BEAUXBÂTONS

Date d'inscription : 12/04/2023

-- De l'importance d'une bonne collaboration

Les sons et les parfums tournent dans l'air de l'aurore; -- 03-09-1950 -
@Kamala de Bhopal

Le courrier portant le cachet de cire de la doyenne se superposait à celui aux armoiries plus prestigieuses encore du Roi, sur le bureau du sorcier basque. Le premier avait entrainé la rédaction du second, où le régent félicitait son ancien mousquetaire pour sa nouvelle fonction au sein de la noble institution académique. Il ne doutait pas une seule seconde de la diligence avec laquelle il accomplirait sa tâche, et Bixente devina à l’écriture chaloupée à la calligraphie impeccable qu’il s’agissait là d’un papier écrit par le secrétaire particulier du roi, qui n’avait fait qu’y apposer sa signature … Quoique. Il n’avait suffi que de quelques charmes d’illusion à lever pour voir l’écriture autrement moins élégante, mais plus spontanée du souverain, une phrase rapide sous le paraphe, mais qui lui avait tiré un petit sourire « puissiez vous être aussi patient avec eux que vous l’avez été avec nous, Saint-loup ». Là, il reconnaissait la facétie discrète de celui dont il avait eu l’existence chevillée au corps et à l’âme pendant près de dix ans. Par dessus, la missive de la doyenne revêtait un aspect bien plus austère et obséquieux, plus précis aussi : elle lui listait ses nouveaux droits et devoirs, l’enjoignait à prendre avec le plus grand sérieux sa tâche et les responsabilités qui allaient avec. Malgré tout, elle lui réitérait sa confiance, ainsi que sa disponibilité (ou celle de son assistant), si il avait besoin de quoi que ce soit. Le sorcier s’était demandé de quoi il aurait bien eu besoin de la part de la noble dame déjà bien occupée : ce n’était certainement pas elle qui l’aiderait à déplacer les meubles de son nouveau bureau, non loin de la résidence du Sel, ni déterminer s’il souhaitait garder la totalité de la décoration de l’ancienne propriétaire des lieux ou non. Pour cela, il allait devoir se débrouiller seul, ou trouver une âme complice parmi les membres du personnel, passé et présent, pour pouvoir réfléchir à la question.

Il lui restait encore quelques heures de calme avant la pause méridienne durant laquelle il se devrait d’aller rencontrer quelques uns de ses nouveaux collègues de travail : A Beauxbâtons, peu importait votre rôle, le rythme était soutenu et la direction exigeante, alors il n’était pas rare de voir de nouvelles têtes chaque semestre, dès lors que les enseignants ne restaient que rarement plus d’une poignée d’années sur le même poste. Bien sur, il y avait quelques indéboulonnables dans leurs matières, de ceux qui étaient là alors que lui même était jeune impétrant, mais il avait son avis sur la question, et il n’était probablement pas nécessaire qu’il l’exprime à voix haute. D’ici là, il était libre de ses mouvements, ou presque. La veille, il avait reçu une très courtoise missive d’une certaine demoiselle De Bhopal qui souhaitait se présenter à lui, en tant que déléguée de la maison de la Terre. Elle tenait à ce qu’il puisse mettre un visage sur son nom avant la reprise des cours, le lendemain, dès lors qu’ils auraient inévitablement à échanger sur bien des sujets tout au long de l’année à venir. La délicatesse et la prévenance de la déléguée ne l’avaient pas surpris, mais lui avait plu : ce n’était pas très étonnant de la part d’une référente terrestre, mais tous n’étaient pas aptes à la proactivité. Ce qu’elle avait fait, il l’avait envisagé à quelques heures de décalage. Elle-même aurait reçu pareille convocation le lendemain même, si elle s’était abstenue. Aussi, il n’avait pas été pris de court quand on toqua à la porte ce matin là. La cafetière s’était mise à siffler de concert, alors qu’il levait le lourd verrou de l’entrée d’un mouvement rapide de baguette, et d’un sortilège informulé quelconque.

- Entrez, c’est ouvert.

(c) mars.

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Bixente &
Kamala

De l'importance d'une bonne collaboration

Une légère appréhension la parcourait alors qu'elle frappa doucement mais fermement à la porte du nouveau maître de son élément, un certain M. Saint-Loup - original, s'était elle dit en recevant le courrier de rentrée de la doyenne. Mais Kamala, en bonne mercurienne, était facilement déstabilisée lorsqu'on touchait à sa routine, ses habitudes et tout ce sur quoi elle avait un semblant de contrôle. M. Saint-Loup ne faisait pas partie de sa constellation ; Beauxbâtons regorgeait de professeurs et d'élèves qui allaient et venaient au fil des années, et elle n'avait jamais mis un pied dans le cours de ce dernier. Serait-il meilleur ou pire que l'ancienne ? Allaient-ils s'entendre ? Se comprendre ? Pour en avoir le cœur net, elle avait pris l'initiative d'adresser une missive au professeur d'affrontement magique afin de le prévenir de sa venue ce jour.

