La soirée s’était déroulée sans réel anicroche. Le Soleil s’était couché et les reflets des étoiles et de la cité monégasque étaient maintenant les seuls à border les ondulations de la mer autour du yacht royal. Roméo avait passé une soirée où il avait été amiable, avait discuté et échangé des politesses, et avait évité les interactions avec ses camarades dans l’ensemble. Son paternel avait insisté sur son rôle ce soir, et il se devait d’être le plus à même de représenter sa maison auprès des notables du royaume. Avant le départ, il avait vu son adelphe débarquer, et comprit qu’il serait seul à assumer un tel rôle ce soir, auprès de son père. Il avait échangé quelques regards avec ses connaissances, et avait pleinement endossé son rôle d’ambassadeur et d’héritier Lestang. Il en était à son troisième verre lorsqu’il perçut un cri, puis un autre. Cherchant d’un air las chargé d’espoir que quelque chose allait mettre fin à ses tourments, Roméo fut totalement surpris lorsque le pont s’inclina soudainement, le faisant chuter tête la première vers une table recouvertes de plats plus ou moins entamés.

Le bon côté des choses, c’était que le choc du navire et l’inclinaison du pont avait brusquement débarrassé la table, qui s’était presque éloignée suffisamment de sa chute. Dès lors, Roméo n’aurait pas à souffrir de la disgrâce d’avoir son ensemble blanc recouvert d’aliments, mais seulement du sang qui ruissela de son arcade sourcilière alors qu’il se relevait, un pan du visage ensanglanté. Le choc avait été dur, mais le sorcier sentait à peine la douleur et le sang tiède semblait comme tout à fait distant. Ce qui attira son attention, c’était finalement cet énorme monstre, ressemblant à un dragon marin, enroulé autour du navire, qui hurla sur l’assemblée renversée. Le cri perçant le glaça jusqu’à la moelle, mais dès qu’il s’acheva, Roméo saisit sa baguette.

Plus tard, Roméo dirait qu’il avait attendu toute sa vie pour ce moment, et ce n’était pas un mensonge. Cet appel de l’aventure était précisément et singulièrement ce dont il rêvait, et de sa courte vie, il n’avait jamais approché quelque chose qui puisse être plus proche de ces combats dantesques dont il avait dévoré les livres durant son adolescence. Et sa fin d’adolescence, et même sa vie de jeune adulte. C’était ce à quoi il avait consacré des heures entières, le coup de sang et d’adrénaline qui ruisselait dans ses veines, son cœur qui rugissait à ses oreilles, et sa main qui tenait fermement sa baguette, sans trembler, avec détermination. Se redressant sur ses deux jambes, inconscient du sang qui commençait à couler sur son col et sa poitrine, il leva la baguette et lança son sort.

« Confringo ! »

Le sort fusa et il aurait parfaitement pu atteindre la tête du monstre si celui-ci ne s’était pas penché à la dernière seconde. Au lieu de quoi, l’orbe magique que Roméo avait projeté n’atteint qu’une des extrémités de sa tête, explosant sans lui causer de dommage. La tête de la créature monstrueuse fit un écart sur le côté, indemne, avant qu’un œil immense et torve ne se pose sur Roméo. Celui-ci garda la baguette levée, mais sentit qu’il aurait mieux fait de prendre la fuite. Finalement, le monstre interrompit le flux de ses pensées, le projetant par un coup d’une force inouïe contre l’épaisse cloison entourant les coursives du navire. Des choses se cassèrent sous le choc. Pas la cloison.

Résumé:

50/50

Si Shirin a envie de rire devant l’interaction entre Poppy et Tristan, elle se dit que le monde serait bien triste sans l’anglaise. Maxence, lui, répondit avec une certaine méfiante que Shirin ne sut comment interpréter,  mais elle se concentra sur le discours. Elle ne put s’empêcher de ressentir un léger mépris de la part de Tristan qui l’intrigua devant le discours. N’en disant rien, elle répondit par l’affirmative à sa question et vit en revanche que lui semblait ne pas avoir le pied marin comme elle ce qui fit qu’elle se rapprocha pour s’assurer qu’il aille bien, un peu concernée par son état tout de même.
En observant les flots, elle remarqua que le sortilège d’illusion se dissipait peu à peu. Elle eut un petit moment, cette petite seconde où elle se dit que c’était étrange. Sans doute était-ce sa tangiscopie malgré ses mains gantées, mais Shirin sentit subitement un profond malaise la saisir sans se l’expliquer et instinctivement se mit à chercher son père et sa tante dans la foule.
Le choc puissant ne lui permit pas de les trouver et poussant un cri de surprise, Shirin crut qu’elle allait passer par-dessus bord. La rambarde dans le ventre lui fit mal et lui coupa le souffle, mais Shirin retomba en arrière sous le coup et tomba sur le sol non sans se cogner la tête légèrement à quelqu’un.
« Oh, pardon ! » laisse-t-elle échapper par automatisme alors qu’elle n’avait strictement rien fait.
Glissant à cause de l’inclinaison du pont, Shirin écarquilla les yeux en voyant qu’elle se rapprochait dangereusement de la créature. Toutes les fibres de son corps lui hurlaient de partir en sens inverse devant le son effroyable de la créature. Elle tenta de se boucher les oreilles et claqua des dents de peur, mais l’adrénaline montant, elle se releva tant bien que mal, baguette à la main.
Baba, où est Baba et Naheed ?, s’entendit-elle penser.
Autour d’elle, le chaos. Shirin en glissant avait perdu les autres. Une angoisse subite la prit. Où étaient son père et sa tante ? Est-ce qu’ils allaient bien ? Réagissant instinctivement, elle lança le première sort qui lui venait en voyant les yeux terrifiants de la créature se poser sur elle :
« Conjonctivite ! »
Malheureusement, son sort ne toucha pas sa cible et déjà Shirin se retrouva projeté en arrière par l’attaque de la créature. De nouveau touchée au ventre, Shirin se mit à voir des étoiles dans sa vision et prit le temps de récupérer son souffle en restant un instant par terre. Décidant alors qu’elle avait eu son compte, elle se redressa et décida plutôt de chercher sa famille en les appelant :
« Pedar ! Amme* ! » cria-t-elle, sentant la panique la gagner.

Spoiler:

Le Yacht du Roi

ft. everyone

Cette soirée à peine entamée était déjà d’un ennui terrible, ni Isabelle, ni Esther, ni même Manami ne souhaitaient être ici. Cependant, la rousse offrit tout à coup la promesse une petite distraction. Piquée par la curiosité, Isabelle l’avait observée lancer un sortilège de confusion aux deux idiots qui se trouvaient un peu plus loin, impatiente d’en découvrir le résultat. Mais avant même que quiconque ai pu prononcer le moindre mot, l’Ensorseigneur se mit à parler. Isabelle soupira et écouta son discours d’une oreille distraite, se forçant à applaudir sans aucune conviction à la fin de ce dernier, par pure politesse. Les éclats de verre brisés contre la coque lui firent pousser un second soupir, plus audible encore que le précédent. Et ces confettis à la con… Isabelle ne pu s’empêcher cette fois-ci de lever les yeux au ciel, avant qu’Esther lui fasse signe d’écouter Raphaël. Les mots du devin provoquèrent d’abord un petit sourire de sa part, puis un rire modéré, presque silencieux.

Lorsque Lancelot arriva – démasquant Esther par la même occasion – le visage de la brune retrouva son impassibilité habituelle ; d’une froideur semblable à celle du marbre. Elle n’accorda que peu d’attention au garçon mais ne pu s’empêcher de remarquer le visage souriant d’Esther quand elle lui répondait. Finalement, l’attention d’Isabelle se vit rapidement capturée par les paroles de Caradec. Malheureusement, ses mots à lui n’étaient pas aussi satisfaisants qu’elle l’aurait souhaité. Esther semblait également déçue, et Manami encore davantage. Bon… Ce début de soirée n’était décidément pas mémorable.

L’embarquement eut finalement lieu. Isabelle prit une énième gorgée de son verre de vin, avant de suivre Esther, Manami et Lancelot à bord tandis que le yacht royal prenait la mer. Elle reprit une gorgée. Lorsque les autres convives se précipitèrent vers la rambarde pour admirer des cailloux dans l’eau, Isabelle ne se laissa pas distraire et n’y prêta pas la moindre attention. Elle se contenta de boire, encore. Son verre à présent vide, cela lui faisait une raison de plus pour râler. Son regard balaya la foule à la recherche d’un serveur qui pourrait étancher sa soif, et alors qu’elle venait tout juste d’en repérer un à quelques pas de leur petit groupe, elle fut interrompue par le bruit soudain d’une coupe qui se brisait derrière elle.

