrer et de quitter le port. Il a pas forcément l’habitude d’être en retard mais il a dû pousser son fils récalcitrant à se bouger le postérieur pour finir de se préparer. Paraît que la première chemise choisie n’allait finalement pas avec son pantalon. Ni la seconde. Ni la troisième. Ni la dixième. Arrivé à la quinzième, Adrien a mis un stop net et il l’a obligé à faire un choix. Choix qui a, à son tour, pris bien dix essais.
D’où leur retard.
Une fois sur l’eau, il comprend à peine ce qu’il se passe. Il entend qu’il y a des discours, voit les élèves se rejoindre, se parler, se séparer et se retrouver. Les groupes changent, bougent, il apperçoit même quelques groupes qu’il n’aurait pas forcément supposer. Il voit la jeune de Bhopal avec le jeune de Castel, l’autre jeune de Bhopal avec le jeune de Lanzac et le jeune de Wazières avec la jeune Acajor. Que de duos auxquels il n’aurait pas pu s’attendre.
Il quitte le deuxième duo des yeux lorsque la première secousse se fait ressentir. Puis une autre. Il voit les corps assomés ou blessés des élèves passer à côté de lui qui a réussi à se retenir à une rambarde pas trop abimée.
Il sait bien qu’en tant que corps professoral il devrait probablement aider les élèves qui sont autour de lui alors il sort de ses poches quelques plantes et herbes médicinales qu’il a toujours sur lui et commence à les appliquer aux gens qu’il voit affaler à ses côtés. Un peu à droite sur son fils qui semble saigner abondamment de l’arcade sans que ça ait l’air trop grave tout de même. Un peu à gauche sur un autre élève qui ne fait parti d’aucun de ses cours.

Le serpent lui passe au dessus de la tête, littéralement et figurativement. C’est un peu un soucis récurrent chez lui. Tellement concentré sur quelque chose qu’il peut en oublier le reste du monde. Et ce, même si le reste du monde est littéralement en train de se faire écraser par un serpent géant de mer.

Ce n’est que lorsque la coque commence à craqueler sous ses pieds qu’il se rend compte qu’un truc cloche et qu’il relève la tête. AH !

Il pousse de côté son fils en essayant de lui éviter de tomber dans une crevasse créée par la bête et le fait atterrir littéralement quasiment sur une autre. Alors Adrien réfléchit pas et lance un “Reparo !” sur l’endroit où son fils se trouve.
Franchement, ça valait bien de passer une heure à choisir une chemise. Elle est toute tachée maintenant…

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en gros:

{ TC1 - Le yacht du Roi }
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(( 18 septembre 1953 ))

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ootd 1 - ootd final ---
Son expelliarmus manque manifestement sa cible. Ou en tout cas ne la touche pas assez pour faire un quelconque réel dégât au serpent qui a toujours juste l’air plus énervé et plus fort que la seconde précédente. Il arrête d’essayer et préfère observer le chaos. Après tout, Bohort vit et a toujours vécu (et vivra probablement toujours) pour le chaos. Alors il regarde et il fait quand même attention à ce que les personnes qui comptent pour lui ne soient pas blessés. Ni personne, d’ailleurs. Autant il apprécie le chaos, autant il préfère quand personne n’est trop grièvement blessé lors de son passage.
Hors, les gens tombent à côté de lui. Il voit les élèves valser, les profs crier, tous donnant des directives différentes les uns des autres. Il voit Lysandre et Sohalia se retrouver et parler entre eux.
À se demander quand l’un des deux le considèrera assez de confiance pour lui dire la vérité. Probablement jamais. Pas qu’il leur en veuille. Il se ferait probablement pas confiance à leur place. Ça prouve juste qu’ils le connaissent bien.

Le serpent semble se défendre de plus en plus belle et les personnes présentes sur le navire semblent tous faire de leur mieux. Certains y arrivent avec brio, d’autres (dont il fait parti), moins.
Il se considère chanceux cependant lorsqu’il voit que certains sorts qui ne touchent même pas le serpent (le sien au moins a touché) le font se retourner contre le lanceur et les attaquer. Parfois, le serpent loupe.
Parfois, non.

Il devrait essayer de les soigner, mais il voit trop de gens tomber et d’autres les soigner. Il a rien à faire, en soi.
Alors il observe et prend note de tout ce qu’il se passe. Des duos étranges qui se forment et se déforment.

Puis il sent le sol sous lui trembler. Le serpent semble avoir commencer à faire ce que les serpents font de mieux : serrer et écraser. L’écrasement semble casser le bateau petit à petit et les sorts d’attaques sont remplacés par des sorts de réparation. Surtout lorsque Mr. Rosier commence à dire à quiconque veut bien l’écouter d’arrêter d’attaquer le serpent géant.