Un bruit métallique ne tarda pas à se faire entendre. « Entrez, c’est ouvert. » La jeune femme pris une petite inspiration et poussa la porte, pénétrant dans le bureau du maître de la Terre. « Bonjour professeur, je suis Kamala de Bhopal, la déléguée qui vous épaulera cette année. » et les suivantes, pensa-t-elle, pas peu fière de la confiance que lui accordaient ses camarades. L'enseignant se tenait dos à elle, à l'autre bout de la pièce, parfumée d'une addictive fragrance de café. « J'espère que je ne vous dérange pas. » continua-t-elle, la main toujours accrochée à la poignée. Son regard fut immédiatement attiré par une tâche colorée qui l'appelait du coin de l'œil ; sur le bureau qui trônait non loin, elle repéra déjà un petit bouquet de fleurs sauvages qui lui arrachèrent un léger sourire. Pas de doute, elle était bien dans le repère d'un terrestre.

Pando

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Les sons et les parfums tournent dans l'air de l'aurore; -- 03-09-1950 -
@Kamala de Bhopal

Les premières effluves de café remontaient à ses narines pour se mêler agréablement au parfum des freesias et du genêt qu’il avait trouvé dans le carré floral où les enseignants pouvaient venir se servir à loisir. Il appréciait d’avoir un bouquet de saison, bien qu’il trouvât le seul vase que lui avait laissé en héritage son prédécesseur terriblement laid, mais ça, il n’avait pas encore eu le temps de s’en charger, cela viendrait plus tard. Dans l’un des placards de la coursive de bois sombre, il avait tiré deux tasses de porcelaine de Limoges alors qu’une voix féminine juvénile s’élevait dans son dos. Une voix douce mais assurée, de celles qui avaient probablement réfléchi bien en avance à ce qu’elles allaient bien pouvoir dire, et la manière dont elles souhaitaient se présentaient. Après tout, il n’y avait qu’une seule opportunité pour faire une première bonne impression, et une jeune noble le savait surement bien mieux que quiconque.

- Vous ne me dérangez pas, je vous attendais. Vous êtes pile à l’heure.

Qu’il avait rétorqué sans se retourner immédiatement. Il avait préféré d’abord éteindre la cafetière, la réduisant au silence, et retrousser plus proprement les manches de sa chemise blanche du dimanche, qu’il portait sans veste ni cravate exceptionnellement, parce que c’était dimanche, justement. En revanche, il était toujours impeccablement rasé et peigné, héritage de ses années militaires. Il avait pris plaisir à abandonner la coupe désespérément rase des guerriers, mais n’avait jamais réussi à se satisfaire du port de la moustache pourtant tellement en vogue chez les hommes de sa génération.

- Souhaitez vous une tasse de café, ou préférez-vous plutôt du thé ? Je dois avoir cela dans un placard, au besoin…

Quand enfin il se retourna, son regard chaleureux entra en collision avec deux iris aussi noires que les siennes, bien qu’autrement bien moins hautes perchées. De longs cils en franges épaisses, un nez droit et volontaire, une bouche qu’il devinait facilement boudeuse ou rieuse selon l’humeur du jour, mais expressive en tout lieu. Une étrange sensation de déjà-vu qui lui parcouru l’échine et le laissa coi un instant avant de se reprendre, il l’espérait assez vite pour qu’elle n’ait pas aperçu le trouble passer sur son visage.

- Je suis le professeur Saint-Loup, Bixente Saint-Loup, j’enseigne l’affrontement magique pour la troisième année à présent. Et avant que vous me demandiez, Géant, Sphinx, Veaudelune. Etonnant, pour un maitre de Terre, n’est ce pas ? Les étoiles sont joueuses parfois. Approchez vous si vous le souhaitez, je ne mords pas.

(c) mars.

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Bixente &
Kamala

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Kamala referma doucement la porte derrière elle ; porte d'un bois massif qu'elle savait pourtant légère, presque sensible, comme si elle avait jadis été ensorcelée. En s'avançant de quelques pas dans la pièce déjà bien rangée, harmonieuse mais pas austère, elle ne pu s'empêcher de détailler un peu plus l'endroit, veillant à noter ce qui avait ou non changé depuis l'arrivée de M. Saint-Loup. Hormis les fleurs qui semblaient la fasciner, elle nota la présence de quelques livres de sorts et incantations, de même que l'enveloppe dans laquelle elle avait scellé la lettre qui lui était adressée. Teinte poudrée, sceau nacré, aucun doute, c'était bien la sienne.

Les mains jointes le long de son corps, Kamala patientait sagement, sa bienséance lui chuchotant d'attendre une invitation plus marquée de la part de l'enseignant qui s'affairait à remonter ses manches sans mauvais pli. Son regard se posa alors sur son dos, et elle se fit plus curieuse, penchant légèrement la tête. L'homme semblait paisible et charismatique, même sans veste ni cravate. « Souhaitez vous une tasse de café, ou préférez-vous plutôt du thé ? Je dois avoir cela dans un placard, au besoin… » Kamala redressa la tête alors que, par-dessous la dentelle de ses cils, son regard rencontra celui de son nouveau maître d'élément. S'apprêtant à lui répondre, elle fut cependant frappée par l'intensité de son regard qui semblait détailler chaque recoin de son visage. Troublée, elle détourna le sien avant de répondre presque timidement. « Je serais ravie d'une tasse de café. J'apprécie votre hospitalité, monsieur Saint-Loup. »