Elle se retourna aussitôt et réalisa alors que c’était Esther qui avait laissé tomber la sienne. Une simple maladresse ? Non. Son regard était vide ; comme prisonnier d’une scène invisible aux yeux des autres… C’était une vision. Avant même qu’Isabelle ne puisse réagir, sans crier gare, la devineresse attrapa hâtivement sa main et leurs doigts s’entrelacèrent de manière violente, paniquée. Un geste si soudain et inhabituel qui indiquait sans l’ombre d’un doute que quelque chose de grave était sur le point de se passer, et les hurlements d’Esther ne firent que confirmer les craintes qui naissaient dans son esprit. Isabelle tenta de conserver son calme, de contrôler sa respiration, d’attirer son amie à elle à la recherche d’explications. « Esther, qu’est-ce que… » Mais un puissant choc l’interrompit.

La coque du bateau se mit à vibrer violemment, et soudain, une créature semblable à un serpent géant surgit des profondeurs de la mer. Les yeux d’Isabelle s’écarquillèrent d’effroi face à la créature, elle était complètement tétanisée, parfaitement immobile et incapable de faire un geste ni même de prononcer le moindre mot. Sa main tremblante resserra celle d’Esther, comme pour la supplier de ne pas la lâcher. Le monstre provoqua une nouvelle secousse encore plus dévastatrice que la précédente, faisant cette fois-ci perdre l’équilibre à Isabelle. Sa décision de tenir la main de son amie changea brusquement et elle tenta tant bien que mal de la libérer pour ne pas l’entraîner dans sa chute, mais cette dernière refusa de lâcher prise et de défaire leur étreinte. Elle furent alors toutes les deux projetées en arrière. Isabelle ne parvint pas à se rattraper à quoi que ce soit, si ce n’est le plateau du serveur qu’elle avait remarqué quelques instants plus tôt. Elle s’y heurta, entraînant la sphère métallique avec elle pour finalement tomber dans un fracas de verre brisé qui parsemèrent sa peau de coupures. Des gouttes de sang perlaient sur le bois, mais elle demeurait toujours consciente, c’était déjà ça. Cependant, elle était tellement sonnée et effrayée qu’elle ne parvint pas à se relever.

Recap:

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{ TC1 - Le yacht du Roi }
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(( 18 septembre 1953 ))

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À la question de M. Rosier, Poppy était restée béate. Elle ne comprenait pas, et s'évertuait à lui répondre qu'elle s'appelait Poppy, comme le coquelicot. La petite fleur rouge qui ne sent rien. Les adultes étaient bizarres parfois ; est-ce qu'ils avaient des soucis d'oreille une fois sortis de Beauxbâtons ? Et puis c'est quoi ça le pied marin ? L'Anglaise observa ses pieds - pas vraiment sûre de ce qu'elle était censée y voir avant de pouvoir répondre à la question du vétérinomage. Parce que oui, non seulement Poppy était un peu idiote, mais en plus, elle avait encore du mal à comprendre les expressions françaises - trop subtiles pour son petit crâne doré. De fait, elle laissa Shirin répondre, souriant bêtement en hochant la tête comme pour dire « tout pareil qu'elle ».

Finalement, rester avec un adulte, ce n'était pas aussi drôle que ce qu'elle avait pensé, puis sa fiancée n'était même pas là. De l'autre côté, Maxence se mêla enfin plus ou moins à eux, accompagné de sa pudeur habituelle que Poppy trouvait franchement adorable. Et pour une fois, elle ne l'avait pas embêté plus que ça, trop occupée à regarder ses pieds (marins ou pas ?) en montant à bord du Glorieux, bien accrochée au beau de Wazières (l'autre) qu'elle lâcha une fois arrivée sur le yacht royal. Elle s'y sentait déjà comme à la maison, et espérait que papa fasse copain-copain avec l'Ensorseigneur pour passer quelques jours de vacances supplémentaires sur son joli bateau.

Alors qu'elle s'approchait des petits fours avec curiosité, une voix retentit dans son dos. « A ta place, j'éviterais, ma chérie. C'est bourré de calories. Tu ne voudrais pas ressembler à ta mère, n'est-ce pas ? » Dorothy s'était glissée comme une anguille, disparaissant aussi vite que ses mots n'avaient heurté le cœur de Poppy, son enthousiasme se fanant alors qu'elle eut une pensée pour feu sa magnifique maman. Instinctivement, sa main se posa sur son pendentif qui ne la quittait jamais, une photo de sa mère à l'intérieur. Elle se mordit la lèvre inférieure, renonçant aux alléchants petits fours, puis retourna vers le petit groupe avec lequel elle était arrivée quelques instants plus tôt.

Heureusement pour elle, son aptitude à vite passer à autre chose lui permit de passer une superbe soirée. Poppy s'était extasiée à l'apparition des pierres précieuses qui se reflétaient dans l'eau, et s'était même écriée : « Woaaah ! Est-ce que ce sont des vraies ? » Et fut rattrapée de justesse par l'un de ses camarades alors qu'elle se penchait dangereusement à la rambarde pour tenter de les toucher. Mais alors qu'elle se redressait, une violente secousse ébranla tout le bateau, et les immenses talons sur lesquels elle s'était perchée manquèrent à nouveau de la faire tomber par-dessus bord. Une douleur vive à la cheville se fit sentir, et elle s'aperçut que Maxence avait atterri juste à côté d'elle. Peinant à se redresser, sans vraiment comprendre ce qu'il venait de se passer, elle leva enfin le regard vers la créature qui venait d'enrouler son corps autour de l'habitacle. Pétrifiée, elle entendit à peine l'avertissement du Wazières qui s'apprêtait à attaquer. Bouche bée, elle observait le monstre. C'était la première fois qu'elle en voyait un. Elle était persuadée qu'ils n'existaient que dans les contes, ou dans les réserves magiques inaccessibles au public.

Puis soudainement, la rambarde à laquelle elle était toujours accrochée pour rester en équilibre sur un pied se mit à trembler. À quelques pas d'elle, un élève avait été projeté par la bête écailleuse ; ensanglanté, inconscient, il gisait au sol, inerte. Et c'est à ce moment-là que Poppy se mit à pleurer. Pleurer de peur que le garçon soit mort. Pleurer de peur qu'il lui arrive la même chose. Pleurer de peur parce qu'elle voulait se réveiller de ce cauchemar.

Retirant ses talons et essuyant les larmes qui dévalaient ses joues, elle sautilla tant bien que mal vers Roméo de Lestang, s'agenouillant à ses côtés après avoir vérifié une dernière fois que Maxence se portait bien. Reposant la tête du garçon dans sa main, elle tenta de lui parler. « Oh non, non, non… Dis-moi que tu es vivant, réveille-toi, fais quelque chose… » L'idée même que le garçon puisse perdre la vie la fit trembler de tout son être. Elle n'était pas prête à affronter ça. Que pouvait-elle faire ? Comment savoir ? Sa main se posa sur sa joue, toujours chaude, et elle pencha son oreille au niveau de son souffle - chaud, lui aussi - quoiqu'irrégulier. Il vivait. Il était vivant. Inconscient, mais vivant. Se saisissant de sa baguette, elle fronça les sourcils, paniquée, désolée de ne plus se souvenir. Quel était le sortilège ? Elle ferma les yeux et tenta de se rappeler, dans le brouhaha général, peut-être était-ce cela ? En-tout-cas, c'était un sort qui ne pourrait assurément pas lui faire de mal. Il fallait le tenter. Tout en posant doucement sa baguette contre la poitrine du garçon, elle murmura, tremblante « Enervate… » et essuya de nouveau ses joues humides.

Recap:

( C ) NOCTEM

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Tristan était presque frustré de maîtriser trop bien son don et de ne laisser échapper qu’une minuscule vaguelette sur le pont du bateau, ne se souciant donc absolument pas des conséquences. Qu’il donne des idées aux élèves ? Si on le lui demandait, il affirmerait évidemment que c’est dangereux et que ça pourrait provoquer des glissades suivies de chutes inopinées dans l’eau, mais peut-être détournerait-il le regard. Peut-être. Il aurait très probablement préféré rester dans cette insouciante innocence, qui ne pouvait causer de gros dégâts, mais son attention fut détournée par une pression, une certaine résistance dans l’eau. Un peu comme si un tourbillon se formait et attirait à lui toute l’eau dans laquelle il essayait de puiser, en perdant subitement le contrôle. Se penchant sur le bastingage, il cherchait à déceler un immense typhon qui émergeait de l’eau, sans succès. Perturbé, sentant que quelque chose n’allait pas, il s’adressa à la foule sans se soucier de paraître fou, autoritaire ou les deux. « Reculez-vous ! Quelque chose ne va pas avec l’eau ! Eloignez-vous de la coque ! » Il était presque tenté de leur dire de se réfugier à l’intérieur du bâtiment, mais s’enfermer face à une menace invisible les mènerait peut-être uniquement à leur mort.