Bohort n’es pas connu pour écouter les profs et il a pas particulièrement envie de laisser le gros monstre s’en tirer. Alors il tente de lancer un bon “Bombarda !” qui frole le serpent mais ne le touche pas. Le monstre tourne la tête vers lui et d’un coup de queue l’envoie valser contre la grosse partie centrale du yacht où Bohort s’échoue, inconscient, comme l’idiot qu’il est.

Résumé:

( C ) NOCTEM

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{ TC1 - Le yacht du Roi }
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(( 18 septembre 1953 ))

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Le voile de gêne qui avait teinté les joues de Kamala d'un rose doux se dissipa rapidement lorsque ses yeux captèrent la carnation violacée du flanc d'Amaury. Ses prunelles s'écarquillèrent, puis elle leva son regard vers celui du jeune homme, qui se hâta de remettre sa chemise en place. L'Indienne demeurait troublée, et pour cause, il ne lui avait guère laissé le temps de répliquer. Amaury dissimulait sa douleur derrière un masque souriant, et bien que cette attitude était très habituelle dans leur cercle social, la de Bhopal était lasse des faux-semblants, surtout après les récents événements. À cette pensée, le regard de Kamala erra brièvement dans la foule dans l'espoir vain d'apercevoir la silhouette d'Haruo, sain et sauf.

Toutefois, un rugissement terrifiant, plus sinistre que les précédents, déchira l'air, faisant vaciller le pont tandis que la créature marine resserrait son emprise sur le navire. Le futur duc de Castel, bien qu'affaiblit par sa blessure, attira Kamala dans une étreinte protectrice, et l'agacement de cette dernière s'évanouit aussitôt. C'était probablement la première fois qu'elle se trouvait ainsi enlacée par lui ; elle pouvait sentir la chaleur de sa peau à travers sa chemise, et humer l'odeur d'un restant de parfum au creux de son cou, qu'elle observa de si près qu'elle put apercevoir son artère tambouriner. Instinctivement, elle passa à son tour son bras autour de sa taille, veillant à ne pas aggraver sa blessure au flanc, et refréna l'envie de se blottir contre lui.

Rapidement, ce doux moment fut interrompu, car Amaury mentionna sa mère et relâcha son emprise sur le corps de Kamala. Celle-ci fut soulagée de voir Asha de Bhopal en bonne santé — quoiqu'un peu décoiffée, elle avait sûrement dû chuter lors de la première secousse, elle aussi. La déléguée de la Terre s'empressa de rejoindre sa mère, l'enveloppant de ses bras sans cérémonie. « Maata ! », s'exclama-t-elle, prenant son visage entre ses mains. « Comment vas-tu ? Et où sont passés chachi, et tous les autres ? » Ils allaient bien, elle lui assura de la bonne santé de Lucie, Motilal et Prysha. Toutefois, Sohalia et Madeleine demeuraient introuvables. « Pourtant Motilal était avec Madeleine, il ne l'aurait pas laissée seule dans de telles circonstances ! Et Sohalia, où est-elle !? » L'inquiétude reprit ses marques sur le visage de Kamala, regrettant de ne pas avoir pensé plus tôt à leur sécurité.

De toute évidence, l'Indienne allait devoir prendre un chemin différent de celui d'Amaury, désormais accompagné de M. Saint-Loup, qu'elle salua de loin d'un signe de tête. L'enseignant, qu'elle connaissait depuis maintenant trois ans, s'était courageusement interposé entre la créature marine et leur petit groupe, jetant ici et là quelques sorts défensifs. À ses côtés, Amaury avait gagné leur petite querelle ; il était là, debout, prêt à se battre, et elle était ici, en retrait, à s'occuper de sa famille. Lorsque son regard accrocha de nouveau le sien, elle le vit souffler « Fais attention à toi… À vous ! » avant qu'il ne se retourne pour brandir sa baguette en direction du serpent. Elle n'avait pas eu le temps de lui répondre, si ce n'est le regard plein d'inquiétude qu'elle lui avait lancé, mais à présent, il fallait qu'elle s'occupe des autres, des siens.

Non loin, une voix familière s'éleva, une petite voix douce, fluette, innocente et inquiète. « Repar… oooh la pauvre mouette ! » « Madeleine ? Madeleine, où es-tu !? » Son regard ne tarda pas à trouver la chevelure pêche de sa demoiselle de compagnie, qui surplombait un fessier maculé de carmin. « Maata, je crains que Madeleine ne soit blessée ! ». Elle prit la main de sa mère et se précipita auprès de son amie, s'agenouillant à ses côtés. « Par Merlin, Madeleine, tu saignes !? Que t'est-il arri… vé. » Devant elle gisait le petit corps immobile d'une mouette, qui avait vraisemblablement essuyé des dommages collatéraux à la bataille navale. « Nous ne pouvons pas rester ici, c'est trop dangereux. Viens avec nous. » Kamala tendit la main à Madeleine pour l'aider à se relever, puis, devant son air désemparé, sortit sa baguette pour jeter un sort de lévitation à l'oiseau ; si elles devaient trouver refuge, alors lui aussi.

Recap:

( C ) NOCTEM

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