L'homme désigna un siège devant elle avant de se présenter plus amplement. « Bixente », se répéta-t-elle intérieurement. C'est un prénom qu'elle n'avait jamais entendu auparavant, soulignant son léger accent qui lui rappelait celui parfois entendu lors de réceptions au château d'Ornézan, heureuse qu'il l'ai mentionné afin de ne pas se ridiculiser dans le cas où elle devrait le prononcer un jour, bien que les chances soient minces, voire nulles. S'asseyant enfin, la jeune femme répondit : « J'ai effectivement entendu parler de votre expertise en matière de combats magiques. » Ou plutôt avait-elle étudié son sujet avant de se jeter dans la gueule du loup. La noblesse exigeant d'elle de se renseigner sur chacun de ses interlocuteurs avant même de leur faire face, afin de ne pas perdre la sienne et passer pour une sotte. Elle ne mentionna toutefois pas son envie de faire de sa matière l'étoile filante de sa constellation, songeant qu'il valait d'abord mieux faire connaissance avant de vouloir renforcer leur lien terrestre de maître à déléguée. Haussant un sourcil à la révélation de la dominance astrale de l'enseignant, elle ne pu s'empêcher de décrocher un grand sourire. « Lune en veaudelune, vous dites ? Nous voilà un point commun. » Kamala se souvint de ses conversations nocturnes avec Mira qui, passionnée d'astrologie, lui avait révélé de nombreux secrets sur l'influence des planètes. Avec deux lunes en veaudelune à sa tête, nul doute que la maison de la Terre était entre de bonnes mains.

Le maître de cette dernière tendit sa tasse à Kamala. « J'espère que vous êtes bien installé, professeur. Et que je serai à la hauteur de vos attentes… » Elle se pencha légèrement pour accueillir en douceur, de ses mains jointes, la délicate porcelaine d'où s'échappait l'arôme réconfortant du café. « …dans mon rôle de déléguée. »

Pando

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Les sons et les parfums tournent dans l'air de l'aurore; -- 03-09-1950 -
@Kamala de Bhopal

La jeune femme devait avoir, quoi ? Vingt ans de moins que lui, au bas mot. Elle ne faisait pas partie des étudiantes les plus jeunes, elle n’avait pas la timidité impressionnée des toutes jeunes majeures, mais il devinait une espèce de retenue distinguée et polie dans sa posture, dans sa manière de détourner le regard alors qu’il gardait le sien droit en sa direction. Il la laissa s’approcher sans plus de cérémonie, préférant un silence courtois à une conversation décousue qui aurait mal le trouble qui l’étreignait à cet instant précis. La jeune De Bhopal lui rappelait quelqu’un de bien particulier, une ombre d’une autre vie à la lippe carmine et gourmande et aux yeux couleur d’obsidienne, et qui, comme elle, se déplaçait avec la grâce de celles qui en ont hérité d’une longue, très longue lignée de femmes du monde. Mais ce n’était pas Elle, juste un écho déroutant de ce qui avait été. De ce qui aurait pu être. ( Ne sois pas ridicule, Bixente, la femme que tu as aimée aurait plus de quarante cinq ans aujourd’hui. Tu ne sais même pas à quoi elle ressemblait, à vingt ans.)

- Je vous en prie, c’est bien naturel. Mon expertise ? A la bonne heure.

Il avait ponctué la dernière partie de sa remarque d’un petit ricanement sans méchanceté : Elle n’avait pas précisé si ses ouïe-dires venaient de l’intérieur ou de l’extérieur de l’établissement, et selon, elle risquait d’avoir entendu des sons de cloche bien différents. Les étudiants avaient pu lui parler des tournois à l’air libre, dans les jardins ou encore à l’orée du bois d’Houquières, des cours sans baguette ou encore de ses longues lectures sur l’histoire des plus grands généraux et stratèges guerriers du monde magique et non magique. En revanche, si elle avait touché un mot avec quelques connaisseurs de la cour … Oui, le discours aurait surement été différent. Pas forcément moins enthousiasme, mais pas sur le même type de qualité…

- Espérons que nous ne soyons pas aussi têtus l’un que l’autre dans nos divergences, alors.

« Elle » aussi avait été veaudelune, à croire que ces bêtes là étaient si grégaires qu’elles se retrouvaient naturellement, comme par magie. Il porta sa propre tasse de café à ses lèvres, soudain pensif. Ce ne fut que la voix de Kamala qui le tira de ses réflexions, avec une légère flexion au niveau du sourcil.

- Mes attentes ? C’est une excellente question, mademoiselle. Pour tout dire, je n’ai pas été délégué moi même, et je n’ai pas demandé à ma prédécesseure la manière dont elle travaillait avec vous… Alors je suis plutôt curieux d’entendre votre point de vue sur le sujet … Avant que je puisse en échanger avec mes collègues des trois autres éléments. Ah, et je souhaiterai votre avis sur ce tableau que l’ancienne propriétaire des lieux m’a laissé sur le mur. J’ai beaucoup de mal à déterminer si je le trouve fantastique ou hideux.

(c) mars.