Tentant de garder son calme en inspirant, il avisa un étudiant très doué, pour peu qu’il s’en veuille la peine. Mais il n’avait pas besoin de ses prouesses académiques, au contraire. « RAPHAËL ! Fais ce que tu veux, mais éloigne tout le monde du bastingage ! TOUT DE SUITE ! »
Lui-même se précipitait auprès des autres groupes de personnes rassemblées, s’assurant que ceux autour de lui lui obéissent – même s’il craignait que la taille de l’animal ne lui permette de les saisir malgré la distance qu’ils mettaient entre eux. Peut-être même pourrait-il enrouler sa queue autour d’eux sans qu’ils ne sentent rien, incapables de détourner le regard de son visage.

Ne pouvant retenir un cri autant admiratif devant la magnificence de l’animal qu’effrayé devant son aspect gigantesque,et avisant les baguettes levées, Tristan se remit à crier. « Sa carapace est dure, peut-être, sûrement, en réalité, il bluffait en disant et n’en savait rien du tout mais il essayait de paraître sûr de lui pour galvaniser les autres, essayez de viser ses points faibles. » Lesquels ? Il n’en avait aucune idée, mais il s’était dangereusement penché en avant pour l’observer et essayer d’en voir davantage. Il était persuadé de l’avoir déjà vu. Était-ce en Asie ? Les déités reptiles n’étaient pas inexistantes là-bas, c’était tout à fait probable. Ou peut-être dans un ouvrage – rare- sur les créatures de légende maintenant oubliées ? On parlait, en Ecosse, du Loch Ness… Mais il était dépeint différemment, d’après ses souvenirs.

Agacé, persuadé d’avoir sur le bout de la langue le nom et les propriétés de la créature, il recula lui-même pour avoir une meilleure vue, plus distante, sur lui, ne le quittant pas des yeux. « S’il vous effraie trop, réfugiez-vous à l’intérieur du bateau, nous allons avoir besoin de tout l’espace disponible ! Et blessez le le moins possible, il se sent menacé, c’est une évidence ! » Même si tous ces nobliaux n’en avaient probablement rien à faire. Mais s’il pouvait se débarrasser d’eux en les envoyant sous le pont, dans la cabine ou, mieux, dans la cale, il en serait ravie. Et si par malheur, la créature qui leur faisait face tentait de les dévorer ou brisait la coque… Le vétérinomage soupira, ne pouvant se retenir de préciser, incapable d’envisager leurs morts. « Maintenez toutes les portes OUVERTES. S’il brise des parties de la coque, l’eau montera moins vite. »

Concentré sur la vision sous ses yeux, il ne remarqua pas la flaque au sol, probablement de son fait, et glissant brusquement, heurtant le pont dans un bruit sourd inaudible pour la plupart des gens, sentant la douleur irradier de sa tête à son coccyx, sa vision devenant temporairement flou. « Sapristi ! » Espérant que personne ne l’ait entendu jurer

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( Le yacht du Roi) « Tu serais pas parfaitement sobre, par hasard ? » Eliaz cligna bêtement des yeux, ne comprenant pas ce que son ami Raphaël voulait dire par là. « C’est toi qu’es sobre ! Sobre comme un coing ! » protesta-t-il, mais il avait l’impression qu’une nouvelle fois, les mots sortaient un peu bizarrement de sa bouche. Mais il n’eut pas le temps d’y réfléchir davantage. Les Joyaux de la Couronne offrirent un Roi un spectacle splendide et Eliaz applaudit bruyamment parce qu’après tout, ça ne faisait de mal à personne de s’offrir des fleurs. Puis certains étudiants firent des mines étranges, le bateau tangua, tangua, et… « Woaaahhh c’est une nouvelle attraction ! Trop bien ! » s’écria joyeusement Eliaz, se rattrapant à une rambade. Son cœur exécuta un bond, emporté par l’adrénaline, et un éclat de rire lui échappa pendant que ses camarades tombaient autour de lui comme des quilles. « Vous avez vu, le Roi a son propre serpent géant apprivoisé ! Vous croyez qu’on va nous demander de grimper sur son dos ? » Il fit la moue à cette idée. Son costume était tout neuf, et les écailles de la bestiole semblaient plutôt visqueuses. « En tout cas, il faut absolument immortaliser ça ! Louise, tu veux que je te prenne en photo devant ce truc ?... Louise ? » Mais son amie était hors de vue. Dommage. Cela n’empêcha pas Eliaz de coller l’objectif de son appareil à son œil et *clic !* le monstre fut dans la boîte. Il voulut s’approcher du bastingage pour faire de nouvelles photos, mais trébucha sur quelque chose qui ressemblait à un morceau de verre et qui traversa sa chaussure. « Aïeux ! Qui a cassé une coupe ? Faites attention, on pourrait se blesser avec tous ces bouts de verre ! » jappa-t-il en époussetant sa chaussure. Son pied lui faisait mal, sa chaussette était chaude et mouillée. Gnnn. Puis il vit M. Rosier qui s’agitait non loin de là. « Woaah, vous aussi vous êtes dans le coup M’sieur ? C’est un spectacle grandeur nature, c’est ça ? C’est super bien fait, on dirait presque du vrai… sang… » Il venait de voir Isabelle et Esther qui semblaient avoir roulé cul par-dessus tête, Poppy qui sanglotait près d’un corps allongé et visiblement inconscient, sa cousine qui se tenait à une sorte de canne et semblait mal en point, et toutes les entailles qui striaient les corps de ses camarades… Quant à Manami, elle était invisible, mais difficile de savoir dans quel état elle se trouvait. Son sourire se figea. Tout son corps se figea et il se mit à fixer le serpent de mer, prenant conscience de sa taille. « Ce... ce n'est pas le serpent du roi ? Mais alors à qui il est ?! Dîtes-lui de récupérer tout de suite sa bestiole ! » glapit-il, toujours proche du bord, en équilibre sur un pied tel un flamand rose.

( Pando )

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{ TC1 - Le yacht du Roi }
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(( 18 septembre 1953 ))

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outfit
Manami est pas insécure. Elle l’a jamais été. Ni sur son physique, ni sur ses capacités psychologiques, quelles qu’elles soient. Puis, même si c’était le cas, elle sait concrètement que Louise n’est après tout qu’une bourgeoise quelconque et que Manami a plus d’impact qu’elle sur la société. Que si elles voulaient un jour la même chose, alors c’est Manami qui l’aurait. Elle n’aurait qu’à le demander.
Le problème, c’est que dans ces choses là, il n’y aurait probablement pas Eliaz. Parce que si il y a bien une chose que Louise aurait plus de chance d’avoir qu’elle, c’est un bourgeois. Parce que comme ce que Chihiro, et Claire, lui ont toujours dit : les bourgeois restent entre eux. Et les nobles se marient entre eux. C’est d’ailleurs pour ça qu’on discute pour elle de ses potentielles fiançailles. C’est pour ça d’ailleurs, qu’à chaque fois qu’elle a été voir Eliaz ces denières semaines, elle n’en a jamais parlé à personne de sa famille. Parce qu’elle savait que personne n’approuverait.
Pas même Haruo. Et Merlin sait qu’Haruo est bien le plus compréhensif de la famille.
Elle se demande parfois si Kamala comprendrait, mais probablement pas. Puis, quelque part, elle lui en veut toujours un peu, de ne pas vouloir se fiancer à son frère. Que toute cette histoire ne soit pas réellement.

Enfin.

Son attention est vite récupérée autre part, lorsque des genre de joyaux apparaissent sur l’eau. Probablement une prestation par la famille royale. Ou pour la famille royale. La réponse arrive quelques secondes plus tard. Pour la famille royale, donc. Manami se trouve soulager que ce ne soit qu’un sortilège et pas de vrais diamants. Après tout, ils seraient gâchés, là, dans l’eau. Certains diamants d’une certaine qualité et en quantité moindre peuvent faire parfois de très bons additifs dans certaines potions et ce serait dommage d’en gâcher autant pour un effet visuel.
Ça, et le nombre de famille de la roture que ces diamants, transformés en bézants pourrait nourrir ou loger.
Parfois, il lui arrive de repenser à sa conversation avec Simone, lorsqu’elles revenaient de la bibliothèque. Et si elle est persuadée que ce qu’elle disait n’était pas faux, elle ne peut pas s’empêcher de penser que Simone avait probablement raison dans ce qu’elle disait, elle aussi.
Est-ce que le monde est vraiment aussi juste que…

Le mouvement est violent, lorsque le bateau tangue. Assez violent pour que Manami ne puisse se rattraper à rien et tombe en avant. C’est violent et elle voit sérieusement la rambarde se rapprocher d’elle. Elle n’a qu’un quart de seconde pour sortir sa baguette et lancer un “Arresto Momentum” qui arrête sa chute à quelques centimètres de la balustrade. Lorsque le bateau se remet droit, elle s’appuie dessus et attend de voir si elle peut remettre de l’ordre dans ses idées après la peur immense qu’elle vient de vivre.
Elle cherche Eliaz des yeux mais ne le voit pas immédiatement.
Et sa recherche est de toute manière interrompue par un immense monstre qui semble sortir des fonds marins.