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Bixente &
Kamala

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Humant le précieux arôme qui s'échappait de sa tasse, Kamala ferma les yeux un instant, profitant des quelques secondes nécessaires à l'enseignant pour se saisir de la sienne avant de s'installer en face d'elle. « Espérons que nous ne soyons pas aussi têtus l’un que l’autre dans nos divergences, alors. » La sorcière rouvrit les yeux et para ses lippes d'un sourire courtois. Si son entêtement était indéniable, elle savait pertinemment que la créature lunaire qui accompagnait son ciel trahissait son éternelle retenue, ses émotions enfouies, sa propension à intérioriser le moindre de ses sentiments jusqu'à l'implosion. Une ombre de frustration balaya son visage, puis elle vint à se demander s'il en était de même pour l'enseignant qui se tenait face à elle. Kamala s'était rarement interrogée sur la véritable personnalité du corps professoral ; aux yeux des élèves, ils n'étaient tous que des individus plus âgés, partageant leur savoir avant de retourner à leurs quartiers, en agaçant plus d'un lors des rondes, ou finissant par être totalement ignorés par d'autres. Était-il de ceux qui avaient des secrets ? De ceux-là même dont l'imperméabilité n'était qu'un masque ? …Avait-elle seulement envie de le découvrir ?

Le maître de Terre sippa un peu de son breuvage avant de reprendre, lui expliquant qu'il n'avait jamais été délégué à sa belle époque, et qu'il ne s'était pas non plus entretenu ni avec sa prédécesseure, ni avec les maîtres des autres éléments. Cette confidence fit sensiblement froncer le regard de Kamala ; elle était partagée entre un possible manque de sérieux, un oubli, ou une assurance démesurée. Toujours était-il qu'elle n'avait pas son mot à dire sur la question, mais cela faisait à peine quelques minutes qu'elle avait pénétré dans son bureau, que l'enseignant semblait déjà bercé d'une aura de mystère. Réflexion qui fut confirmée la seconde suivante. « Ah, et je souhaiterai votre avis sur ce tableau que l’ancienne propriétaire des lieux m’a laissé sur le mur. J’ai beaucoup de mal à déterminer si je le trouve fantastique ou hideux. » Son avis ? Pourquoi donc ? Surprise, Kamala entrouvrit légèrement les lèvres avant de se tourner vers ledit tableau. « Oh. » Trois petits chiens haletants remuaient la queue, tentant de faire d'un somptueux perroquet, visiblement agacé, leur quatre heures ; le tout devant une fontaine recrachant paresseusement son eau. « Un Oudry. » L'élève de la Terre grimaça (autant qu'une jeune noble le puisse). « Bien que je ne puisse nier ses talents artistiques, il m'a toujours paru être un homme désagréable. Saviez-vous qu'il partageait un intérêt commun avec le comte d'Houquière ? » La chasse à la courre, bien sûr. Que les créatures soient protégées ou non l'importait peu. « Trois chats auraient paru plus logiques dans ce cas de figure, mais notre ami l'oiseau nous en aurait sans doute éternellement voulu. » Un rire discret et compatissant accompagna les paroles de Kamala, l'embarrassant légèrement. Elle se râcla doucement la gorge avant de reprendre. « Peut-être que ce tableau trouverait plus sa place au salon de thé ? » Il ne s'agissait bien sûr que de son avis, celui d'une élève qu'il ne connaissait ni de Morgane ni de Merlin, mais elle était d'avance curieuse de savoir s'il suivrait son conseil. Aussi, elle repris une gorgée de son café, commençant à regretter avoir accepté cette boisson, alors que le soleil qui resplendissait à l'extérieur semblait frapper intensément sur le toit des résidences.

Pando

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@Kamala de Bhopal

De toute évidence, sa démarche était pour le moins exotique pour la jeune femme, dont les traits s’animaient d’expressions délicieuses à chaque nouvelle phrase de sa part. Si elle voulait garder un masque impénétrable, elle avait encore un peu de travail à faire, mais elle était si jeune, ce n’était pas surprenant qu’elle soit encore tellement spontanée… Puisse t’elle le rester encore longtemps, c’était plutôt raffraichissant. D’ailleurs, il eut la bonne grâce de lui préciser sa pensée, alors qu’elle fronçait ostensiblement les sourcils.

- Je n’avais pas envie de laisser leurs avis influencer ma première impression. Et puis, pour discuter de ma collaboration avec quelqu’un, je préfère le faire directement avec cette personne en premier lieu, sans laisser qui que ce soit interférer avec nos échanges. Et puis, je doute que la dynamique qui anime la relation entre le maître du feu ou celui de l’eau puisse nous convenir en duplicata bête et méchant …

Et pour cause, il n’aurait certainement pas l’énergie de mener ses délégués à la baguette, ni assez de lâcher prise pour ne pas leur donner un certain nombre de consignes. Il lui faudrait du cadre et de la confiance, une bonne dose de pragmatisme, mais aussi suffisamment de connexion pour que la collaboration devienne de plus en plus naturelle. Et la spontanéité, cela restait du boulot à construire. Il rajouta un sucre, un second, à sa grande tasse de café, opina du chef aux réflexions de la jeune femme sur le tableau. Jean-Baptiste Oudry n’était pas son peintre préféré, bien qu’il ne soit pas le drille le plus désagréable pour autant, d’après ce qu’avaient pu lui en dire certains de ses contemporains, à l’occasion. Néanmoins, Kamala avait raison : cela ne collait pas avec ce qu’il avait envie d’avoir dans cette pièce où, il le savait, il risquait de passer de longues heures du jour et de la nuit, seul ou accompagné.