Le bateau tangue de nouveau, mais cette fois ci Manami est un peu plus préparée et se rattrape avant de tomber.

Elle voit des gens tomber, se relever, tomber dans les pommes, se faire soigner. Mr. Rosier, le nouveau vétérinomage, donne des conseils qu’elle rentre bien dans sa tête et qu’elle compte même utiliser tout de suite.

Elle remet sa recherche d’Eliaz à plus tard et ressert sa main sur sa baguette qu’elle avait toujours pas lâchée avant de lancer un “Diffindo” sur ce qui semble être de la peau légèrement découverte entre deux écailles. Quelques petits millimètres, c’est un tout petit rien. Et elle se dit que si ça marche pour les sorciers qui veulent amener leurs croups (pauvres animaux) chez les non maj, alors ça devrait marcher sur un monstre géant des mer.
Peut-être.

Lorsqu’elle voit le petit (mais présent) frémissement de l’animal, et le rugissement quasi instantané, elle se dit qu’elle doit avoir réussi.
Par crainte de représailles, elle court, essayant de trouver un endroit à l’abris avant de pouvoir retrouver un autre millimètre de peau pour retenter sa chance.

Sur le chemin, elle s’arrête devant Eliaz, à cloche pied, appuyé à la rambarde. “Mets toi à couvert, idiot ! T’as envie de mourir ou quoi ?” Elle lui chope l’épaule et le pousse vers le sol pour l’accropuir à côté d’elle.

Recap:

( C ) NOCTEM

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(( 18 septembre 1953 ))

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Kamala s'amusa de la réponse d'Amaury d'un rire perlé, emportant avec lui les derniers vestiges de tension. Lorsque le noble l'entraîna gracieusement vers le festin soigneusement disposé, leur contact se brisa dans une révérence silencieuse. Kamala rechercha avidement un mets audacieux qui titillerait ses papilles, si tant est qu'il y en ait un, et jeta son dévolu sur un canapé de foie gras qui semblait accompagné d'un chutney de mangue - spécialité indienne dont elle raffolait. Félicitant intérieurement le chef pour cette surprenante diversité, elle savoura chaque bouchée avec une grâce ravissante, se délectant même d'une seconde portion pour apaiser le trouble provoqué par le champagne pétillant.

Alors qu'Amaury l'invita à rejoindre l'effervescence des « Ooohhh » et « Ahhhh » enjoués, il s'ouvrit un chemin parmi la foule avec une aisance aristocratique, Kamala dans son sillage, qui elle prenait soin de dissimuler discrètement les miettes échappées au coin de ses lèvres et de réajuster légèrement son bustier. Ce n'est que lorsqu'elle prit place à ses côtés que l'Indienne aperçut les reflets chatoyants des joyaux qui remuaient paisiblement sur les vaguelettes enlaçant le Glorieux. Elle ne put empêcher un sourire de se dessiner sur ses lèvres devant un si joli spectacle. « Un cadeau de votre famille ? » questionna Amaury. L'aînée de Bhopal échappa un soupir sans relâcher son air attendri, et admit avec une pointe de regret « J'aurais aimé m'en attribuer le mérite, mais non. Cela doit probablement venir de quelqu'un de très attentionné envers la couronne. » Leurs épaules se touchèrent, et le sourire d'excuse d'Amaury amorça une danse de chaleur dans le cœur de Kamala.

S'attardant sur le profil de son ami dont la peau se gorgeait de lueurs scintillantes, elle se surprit à vouloir effleurer du bout des doigts le visage qu'elle connaissait si bien, à en dessiner chaque contour avec tendresse, mais la bienséance l'arrêta. Elle chassa sa légère gêne en posant son regard sur la rambarde, et fit mine de reprendre une conversation des plus banales, quoiqu'elle s'accrocha aux moindres syllabes du jeune homme, s'imprégnant de la mélodie familière de sa voix. Ses mots, aussi simples fussent-ils, lui étaient précieux. Amaury lui avait manqué, et chaque seconde à ses côtés apaisa la solitude qui la tenaillait depuis leur dernière rencontre. Les conversations se tissèrent sans effort, comme si le temps n'avait jamais suspendu leur lien.

Kamala et Amaury avaient rarement eu l'occasion de se tenir aussi proche l'un de l'autre depuis qu'ils avaient atteint l'âge de l'adolescence, et bien qu'il ne sembla pas vouloir briser cette proximité, elle ne fit rien pour s'en éloigner non plus. Son cœur cognait contre sa poitrine, elle aurait voulu que le temps s'arrête, les laissant ainsi, épaule contre épaule, dans une intimité presque parfaite. Contre la rambarde, leurs mains se trouvaient également à proximité, et Kamala ne put empêcher son auriculaire, comme aimanté, d'effleurer celui d'Amaury alors que leurs regards voguaient au large.

Mais le murmure grandissant des voix alentour attira son attention, et son regard se posa sur une ombre furtive évoluant dans les profondeurs de l'eau. « Oh, j'ai cru voir… » Les joyaux semblaient s'évaporer à mesure que l'ombre, rapide, s'élargissait. Et avant qu'elle n'ait pu achever sa phrase, une secousse violente la fit instinctivement se raccrocher au bras d'Amaury, ses yeux reflétant un mélange d'étonnement et d'effroi. « Par Merlin, qu'est-ce que c'ét- » Un grondement assourdissant ébranla l'air, suivi d'une secousse d'une intensité dévastatrice qui la projeta en arrière. Glissant sur plusieurs mètres, elle se retrouva désorientée au beau milieu du pont, face à une masse monumentale qui émergea des flots ; clouée au sol, le choc la plongea dans un état de confusion aussi soudain que terrifiant.

Recap:

( C ) NOCTEM

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( Le yacht du roi ) Rappel : Raph est sous l’emprise d’un sortilège de confusion lancé par Esther. Il dit l’inverse de ce qu’il pense. T’as l’habitude de subir des injustices, Raph’, mais rarement ont-elles été aussi cuisantes que celle infligée par Eliaz. Tu as fait un énorme effort pour complimenter la soirée en utilisant un vocabulaire racé, et voilà qu’un de tes zigotos préférés casse tout, en te demandant si t’as pas honte, et te signalant qu’il faut préserver les oreilles de Louise. Mais enfin, il veut la mettre dans son lit, lui aussi ? Et puis, il te donne un surnom mignon. Toi ça ne te dérange pas, t’es le premier que ça fait marrer (tu l’as peut-être contaminé avec ton « caradec-choupimec »). Mais par contre… il est devenu zinzin ? Eliaz, c’est pas le genre à avoir des photos du roi près son lit, recouvertes de petits cœurs dessinées amoureusement au feutre rouge ? Sur ces entrefaits, Lancelot le nobliau passe à côté de toi pour te menacer, tout à fait gratuitement, de t’envoyer dans le prochain feu d’artifice (du moins, c’est ce que tu retiens). Tu songes un instant à lui en montrer un sur le champ, puis tu décides de laisser couler, parce que le pauvre doit déjà en avoir assez gros sur la patate pour choisir de supporter volontairement le choléra (Esther pour les intimes). Bref, tu ignores donc royalement son intervention, et te reconcentres sur ton pote. « Tu serais pas parfaitement sobre, par hasard ? » Tu t’interroges donc très légitimement, ce à quoi il répond : « C’est toi qu’es sobre ! Sobre comme un coing ! » Mais qu’eeeeest-ce qu’il te raconte ? Pour être aussi confus, il ne doit pas être juste pompette, mais carrément bien entamé. « C’est clair que tu l’es aussi, mon vieux. » Soudain, t’entends pas loin un hurlement émis par le gnome et sa voix de crécelle. Esther, ça ne va pas de jurer en public comme ça ? Toujours dans ton petit rôle de gars impeccable, en mission séduction de Louise, tu lèves un sourcil bourgeois et désapprobateur en sa direction. Alors, qu’est-ce qu’il lui arrive à celle-là ? Sa magnifique sœur lui a-t-elle dit une vérité bien sentie ? D’ailleurs, où est Victoire ? Peut-être qu’avec un peu de champagne, t’arriveras (enfin) à faire avancer ta relation avec elle. Bref, après avoir brièvement dérivées vers l’aînée, tes pensées reviennent à la petite sœur ratée, et tu constates que la rousse tient la main d’Isabelle en public. Ah, elles ont décidé d’arrêter de se cacher ? Sauf qu’Esther a l’air perturbé (parce qu’elle a peur, pas parce qu’elle est complètement conne) et surtout, elle lance une phrase qui t’interpelle. Elle commande de se planquer, et là, tu te figes, parce que la devineresse en carton plâtre a un don (même si 90 % du temps, elle ne sait carrément pas s’en servir), et le prof Rosier se met lui aussi à crier que l’eau est bizarre, qu’il faut s’abriter. D’ailleurs, ton professeur préféré te hurle dessus pour te demander d’éloigner les gens du bastingage. Trop bien ! Une mission ! Prend ça Esther, ce n’est pas à toi qu’il a demandé ! Tu rejoins donc les groupes éparpillés et te mets à t’époumonner. « Restez près de l’eau, elle est parfaitement normale ! » On peut dire que tu ne rencontres pas un franc succès. Les visages déjà confus par l’agitation te fixent avec un air encore plus surpris. Bon sang, Eliaz est pas le seul à avoir forcé sur le champ’. « Mais enfin, vous êtes tous super intelligents ou quoi ? RESTEZ SUR PLACE ! » Aucun ne t’écoute, et tu te sens t’agacer, et alors que tu te demandes si tu ne va pas sortir un repulso pour les dévisser un peu de leur fichue rambarde, une violente secousse manque de te faire tomber. Et là, surprise. Une gigantesque bestiole émerge des flots et rugit si fort que tu vibres des pieds à la tête (c’est comme croquer dans un bonbon grinchebourdon, mais en se faisant vriller les tympans en sus). « Couvent d’ovaires, » que tu lâches en te massant les oreilles, comme si ça allait te rendre l’ouïe. « Celle-là, je l’ai totalement vu venir. » Tout le monde se prend une autre méchante secousse alors que le gros bousin s’enroule autour du bateau, mais tu te retiens à la rambarde comme un chef. Tu te marres en voyant Esther et Isabelle voler comme des quilles, mais perd ton air goguenard quand la goth’ se ramasse sur des éclats de verre. Ouille. T’entends à côté Eliaz qui crie avec enthousiasme. « Vous avez vu, le Roi a son propre serpent géant apprivoisé ! Vous croyez qu’on va nous demander de grimper sur son dos ? » L’espace d’un instant, il te fait poser question (parce quand même, faire du toboggan sur un dragon marin, ce serait drôlement cool), mais la partie raisonnable de toi se dit qu’un serpent domestique aurait peut-être pas agressé le yacht de son proprio. « Eliaz, continue tes conneries ! » Lui lances-tu comme si tu n’avais jamais douté, sans vraiment savoir s’il t’a entendu. Tout autour de toi, c’est le chaos. Toi, tu ne t’inquiètes pas trop : tu as vu dans une vision que tu allais vivre vieux (et te retirer en ermite dans les Alpes, mais ça, tu refuses). Si tu réchappes de ce chaos, ça veut sûrement dire que les autres en seront rescapés aussi (enfin, tu le penses). Tu commences quand même un peu à flipper, t’aimerais pas que les copains se fassent croquer, tu les aimes trop et ça te ferait chialer comme une madeleine. Heureusement, le prof Rosier te tire de ton état de choc (que tu ne reconnaîtras jamais comme tel, Raphaël Delestre n’a peur de rien). Il est vraiment trop cool à prendre les choses en main, même si ses instructions ne sont pas super claires. Il faut viser les points faibles du monstre, mais pas trop fort ? OK, euh, tu peux essayer de doser le bombarda que tu vas envoyer sur les écailles de ce gros bazar. Alors que tu tires ta baguette et armes le sort, une jolie fille passe devant toi en baragouinant des mots bizarres (sûrement une langue que tu connais pas). Tu retiens de justesse le sortilège dans le bois de tilleul argenté, ta compagne magique couine sous l’effort. « Hé dis donc, ma mocheté ! » Interpelles-tu la demoiselle en la choppant par le bras, stoppant net son pas de course. Elle te semble paniquée et perdue, alors tu la houspilles gentiment. « Fait gaffe, t’as failli passer au travers de mon sort ! Essaie de paniquer et rend toi plutôt inutile, comme ça ! » Tu t’empresses donc de lui faire une démonstration de ton joli bombarda. Sans bombe (d’une autre espèce) pour interrompre ton jet, tu pointes ta baguette en direction de la bête. « EPISKEY ! » T’es fort étonné de l’éclat vert qui sort de ta baguette, et encore plus effaré de voir celui-ci guérir l’extrémité d’une coupure enfoncée sur le cou du serpent. « Hein ? » Ton regard incrédule va de ta baguette à la créature. Si elle avait été dotée d’une conscience humaine, nul doute qu’elle aurait été aussi surprise que toi – mais elle est trop occupée à essayer de cogner du sorcier pour se soucier du coup de pouce que tu viens de lui filer. Casseuse d’ambiance et ingrate, donc.

( Pando )

Résumé (Raph fait que des conneries) :

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( Le yacht du roi ) Madeleine était rouge, de la racine des cheveux à la pointe des orteils. Motilal lui avait fait un compliment ! Il lui avait dit qu’elle était ravissante ! Oh, c’était le plus beau jour de sa vie ! Elle était si heureuse que l’intégralité du yacht devait entendre les battements frénétiques de son cœur. Elle laissa échapper un gloussement lorsque Motilal plaisanta sur le fait que sa sœur l’avait forcée à reprendre du service, puis faillit s’étouffer avec sa propre salive lorsqu’il lança que la prochaine fois, il lui suffirait de l’inviter. « Oh, euh, eh bien, euh… » Les mots mouraient sur ses lèvres, elle perdait totalement ses moyens face au regard pétillant de son interlocuteur. Oh, comme il était déstabilisant, et comme il était beau… ! « Oui, absolument merveilleux » fut tout ce qu’elle trouva finalement à dire, avant de comprendre que Motilal faisait référence aux couleurs qui dansaient sur l’onde de l’eau. Elle battit des cils, s’efforçant de s’arracher à la contemplation du noble pour porter à son tour son regard sur l’horizon. Il était vrai que c’était un spectacle fabuleux qui s’offrait à eux… Tout à ses pensées, elle ne vit pas arriver la masse sombre du serpent de mer et fut prise par surprise lorsque le yacht oscilla dangereusement. Son plateau lui échappa des mains et s’écrasa lourdement sur son pied. Elle poussa un cri, alors qu'une douleur vive s’élevait dans son orteil droit. Nom d'un pangolin, elle avait dû se casser un os ! Ses mains, elles, s’accrochèrent spontanément au bras de Motilal, ses ongles s’enfonçant contre sa veste, arrachant au passage un morceau de tissu dans un murmure soyeux. « Oh, pardonnez-moi, je crois que je l’ai abîmée… » bredouilla-t-elle, avant de s’apercevoir qu’il y avait bien plus grave que les vêtements du noble : un gros serpent émergeait des flots, et il semblait bien décidé à faire d’eux son prochain sandwich ! Un frisson glacé remonta le long de son échine et elle se rapprocha mécaniquement de Motilal, essayant de puiser, dans sa présence, le courage d’affronter la bête. « Oh, Merlin, qu’est-ce que… ? » Elle vit ses camarades essayer de l’attaquer, avant d’entendre M. Rosier dire de ne pas trop le blesser. Ces mots la firent froncer les sourcils et, malgré la peur qui étreignait son cœur, elle posa un regard nouveau sur le monstre. Si M. Rosier disait de ne pas le blesser, c'était peut-être qu'il n’était-il pas si méchant que cela ? Peut-être était-il seulement effrayé par eux, tout comme elle-même aurait été effrayée face à une araignée, en dépit de leur différence de taille ? Elle dégaina sa baguette. « Ne pas le blesser, oh, mais comment faire ? » Si elle l’avait pu, elle lui aurait gentiment gratouillé le ventre pour l’apaiser, mais à défaut de pouvoir la toucher sans risquer de se faire arracher le bras… « Rictusempra ! » s’écria-t-elle. Le serpent parut vaguement ébranlé par le sortilège, mais davantage comme s’il se demandait « wtf Madeleine, qu’espérais-tu faire ? » plutôt que comme si elle l’avait réellement touché. Elle jeta un regard désespéré à Motilal.