- … Le salon de thé, pourquoi pas. Quitte à conserver un tableau dans cette pièce, peut être pourrais-je demander à la doyenne si elle ne dispose pas d’une des œuvres de cette chère Rosa Bonheur dans les possessions de l’Ecole. Ou je trouverai bien quelqu’un à qui en emprunter un.

Pour tout dire, il n’était pas un expert en art, loin s’en fallait. S’il connaissait Oudry et Bonheur, c’était uniquement parce que leurs sujets de prédilection lui parlaient tout particulièrement, les animaux, la campagne, la vie rurale … Mettez le devant les impressionnistes ou les classiques narrant les mythologies, et il n’aurait pas eu grand-chose de malin à en dire. Tout juste serait il capable d’en apprécier l’esthétique brute, sans contextualisation supplémentaire.

- D’ailleurs, vous n’avez pas répondu pour le moment…

Il se retourna pour s’asseoir à demi sur le rebord de son propre bureau, reprenant une longue gorgée de boisson. Un nuage assombrit un instant la pièce, avant de laisser à nouveau la lumière inonder la pièce, éclaboussant la chevelure corbeau de l’étudiant pour en rehausser toutes les nuances, du violine au bleu corbeau dans un nuancier fascinant. Il avait du se concentrer pour garder ses prunelles dans les siennes, de la manière la plus professionnelle possible.

- Quelles seraient les conditions indispensables à une bonne collaboration entre Délégué et Maître d’élément ? Qu’est ce que vous attendez de moi, précisément ?

(c) mars.

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Bixente &
Kamala

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M.Saint-Loup acquiesça, scellant ainsi le destin des trois petits chiens et de leur goûter, que Kamala retrouverait donc très bientôt au-dessus des macarons à l'heure du brunch. Heureuse que ses heures passées à apprendre ses petites fiches d'Arts et Esthétique n'aient pas été vaines, elle laissa une trace de fierté embrasser brièvement la commissure de ses lèvres.

L'enseignant se laissa porter par un coin de bureau, et regarda à nouveau dans sa direction. « D'ailleurs, vous n'avez pas répondu pour le moment… » Confuse, Kamala posa sa tasse de café, veillant particulièrement à le faire avec assez de douceur pour ne pas en abîmer la porcelaine. Bien qu'un repario suffise à arranger une éventuelle maladresse, elle souhaitait anticiper et continuer de faire bonne impression. « Quelles seraient les conditions indispensables à une bonne collaboration entre délégué et Maître d’élément ? Qu’est ce que vous attendez de moi, précisément ? » La question du maître de Terre était quelque peu inattendue, sa prédécesseure s'étant à l'époque contentée de transmettre une immense pile de paperasse à Kamala, contenant un espèce de règlement - ou bien était ce un contrat - indiquant noir sur blanc les droits et surtout les devoirs de la parfaite petite déléguée. Ravie de cette opportunité, la sorcière se redressa un peu plus sur son fauteuil, repoussant dans son dos sa tresse bohème - qui reposait jusqu'alors paisiblement sur son épaule. Penchant légèrement la tête, elle dévoila involontairement le lotus niché dans le creux de son cou, tatoué à la lisière de sa chevelure, si bien qu'il lui arrivait parfois d'en oublier la présence.

Peu consciente de ce qu'elle présentait alors sous les rayons du soleil elle s'enquit plutôt des interactions qu'elle avait pu observer entre les délégués et maîtres des autres éléments ; se rappelant avoir entendu leurs histoires et parfois même leurs frustrations. Kamala pris une profonde inspiration, réfléchissant à sa réponse. Elle ne voulait pas paraître trop exigeante, mais il n'y avait pas de réponse simple, pas de formule magique pour une collaboration parfaite. Aussi, elle laissa son regard s'échapper sur la chemise du professeur, cherchant le courage de dire tout haut ses prochains mots. « Eh bien, je pense qu'une bonne communication est primordiale. J'aimerais me sentir entendue et comprise, et que vous puissiez exprimer vos besoins et attentes clairement. J'attends de notre coopération des échanges réguliers, des critiques constructives, et un évident respect mutuel. » Elle marqua une pause, cherchant ses mots avec application. « Et pour ce que j'attends de vous précisément… elle planta finalement ses prunelles d'ébène dans les siennes, remarquant alors que le soleil n'y reflétait aucune couleur ; toute sa lumière semblait y être absorbée. Je sais que votre position est importante, mais j'aimerais que vous ayez confiance en moi et en mes compétences. » Elle espérait que ses propos n'aient pas été trop directs, mais si elle voulait que leur collaboration soit la plus efficace possible, elle se devait d'être transparente. « Pour être honnête, je pense déjà que nous formerons une bonne équipe. » finit-elle par ajouter, accompagnant sa conclusion d'un sourire chaleureux qui tentait de masquer son évidente appréhension. Elle lissa nerveusement sa jupe. « Ma réponse vous convient-elle ? » Kamala se sentit déglutir, mais ne détourna ni le regard ni le sourire, sondant l'expression si particulière de M. Saint-Loup, dont les ridules qui ornaient les billes contrastaient presque avec la finesse juvénile de ses traits.