( Pando )

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Résumé :

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Il y avait trop de bruit. Trop de mouvements. Tout se mélangeait, les pupilles écarquillées de Maxence n’arrivaient plus à faire de mise au point. Le craquement inquiétant qu’émis Roméo en heurtant une cloison, les pleurs de Poppy, les halètements d’Amaury, le choc des corps d’Isabelle et d’Esther s’écrasant au sol, les pépiements de Raphaël, les cris de Shirin, les ordres de M. Rosier… Il brûlait d'envie de se boucher les oreilles et de se recroqueviller par terre – mais il ne pouvait pas, pas maintenant ; pas alors que ses camarades étaient en danger, que l’un de ses cousins était à terre et qu’il n’avait aucune idée de si Sélène allait bien...

Il inspira, expira, concentra ses pensées sur Poppy et Roméo qui étaient proches de lui. « Ce… euh... ça va aller, Poppy. Roméo a la peau dure » dit-il maladroitement à la jeune femme, déstabilisé par les pleurs qui ruisselaient sur ses joues. Il s’agenouilla près d’elle et de Roméo et plaqua un doigt contre la gorge de son cousin. Malgré ce qu'il venait de dire, il ressentit un profond soulagement en sentant les boum boum erratiques de son pouls contre la pulpe de son index. « Il est encore vivant. On peut sentir son cœur battre, regarde. » Il dirigea la main de l’étudiante contre le cou de Roméo, puis se redressa et jeta un regard à la ronde, le souffle un peu court.

Et tout à coup, le monde s’arrêta.

Sélène. Elle était là, séparée de lui par une table renversée et quelques morceaux de verre aux arêtes tranchantes. Ses yeux se posèrent aussitôt sur son mollet blessé et ses doigts resserrèrent leur étreinte contre le bois de pommier de sa baguette.

C’était comme si le son avait été coupé. Comme si toutes les sensations qui, l’instant d’avant, l’aveuglaient et l’assourdissaient, s’étaient estompées. Seules comptaient son amie… et la bête, dont les petits yeux s’étaient tournés vers elle après l’attaque féroce - et réussie - d’Amaury.

Sa baguette se redressa, le sortilège fusa sans qu’il n’ait besoin de réfléchir. « Bombarda ! » Le rayon de lumière heurta de plein fouet la créature et il devina qu'ils avaient gagné quelques secondes de répit.

Il coinça sa baguette dans sa ceinture et, d’un geste sec, arracha un grand morceau de tissu de la manche de sa chemise. Après s’être assuré que Poppy et Roméo n’étaient pas dans la ligne de mire du serpent, il se rapprocha tant bien que mal de Sélène, les yeux rivés sur sa jambe. « Tu saignes… » Il s’accroupit près d’elle et enroula fermement le tissu autour de la blessure - Dieu merci, ses doigts ne tremblaient pas. En resserrant le nœud, il réalisa qu’il n’avait aucune idée d’où était sa famille. Son père avait-il été projeté hors du bateau par le choc ?

Il pâlit légèrement à cette pensée et se força à revenir à l'instant présent. « Tu n'es pas blessée ailleurs ? Regarde-moi... » Il inspecta ses yeux, mobilisant toutes les connaissances accumulées durant ses cours de soins aux sorciers. « Tes pupilles ont l'air un peu dilatées. Tu te sens comment ? » Le ton était clinique, distant, dissimulant l'inquiétude qui battait de plus en plus fort dans ses veines.

35,5/50

{ TC1 - Le yacht du Roi }
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(( 18 septembre 1953 ))

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ootd 1 - ootd final ---
Forcé de dire que c’est le bordel. Le chaos est réel et tout le monde y participe. Plusieurs élèves, à la suite, semblent tenter des trucs contre le dragon qui échouent.nPlusieurs de ces personnes se prennent un retour à l’envoyeur assez violent, d’ailleurs. La rabat-joie Acajor se prend un mat sur le pif, une des belles gosses pas loin du gars des animaux est projetée super violemment,  la connasse du Chesnes est la première a sembler lui faire un peu mal et elle se précipite après au côtés de Caradec. Hm. Bo les aurait pas pensé amis. D’autres gens tentent et échouent et il suppose qu’à l’autre bout du yacht, c’est auss le cas.

Il entend la voie du mec des animaux crier des infos qu’il ne sait pas d’où il sort et qui semble juste affreusement logiques. Tirer sur ses points faibles. Oh bah non… Bo avait envie de tirer sur sa belle, grosse et dure carapace. Il voit ceux qui écoutent et ceux qui écoutent pas. Puis il voit Raphaël. Ou en tout cas certaines réactions à Raphaël. Il comprend pas trop ce qu’il a fait, mais il entend pas mal d’insultes à son égard et le monstre qui semble bien avoir repris ne serait-ce qu’un peu de poil de la bête - pun intended. Vu la personne, il serait pas surpris d’apprendre qu’il a foiré un sort assez pour qu’il aide la bête au lieu de pour l’achever.

Entre temps, une meuf semble avoir aidé son cousin.

Puis y’a cette fille, Bohort la reconnaît comme étant proche des de Bhopal. Elle lance un petit sort au serpent qui semble être touché, légèrement. Il a l’air robuste et Bohort sait que si tout le monde ne s’y met pas, alors ils risquent tous d’y passer.
Autant la situation le fait sourire, autant il a de l’instinct de survie.
Le serpent tremble de nouveau, à croire que quelqu’un d’autre lui a infligé des dégats.

Puis il regarde un des fils de Wazières, celui qui a pété un câble quelques temps plus tôt, à la bibliothèque, s’approcher de la fille Acajor.
Que d’étranges mélanges aujourd’hui…

Bo finit par se relever et pointe sa baguette vers ce qui lui semble être une écaille bancale de la queue du dragon et lance un “Expelliarmus.” qui attend à peine sa cible.

Tant pis, il doute pas que les autres feront mieux.

résumée:

( C ) NOCTEM

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(( 18 septembre 1953 ))

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outfit
Sa jambe la lance. Rien de vraiment surprenant vu l’empleur de sa blessure. Elle est habituée aux blessures liées au bois à cause de nombreuses erreurs de confection de baguettes et connaît la sensation du matériel dans sa chair par coeur. Ça n’empêche pas la douleur d’être prenante et de l’incapaciter assez pour qu’elle ne puisse pas réattaquer directement derrière.
Le monstre semble être infaillible. Autour d'elle, les gens crient, les gens tombent, les gens courent. Certains tentent de lancer des sorts, beaucoup échouent, certains réussissent, mais tous semblent n'infliger que très peu de dommages au monstre.
Elle essaie de trouver des gens qu'elle connaît aux alentours, se concentre d'abord sur sa famille mais ne les trouve pas, puis passe à ses amis. Elle en reconnaît quelques-uns, dont Kamala qui semble tomber de l'avant du navire où elle était en train de discuter avec Amaury.
Puis enfin, ses yeux se posent sur Maxence. il semble d'ailleurs que ses yeux à lui se posent sur elle au même moment. Elle a toujours plus ou moins senti quand Maxence la regarde point elle a toujours dit le contraire, et continuera de toujours dire le contraire, mais son regard a toujours été agréable, réconfortant, comme un petit cocon de protection dont elle profite tant qu'elle peut, coupablement.

La réaction de Maxence lorsqu'il voit sa blessure lui donne, malgré elle, des sensations qu'elle crie haut et fort ne pas ressentir. dont elle nie même l'existence. Elle ne remarque même pas que le monstre a commencé à retourner ses yeux vers elle, obnubilée par  l'inquiétude, la colère évidente dans les yeux de son... “ami”.
Sélène n'est pas certaine de pouvoir réellement continuer affubler Maxence du terme “ami”. Après tout, si elle en croit ses propres dires, ça fait un moment qu'il ne la considère déjà plus comme une amie.
C'est dérangeant pour elle, de faire face à quelque chose comme ça. Elle qui a toujours été habituée à ne rien ressentir, à ne rien voir, à ne rien dire, à faire l'autruche qui ne comprend pas les sentiments humains. Peut-être qu'après tout, elle ne les comprend pas. Elle n'a jamais vraiment compris ce qu'elle ressentait pour Maxence, ce qu'elle ressent toujours pour lui.
Mais la colère qu'elle voit actuellement dans son regard, la peur qu'elle ressent en le voyant se jeter face au monstre avec un puissant certes, mais simple Bombarda, ce ne sont que plus de preuves qui la forcent à arrêter de se voiler la face. Ce qu'elle ressent pour Maxence n'est pas de l'amitié. Ce n'en est plus, en tout cas.