Pando

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@Kamala de Bhopal

Il était vrai que Bixente n’avait pas, pour ainsi dire, les manières que l’on pourrait attendre d’un maître de maison. Il se doutait que les autres responsables de maison, notamment des générations précédentes, n’étaient pas franchement du genre à demander leur avis à leurs délégués, de ce qu’il en avait compris en écoutant les échanges académiques des dernières années d’une oreille distraite. Il fallait dire que certains d’entre eux briguaient leur poste depuis une solide décennie, alors que lui même était encore étudiant. Il se demandait à la fois comment cela pouvait être tenable, considérant l’effort que cela pouvait représenter d’être un référent de qualité (au niveau de ses propres standards en tout cas), et si cela était vraiment enviable pour les étudiants aussi. Lui-même ferait sa paire d’années avec plaisir, mais pas plus. Tout comme il ne se voyait pas rester enseignant jusqu’à un âge canonique, mais ça, c’était encore une autre histoire …

L’enseignant avait croisé ses doigts sous son menton dans une position d’écoute active et patiente, son regard passant sur les traits de la toute jeune femme comme pour y découvrir la réponse à un vieux secret : tout, ou presque, chez Kamala lui rappelait une autre personne qu’il n’avait plus vu depuis plus de quinze ans à présent. Il y avait de la grâce dans le mouvement de ses mains, de la lumière dans le lustre de sa chevelure de jais, et cet éclat luisant dans ses iris expressifs … Oui, c’était troublant, surtout chez une si jeune femme. Il allait devoir se faire violence pour ne pas transposer ses traits à Elle sur ceux de l’ainée des De Bhopal.

- … C’est une réponse claire et exhaustive, elle ne peut que me convenir. En revanche, comprenez bien que je ne pourrais pas vous faire confiance par défaut, mais bien sur la base de preuves de fiabilité et de transparence mutuelle. Notre alliance n’étant pas basée sur un choix partagé et une accointance naturelle, il nous faudra surement un peu de temps, à vous et moi. Mais j’imagine que vous en avez d’ores et déjà l’habitude.

Sourire matois, à demi, alors qu’il terminait sa tasse d’un trait : Il appliquerait à Kamala le même traitement qu’à ses équipes, quand il était en charge de la protection de Sa Majesté. Chacun aurait sa chance de faire ses preuves, et il n’était pas de ceux qui se postaient derrière l’épaule de ses ouailles pour en vérifier les faits et gestes à chaque instant. En revanche, il était exigeant, très exigeant. L’erreur était humaine et compréhensible, la dissimulation en revanche ne serait pas tolérée. D’autant qu’il était très, très difficile de lui cacher quoi que ce soit, avec tous les chuchoteurs qu’il avait à sa disposition.

- Je n’ai aucune velléité à me servir de vous comme gratte papier, il y a des plumes ensorcelées qui font cela très bien sans avoir à vous faire perdre votre temps. En revanche, votre présence auprès des autres étudiants de notre maison sera précieuse et me sera indispensable, dès lors que vous les fréquentez tous au quotidien, ce qui ne sera pas mon cas. Je compte sur vous pour être mes yeux, mes oreilles, de manière attentive et bienveillante auprès de vos pairs. Je me fiche de leurs petits travers ou de leurs menus larcins, mais pas de leurs difficultés ou de leur mal-être, si vous les percevez. Ce n’est pas forcément un rôle fait pour tout le monde, surtout en toute équité et impartialité, mais est ce que cela vous conviendrait ?

Comme pour ponctuer la question, la queue souple de l’un des chats de professeur vint caresser le genou de la sorcière. Un chat aux grands yeux verts, le gauche barré d’une cicatrice à la manière d’un pirate. C’était qu’Athos était le plus bagarreur des trois.

(c) mars.

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Bixente &
Kamala

De l'importance d'une bonne collaboration

L'attention toute particulière que M. Saint-Loup portait aux paroles de Kamala la mettait en confiance autant qu'elle l'intimidait. Sentiment mitigé face à tant de considération de la part du corps professoral, qui se contentait habituellement d'hocher la tête à ses déclarations, parfois même sans prendre le temps de lui jeter un coup d'oeil. Ici, le regard était intense ; ou était-ce le noir profond des iris du professeur qui donnait cette impression ? Si elle s'était trouvée plus proche du maître d'élément - vraiment plus proche - disons à quelques centimètres de son visage, elle était sûre qu'elle aurait pu y apercevoir son reflet. Mais de toute évidence, elle n'aurait jamais l'occasion de vérifier cette théorie, ~~n'est-ce pas ?~~

Attentive, Kamala écouta sagement la réponse de M. Saint-Loup, dont les paroles étaient mesurées ; ses mots étaient à la fois soigneusement choisis et son ton naturel. L'homme avait une prestance certaine, et l'élève de Terre n'avait aucun doute quant au fait qu'il sache capter l'attention de son auditoire. Il avait beau n'être pas bien vieux, de lui émanait un charisme trahissant son expérience. Etrangement, Kamala n'était pas intimidée par les paroles du professeur, mais bien par sa présence seule. Qu'il ne lui fasse pas confiance était légitime ; il voulait qu'elle fasse ses preuves ? Qu'importe, l'indienne était la meilleure à ce jeu-là.

Jusqu'à présent, la réponse de M. Saint-Loup mettait clairement les points sur les « i » de ses attentes envers son rôle de déléguée, toutefois Kamala n'avait pas encore réussi à cerner quel genre de maître il serait. Il était bien évidemment un homme agréable au premier abord, mais était-ce une ruse avant que le piège ne se referme sur elle de façon stricte et peu commode ? Ses questionnements s'évanouirent très vite. « Je compte sur vous pour être mes yeux, mes oreilles, de manière attentive et bienveillante auprès de vos pairs. Je me fiche de leurs petits travers ou de leurs menus larcins, mais pas de leurs difficultés ou de leur mal-être, si vous les percevez. Ce n’est pas forcément un rôle fait pour tout le monde, surtout en toute équité et impartialité, mais est ce que cela vous conviendrait ? » Presque attendrie par ces paroles, Kamala oublia un instant de répondre à la question du professeur, ne détachant son regard du sien que lorsqu'une sensation de douceur la tira de son hébètement. « Oh. » Un large sourire vint se peindre sur son visage lorsqu'elle aperçu la boule de poils qui se lovait contre ses tibias. « Bonjour toi. » Sa main vint instinctivement se perdre dans la fourrure du chat a priori belliqueux, lui grattant gentiment l'arrière de la tête avant de se laisser glisser le long de son dos jusqu'au bout de la queue. L'interaction fut assez rapide pour que Kamala ne retrouve les billes ébènes de l'enseignant, auquel elle fit un petit signe de tête. « Je suis enchantée d'apprendre que votre préoccupation première est le confort de vos étudiants. Cela me ravit particulièrement de l'entendre, et évidemment, votre approche demeure celle qui me sied le mieux. » Avec de la chance, M. Saint-Loup aura eu quelques échos du caractère de la de Bhopal ainsi que de son comportement, pour peu qu'il ne la confonde pas avec sa jeune sœur. Là bien sûr, les choses seraient tout à fait différentes.

Souriant encore et toujours, ~~ça commençait à lui faire mal aux joues, et la pauvre n'était pas au bout de ses peines, ignorant qu'il allait en être ainsi pour les trois années à venir~~ Kamala enchaîna. « Je suis capable de faire preuve d'autorité bien sûr, mais je n'ai nullement l'intention de tyranniser les élèves de par le mince pouvoir inhérent à mon rôle. Je m'inquiète moi-même du bien-être général de mon prochain ainsi que de celui des créatures plus vulnérables. Par ailleurs… » Son regard s'échappa à nouveau pour retrouver la source des ronronnements ambiants. « Comment se prénomme-t-il ? » Le félin, bienheureux de l'attention qui se portait à lui, renifla la main de Kamala dont le parfum lui était encore inconnu, s'autorisant même une léchouille, qui se transforma rapidement en mordillage de la pulpe de ses doigts. Amusée, Kamala laissa s'échapper un rire pour la seconde fois. Quiconque aurait voulu espionner leur conversation par-delà le bois de la porte aurait sûrement jalousé cet instant. Il n'était pas fréquent de capter un quelconque rire d'élève dans le bureau d'un maître d'élément. « Hé, petit polisson ! Ce n'est pas dans la coutume de mordre une jeune femme dès la première rencontre ! » ...Et encore moins courant d'entendre ça.

Pando

Date d'inscription : 12/04/2023

-- De l'importance d'une bonne collaboration

Les sons et les parfums tournent dans l'air de l'aurore; -- 03-09-1950 -
@Kamala de Bhopal

Les réponses de la jeune femme lui convenaient, en tout cas en théorie. Elle avait le courage de donner son avis de manière entière et polie, loin de la veulerie suave que lui servaient parfois certains prospects soucieux d’entrer dans ses bonnes grâces au plus vite. Sans aucune surprise, il s’agissait pour le coup plus souvent de jeunes hommes. Les demoiselles se montraient quant à elles plus souvent craintives, pour ne pas dire complètement effacées, surtout quand leurs cartes astrales penchaient trop dangereusement vers la Licorne. Il se demanda d’ailleurs quelles pouvaient être les planètes maitresses de la carte de sa jeune déléguée. Il irait voir cela dans les registres, à l’occasion. Cela devait bien exister quelque part.

- Celui là s’appelle Athos, c’est un odieux, odieux personnage, qui compense un caractère désastreux par un pelage particulièrement soyeux. Ses frères ne doivent pas être bien loin, mais Portos préfère rôder dans les cuisines, depuis qu’il a conquis le cœur de la pâtissière, Aramis lui préférence le confort et le luxe du sofa en cuir dans mes appartements. Vous croiserez surement D’Artagnan dans la salle commune, je crois qu’il a commencé à fricoter avec quelques demoiselles de première année. Il a un succès fou auprès des adolescentes.