Son sort touche la bête de plein fouet et pendant quelques instants, elle semble les laisser tranquilles. Probablement va-t-elle s'attaquer à quelqu'un d'autre sur le bateau, mais Sélène se rend compte que pour une fois, elle s'intéresse bien moins aux autres qu’à elle même et, en l'occurrence, à Maxence.
Elle le voit s'approcher d’elle, un bout de tissu à la main. Elle ne remarque que lorsqu'il est proche que le tissu vient de son propre habit. Elle essaie de ne pas laisser ses yeux se perdre sur le bras que sa chemise arrachée a laissé nu et se concentre plutôt sur ce qu’ili lui dit.
Accroupi devant elle, elle ne sait pas trop comment réagir. Il est beau. Il est vraiment beau.
Elle est gênée, et elle sait qu'elle devrait l'obliger à se relever, mais n'en a pas la force. Elle sait qu'un noble ne devrait en aucun cas, et en aucune circonstance, s'accroupir tel quel devant quelqu'un d'une station moins prestigieuse que la sienne.
Et c'est bien ce qu'elle est, Sélène. une simple bourgeoise dans un monde où les nobles se marient entre eu. Un monde dans lequel elle n'a pas sa place aux côtés d'un garçon comme Maxence.

Il se relève, continue de lui parler, continue de s'inquiéter pour elle. Et parce qu'elle sait qu'elle n'a rien à faire à ces côtés, elle fait exactement ce qu'elle a fait la première fois que Maxence lui a fait comprendre qu'elle n'était plus qu'une amie pour lui, elle le rejette. “Je vais très bien, merci. Tu ne devrais pas te mettre en danger comme ça. Essaye plutôt d'aller te cacher, ou d'aller retrouver ta famille. je peux me débrouiller toute seule.”
Et comme pour prouver ses dires, eelle utilise sa main qui n’est pas utilisée comme porteur de béquille mât pour pointer sa baguette vers le monstre et lancer un “Waddiwasi” sur un bout de rambarde détaché qu’elle lance pile entre deux écailles du dragon mais qui se plante presque sur l'une d'elle.
Elle se retourne vers Maxence, le visage dénué de tout sourire, le regard malgré elle fuyant. “Tu vois ? Je suis une grande fille. Je n'ai pas besoin d'un chevalier servant.”
Elle se détourne, et s'accroche à la rambarde la plus proche lorsqu'elle sent finalement les premiers symptômes de la perte de sang conséquente dont elle a été victime.
Question femme forte et indépendante, elle aurait probablement pu être plus crédible.

Recap:

( C ) NOCTEM

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(( 18 septembre 1953 ))

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T'aurais pu être déçue de pas avoir pu être spectatrice de la confusion d'Eliaz, mais bon, là, c'était pas le moment. T'avais des trucs plus sérieux à gérer. Tu piges pas pourquoi personne ne bronche malgré tes avertissements, et Raphaël avait beau être un crétin fini sous enchantement, t'avais quand même remarqué son regard de dédain avant que le monstre abyssal ne fracasse le bateau. Comme quoi on peut jamais vraiment chasser le naturel.

La vision du serpent des mers géant avait secoué même les fondements de ta réalité, mais bon, sur l'échelle des priorités, là, tout de suite, c'était de protéger Isabelle. Le tintamarre, les vitres qui volent en éclats, le bazar général, on aurait dit un remix de ta vie en slow motion. Tu tiens la main d'Isabelle comme si c'était le dernier cocktail magique sans alcool de la soirée, essayant de la sortir du pétrin, mais la panique ambiante transforme chacun de tes pas en chorégraphie de danse sur du verglas.

La créature marine se trémousse autour du yacht, provoquant une deuxième secousse, plus intense que la première. Isabelle tire lourdement sur ton bras (elle qui semblait plus légère qu'une plume, soudain, elle pesait son poids en bézants), et plutôt que de réagir de manière conventionnelle, tu t'agrippais plus encore à elle, refusant tout bonnement de lâcher sa main. Tandis qu'Isabelle renversait un serveur sur son passage, tu tentais tant bien que mal de rester debout, de la retenir pour amortir sa chute, mais ton poids plume ne suffisait pas face à la force d'un serpent des mers, et ton amie tomba dans une multitude d'éclats de verres qui s'incrustèrent dans sa peau, désormais zébrée de petites larmes de sang. Quant à toi ? Tu t'étais cognée contre le mur, réussissant à ne pas lui rentrer dedans. « Merde, Isa ! Ca va ? » Bien sûr que non, ça n'allait pas. Eliaz, même s'il était dans son état normal, aurait probablement comparé Isabelle à une boule à facettes (ou à un vampire en goguette) avec sa peau parsemée de paillettes de verre. Mais le sang qui perlait de chacune d'elles racontait une tout autre histoire, une histoire de douleur, un récit que même un elfe de maison trouverait poignant.

Pas le temps de te pencher sur tes propres bobos. T'es trop énervée pour ça. Parce que personne n'a daigné écouter tes avertissements, et que la sécurité de l'Ensorseigneur va sûrement coûter quelques vies. Tu évites de toucher Isabelle, histoire de pas empirer les choses. Tu sais juste que la paume de sa main doit être un sanctuaire épargné, parce que la tienne y était encore logée quelques secondes plus tôt. Tu sais pas trop quoi faire, mais tu l'aides à se relever, à rester alerte.

« Allez, debout Archambeau, faut pas qu'on reste là. » Une secousse de plus, et vous finiriez toutes les deux à la baille. Ta main retrouve à nouveau la sienne, et tandis que tu peines à rester debout, tes pensées, elles, se bousculent dans ton esprit. Comment soigner Isabelle ? Qui dans les parages pourrait faire ça ? Et surtout, comment zigouiller ce ver de mer géant ?

Autour de vous, quelques zozos s'occupent à panser d'autres zozos, mais toi, tes talents se limitent aux créatures magiques. Les humains, c'est comme les potions complexes, ça te dépasse un peu. Nan, en fait, ça te dépasse carrément.

Tiens, ce serait pas Archambeau ainée ? Mais si. Tu l'attrapes par le bras de ta main libre alors qu'elle se faufile à contrecourant. « Minute lutin de Cornouailles » tu plantes tes yeux dans les siens ; t'as jamais pu la piffrer, mais fallait bien qu'elle se rende utile au moins une fois dans sa vie. « Aide ta sœur, j'ai une raclée à aller mettre à un PUTAIN DE VERMICELLE !!! » Tu cries la fin de ta phrase en balançant une attaque au serpent de mer. Miriam peut bien t'observer avec dédain, et qu'importe si Isabelle remet en question ton choix d'allié. Tu comptais bien sur le fait qu'elles portent le même nom de famille pour s'entraider dans une situation pareille.

Toi par exemple, tu l'aurais fait pour Vi-

Ah, bah non en fait.

Bon.

T'espères qu'à l'arrière-plan, la vipère se démène à panser les blessures de la jolie boule de suie. Mais la vipère en question se défait de l'étreinte de ta main pile au moment où ton sort s'échappe de ta baguette. Un si joli sort dérivant dans le ciel pour atteindre… c'était pas une mouette ça ? Oups. En tout cas, le serpent a bien pigé l'affaire, et alors qu'il jette un coup d'œil au trait lumineux qui lui frôle la caboche, t'as une vision flash. Une de ces visions éclair qui dure une à deux secondes quand tu te concentres. Tu le vois contre-attaquer. T'attaquer toi, précisément. Évidemment, il rate sa cible, comme tous les autres, mais toi, tu lui balances un doigt d'honneur digne des grandes tragédies shakespeariennes.

« T'ES NUL ! Même un poisson rouge aurait fait mieux ! » Mais attendez, en parlant de nul, c'est pas Raphaël qui s'éclate à SOIGNER la bestiole ? « Mais Delestre t'es complètement con !? » Tu pouvais pas croire qu'il y était pour quelque chose dans l'apparition de la créature - si ce n'était ni Roméo ni toi, alors qui ? Le simple fait d'une coïncidence ? Probable. Vous étiez pile dans ses quartiers après tout. Puis soudain, la réalité te frappa : le sort de confusion. Vu la tête d'ahuri que le devin tirait, il n'avait jamais voulu soigner le serpent. Le sortilège l'affectait encore.

« Arrête de jacasser et va voir ailleurs ! » que tu lui hurles en lui faisant des signes pour qu'il se carapate.

Des attaques fusent de partout, attirant ailleurs l'attention de la bête, et ton regard retrouve celui d'Isabelle, visiblement agacée par sa sœur. Toutefois, pas besoin de mots pour comprendre qu'elle était tout de même terrifiée. Ou pour comprendre qu'elle était tout de même agacée par sa sœur malgré sa terreur ? Bref, tu te dépêches de revenir à leurs cotés, tes yeux scannant la peau d'Isabelle.

« Alors ? » Rien de concluant apparemment, si ce n'est que les deux sœurs Archambeau semblent sur le point de déclencher la troisième guerre mondiale non-magique à coups de regards assassins. « Bon, on va se mettre plus à l'abri, sinon on arrivera jamais à rien. Venez. »

Recap:

( C ) NOCTEM

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( Le yacht du roi ) outfit du bg Oh mec, celui-là, il aurait pu décrocher le titre de roi des cons au pays des emmerdeurs la plupart du temps. Mais aujourd'hui, c'était plutôt le titre de pitre incapable de réaliser une vanne correcte qu'il méritait. Quel navet. Avec son pied gauche aussi gros qu'un chien saucisse, il avait vraiment l'air d'un débile. Heureusement, la seule personne à assister à son fiasco, c'était Sélène. Et, alors qu'elle se barrait pour aller chercher de l'aide, il lui sortit un « T'inquiète, j'ai l'antidote, je suis pas débile non plus, hein ! ». Bien sûr qu'il était débile, et bien sûr qu’il avait pas l’antidote. Mais bédame, il allait pas avouer ça d’vant un membre d’la gente féminine. Après avoir allègrement buffer, il essaya d'attirer l'attention de Raph' qui semblait très occupé à reluquer une nana au loin. Il fit des grands gestes désespérés de la main pour se faire remarquer, histoire qu’il lui vienne en aide, mais ces foutus aristos décidèrent soudainement de se mettre entre lui et son pote, juste pour regarder l'eau qui brille. Putain, il en fallait peu pour impressionner ces mongoles, même lui aurait pu faire ce tour d’magie d’merde, et il était aussi doué qu'une moule avec une baguette. Sélène revint finalement, uniquement pour lui annoncer qu'elle ne pouvait rien faire pour le sortir de sa fâcheuse situation. Alors comme ça, la drôlesse était capable de lui donner des heures de cours supplémentaires, mais pas foutue de dégonfler son pied. Il était dépitaïe, mais au lieu de le montrer, il décida d’étirer ses babines en un fier sourire et de s’approcher d’la miss en boitant. Il lui chuchota à l’oreille : « Si c’pied m’aide à tomber plus facilement dans ton lit, j’peux l’garder ». Il considéra que ses avances avaient marché, puisque la blondasse d’Acajor lui conjura une chaise sur laquelle elle lui proposa de s’asseoir. « Une chaise plutôt qu’ton lit, ça me va aussi ». Mais dès qu'il fut installé, Sélène disparue dans la foule, et le sourire de Marius s'effondra. La soirée était vraiment à chier. Assis comme un abruti sur sa chaise, il sentit le bateau commencer à bouger et le pont s'inclina soudainement. Mais finalement, la chaise semblait être le meilleur endroit puisqu’elle glissa jusqu'à s'arrêter contre une rambarde. Mais tout le monde n'avait pas eu autant de chance que lui. Avant même qu'il puisse voir qui s'était écrasé à côté de lui, une putain de créature cauchemardesque apparue au bout du bateau. Les gens se mirent à hurler, et ce fut l’chaos total. Il reconnaissait même plus les voix de ceux qu'il connaissait. Les gens couraient dans tous les sens, et ceux qui étaient blessés étaient étalés par terre. Putain de bordel de merde. La soirée était devenue folle. Il préférait ne pas crever avec ces tocards de la haute, alors il se leva tant bien que mal avec son panard énorme et fouilla les poches de sa veste en cuir. Clopes, mouchoir crade, mais pas de p’tain de bout de bois magique. Bédame, fallait qu’il laisse sa baguette à moisir sous son lit à côté de ses caleçons c’jour-là l’débile. Et puis, autant pisser dans un violon que d’essayer de combattre un serpent géant à mains nues. Mais alors qu'il envisageait à se planquer au fin fond du bateau, un sorcier se ramassa à côté de lui. Plutôt que de l'aider, Marius chercha sa baguette. Il la trouva miraculeusement et balança un sortilège « Bombarda » dans la gueule du monstre. Miracle x2, ça fonctionna à peu près. Si ça, ça méritait pas une validation de son année scolaire, il savait pas c’que les profs attendaient de plus de lui.

( Pando )

Résumé:

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Résumé (Lysandre ramasse) :

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Le Yacht du Roi

ft. everyone

L’illusion lui semblait fade, décevante, complètement dépourvue de l’effet qu’elle avait espéré lorsqu’elle s’était dirigée vers la rambarde. Malgré son amour profond pour les pierres précieuses et l’océan, l’union des deux ce soir là n’avait fait que la laisser étrangement indifférente. Peut-être était-ce parce que l’immensité bleue n’avait nul besoin de tels artifices pour revêtir sa beauté ; ou alors plus probablement, son état entravait sa jouissance face au spectacle qui s’étendait devant ses yeux embrumés. Elle regardait les ondulations de l’eau sans l’ombre d’un sourire sur ses lèvres, lorsqu’elle sentit finalement une main délicate se poser sur son épaule.

Quand Bohort la salua, sa voix était enjouée mais également empreinte d’un étrange écho ; une sensation que Sohalia eut du mal à définir. C’était comme un ressentiment lointain, mais il fut rapidement éclipsé par une émotion bien plus intense et virulente : celle de Lysandre. Il était mortifié, elle le sentait. « Oh, bonsoir Bohort. » articula-t-elle avec une légèreté forcée, choisissant délibérément d’éviter sa question. Elle s'appliquait désespérément à conserver une façade, à ne pas éveiller les soupçons de son ami. De toute manière, il enchaîna rapidement sur un autre sujet de conversation. Mais lorsque Bo mentionna leurs rendez-vous arrangés, les émotions de Lysandre la frappèrent en plein cœur, tout aussi violemment qu’une vague qui s’écrase sur un rocher pendant une tempête. Elle sentait son dégoût comme si c’était le sien, elle en avait la nausée, et elle souhaitait silencieusement que ce supplice s’achève au plus vite. « E-effectivement, ils ne m’ont rien dit non plus. C’est surprenant de leur part. » répondit-elle malgré tout, non sans hésitation en sachant que Lysandre était là et qu’il entendait tout.

Bohort eut finalement la merveilleuse idée (non) de les présenter. « Tu connais Lysandre de Lanzac, je crois ? » L’entendre prononcer ce nom la fit souffrir bien plus que de raison. Elle ne se prononça pas, laissant s’installer un silence quelque peu embarrassant pendant un court instant qui lui avait pourtant semblé si long, jusqu’à ce que Lysandre réponde à sa place. « Pas vraiment. » Une douleur lancinante s’empara de son être. Ce dernier s’éclipsa pour aller fumer, dissipant la tension ambiante ; laissant malgré tout dans son sillage l’arrière-goût amer d’un moment fort déplaisant.

Restée près de la rambarde avec Bohort, Sohalia était de bien piètre compagnie ce soir là. Ils échangèrent tout de même sur quelques sujets divers et variés, pendant quelques minutes durant lesquelles la jeune femme éprouvait une gratitude silencieuse envers son ami pour ne pas avoir ramené le nom de son ex dans la conversation. À en juger par les réactions de chacun, il était difficile d’imaginer que Bo persistait à ignorer la vérité cachée derrière la réponse de Lysandre. Leurs échangent furent cependant brusquement interrompus par des remous inhabituels dans l’eau. Une vague de panique s’empara de Sohalia sans qu’elle n’en saisisse la raison ; sans doute était-ce là une réaction empathique à la détresse d’une personne à proximité. Elle remarqua que Bohort – comme beaucoup d’autres invités – avait le regard rivé sur la mer, à la recherche de la provenance de son agitation soudaine. Puis, brusquement, un choc se fit sentir.

La coque du yacht venait de vibrer brutalement, dévoilant une créature gigantesque surgissant des flots. Prise au dépourvue et complètement déstabilisée par la panique ambiante qui s’étendait sans fin, Sohalia ne parvint pas à réagir suffisamment vite à la seconde secousse qui les frappa de plein fouet. Le pont s’inclina soudainement, la projetant en arrière sur quelques mètres, laissant son esprit complètement sonné. Aucune blessure ne marqua son corps, mais bien d’autres autour d’elle n’eurent pas cette chance. Les échos de leur terreur et de leurs souffrances résonnaient en elle comme une symphonie agonisante. C’était beaucoup trop, toutes ces émotions regroupées en un seul lieu. Beaucoup trop pour elle. Jamais encore elle n’avait eu à affronter un tel ouragan de détresse, jamais encore sa malédiction ne l’avait accablée de manière aussi écrasante. Impossible de se relever, elle tremblait, ne savait plus où donner de la tête, et elle s’était tellement éloignée de Bohort dans sa chute qu’elle ne le voyait même plus. Alors qu’elle restait figée sur le sol jonché de petits fours écrasés et d’éclats de verre, ses pensées s’envolèrent vers sa famille, ses amis et... Lysandre aussi ; submergée par l’espoir que les souffrances effroyables qu’elle ressentait n’étaient pas les leurs.

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