Elle se rendrait bien vite compte que ledit quatrième mousquetaire prenait la forme d’un petit boursouff au caractère bien trempé que le regard humide et les couinements adorables rendaient absolument inarrêtable. La dernière remarque de la jeune femme lui tira un petit ricanement amusé, conscient qu’il avait surement plus rapidement accès que prévu à une facette bien cachée de la personnalité de la demoiselle de haut lignage. Des jeunes nobles, il en avait fréquenté Ad Nauseam, et il savait à quel point leur posture pouvait changer du tout au tout, selon le contexte et le regard posé sur elles. Il espérait, à tout le moins, que Kamala se permettrait une posture moins guindée en sa présence que ce qu’elle était contrainte d’affecter lors des bals et autres cérémonies officielles. Mais ça, sans doute devrait il, lui aussi, montrer patte blanche avant qu’elle ne se laisse aller à une sincère spontanéité.

- Avez vous d’autres interrogations ou demandes à formuler, Mademoiselle ? Si ce n’est pas le cas, je ne vous prendrais pas plus de votre temps, qui je n’en doute pas est fort précieux… Nous aurons bien d’autres occasions de deviser et travailler ensemble dans les mois, voire les années qui viennent … Il y a prophétie moins réjouissante que celle là.

Le sourire clair, il frotta son pouce et son index l’un contre l’autre pour attirer le félin guerrier vers lui, ce dernier grimpant souplement sur le bureau sans renverser quoi que ce soit, roucoulant sous les doigts chargées de bagues précieuses de son humain de prédilection, pour le moment. Il n’était pas dit qu’il ne change pas d’obédience, si la jolie étudiante continuait de le flatter à chaque passage dans son royaume personnel, qui englobait une bonne partie de la maison de Sel. Nous parlons ici toujours du chat, bien sur.

(c) mars.

Date d'inscription : 09/04/2023

Bixente &
Kamala

De l'importance d'une bonne collaboration

À une question à laquelle tout enseignant aurait pu répondre en un mot, Kamala fut agréablement surprise d'entendre M. Saint-Loup s'étendre sur ses animaux de compagnie. Il n'avait donc pas qu'un, mais quatre chats ? C'était plutôt inhabituel, mais cela annonçait déjà la couleur : un homme qui chérit les animaux ne peut avoir que bon fond. Un sourire éclaira son visage, imaginant les aventures et les frasques de ces félins farfelus qui semblaient avoir conquis le cœur du maître d'élément. Si ce dernier était aussi bienveillant qu'il le paraissait, alors Kamala n'avait aucun souci à se faire pour l'année à venir.

Elle observa ledit Athos avec amusement, alors qu'il jouait avec ses doigts, mais le discret ricanement de l'enseignant la fit légèrement rosir. Sa dernière remarque n'avait pas été des plus spirituelles, certes, mais elle n'avait pas envisagé qu'elle puisse être interprétée de différentes façons. Elle espérait sincèrement que M. Saint-Loup avait saisi le sens véritable de ses paroles, et qu'il s'amusait simplement du gloussement échappé.

La présence du félin avait ajouté une touche de légèreté au sérieux de leur échange, et Kamala avait apprécié le fait que, durant tout leur entretien, M. Saint-Loup ne se cantonne pas à des discussions purement académiques. Il avait évoqué l'astrologie, l'art, les animaux, et semblait s'être sincèrement intéressé à elle, à sa personnalité et ses attentes. La conversation s'était naturellement détendue à mesure de leur échange, bien qu'il ne fût pas très long, et déjà, l'intonation du professeur en marqua la fin.

Lorsque le nouveau maître lui demanda si elle avait d'autres interrogations, Kamala secoua doucement la tête, réalisant que le temps avait filé plus vite qu'elle ne l'avait imaginé. Elle rassembla ses pensées, s'efforçant de maintenir une expression polie et charmante. « Non, Monsieur Saint-Loup, je crois avoir obtenu toutes les réponses nécessaires. Je vous remercie sincèrement pour votre temps et votre attention aujourd'hui, et je suis impatiente de collaborer avec vous. » Elle se leva, soutenant le regard de l'enseignant (aussi troublant qu'il puisse être) ; le sourire qu'il esquissa lui fit prendre conscience qu'elle avait réussi à lui arracher un moment de légèreté, une victoire discrète mais réconfortante. S'ils arrivaient à s'entendre aussi bien tout au long de l'année, nul doute que l'élément de la Terre aurait ses chances de remporter la Quintessence cette année.

« Merci encore, Monsieur Saint-Loup. Je vous souhaite une agréable journée, et je vous dis à demain. » Avec un dernier sourire, Kamala posa sa tasse sur la petite table à côté d'elle, fit une révérence de la tête, et quitta le bureau du maître d'élément. Dans le couloir, elle ne put s'empêcher de sourire plus franchement ; ses pas résonnant doucement sur la pierre. Désormais, elle devait retrouver Prysha et Madeleine - étaient-elles au courant de l'identité de leur nouveau maître d'élément ? Et surtout, à quoi ressemblait-il ? Si tel était le cas, pourquoi n'en avaient-elles pas fait mention ? À cette dernière pensée, Kamala accéléra le pas et disparut à nouveau derrière la porte de son dortoir, et les convenances s'évaporèrent, laissant la voie libre aux histoires des jeunes demoiselles.

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» [flashback] happy birthday shasha, let's fun together !
» It's so hard to say no when you're dancing with the devil [Flashback]

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De l'importance d'une bonne collaboration (Flashback 1950)

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