La soirée battait son plein.

Pour l’occasion, certains étudiants de Beauxbâtons avaient privatisé un club très sélect sur la place du Serpent Cornu, les bézants sonnant et trébuchant sur le comptoir pour que chacun ait toujours les doigts noués autour d’une coupe de champagne et de délicieux macarons aux parfums sophistiqués - tels que rose, fraise et basilic - à grignoter du bout des lèvres. A l’étage, des chambres avaient été mises à leur disposition pour se repoudrer le nez ou simplement profiter du moelleux d’un lit douillet, les alcôves rose foncé des baldaquins offrant l’intimité nécessaire aux ragots les plus croustillants qui se murmuraient entre deux gloussements et soupirs alanguis.

Il n’y avait là que le gratin de l’école. La cerise sur le gâteau. La burrata sur la salade de tomates.

Rien d’étonnant, donc, qu’Eliaz Caradec fasse parti du lot.

Difficile à éviter avec sa veste pailletée, laquelle avait déposé de petits éclats scintillants sur sa chemise et dans les boucles châtains qui rebiquaient sur son visage, il sirotait une énième flûte de blanc de blanc en promenant son regard autour de lui, discutant avec insouciance avec les camarades qui avaient le bonheur (ou le malheur, question de point de vue) de se trouver près de son centre de gravité. Les bulles rebondissaient joyeusement sur sa langue, éclaboussaient ses pensées de petites étoiles qui jouaient au trampoline avec son hémisphère gauche. La musique était de plus en plus forte et, sans vraiment savoir comment, il se retrouva soudainement avec une ravissante sorcière rousse près de lui, très occupée à siroter un verre dont les reflets cristallins dissimulaient une partie de ses traits, dessinant de très jolis arcs-en-ciel sur ses joues pâles.

Elle lui évoquait une sirène. Sans la queue et les écailles, mais avec toute la grâce qui caractérisait ces créatures sous-marines.

« Belle soirée, hein ? » souffla Eliaz, plissant les yeux pour focaliser son regard sur… Oh. C’était elle.

Victoire. Victoire Béguin.

Rien à voir avec une sirène. Si elle devait être une créature magique, Eliaz aurait plutôt employé le terme de démon. Ou de succube. Ou les deux.

Mais à la réflexion, il n’était pas étonnant qu’elle soit là : elle était un Joyau, elle aussi. Une pierre précieuse couronnée de rose et de roux, dont les traits rappelaient curieusement ceux d’une poupée de porcelaine.

Une... jolie poupée de porcelaine.

Etait-ce le champagne qui l’aveuglait ? La musique ? La chaleur ambiante ?

Victoire semblait différente, ce soir. Il y avait quelque chose, dans l'expression de son visage… dans les mèches cuivrées qui ricochaient contre ses pommettes empourprées par l’alcool… dans la langueur de son regard bleuté… quelque chose d'envoûtant.

(Une succube. Définitivement une succube.)

Eliaz se surprit à sourire : « Dis-moi, Béguin, ton père ne serait pas un voleur ? Parce qu’il a jeté un Accio sur toutes les étoiles de la galaxie pour les mettre dans tes yeux. » Et l'étudiant de l'Air ricana à sa propre blague, terminant d’une gorgée son champagne. « Je t’offre un autre verre, Victoire ? Le tien a l’air très vide. Et tu sais ce qu’on dit : plein je te vide, vide je te plains. » Bon okay, il était peut-être l’heure de se taire.

Il tendit la main, prêt à réceptionner la coupe de sa camarade pour la remplir d’une nouvelle tournée de champagne - et ignorant les légers frémissements de ses doigts, qui trahissaient la quantité d’alcool qui bouillonnait déjà dans ses veines.

( Pando )

Entièrement vêtue de ta grâce diaphane et d’une robe en soie rouge que personne n’aurait osé porter à une soirée, tu ne passes pas inaperçue. Et comment ? Teint rosé, regard délicat, cheveux impeccablement coiffés. Juste ce qu’il faut de perfection pour cacher le tourbillon des émotions qui te filent le tournis. Tu n’en laisses rien paraître, te baladant parmi les convives comme si tu avais organisé cette fête. Mais tu n’organises pas les événements Victoire, tu te contentes juste d'être présente chaque fois. Cette fois, tu trouves rapidement le bar afin de t’enfiler quelques coupes de champagne. Besoin d’oublier la dernière crise d’angoisse, troquer le vertige de tes pensées contre le réconfort d’une effervescence hors de prix. Demain matin tu auras certainement la migraine. Demain matin tu regretteras cet écart de conduite. Demain te semble très loin alors tu ne décolles pas du comptoir. Quand une voix, aussi inattendue que prévisible t’arrache à ton activité renversante. Qu’est-ce qu’il (te) veut le lutin ?

Tu le regardes de la tête aux pieds, scrutant sa tenue en silence, la bouche en cœur. Recouvert de toutes ses paillettes, Eliaz parvient presque à rivaliser avec ta prestance incroyable mais heureusement, il ne te fait pas l'affront de notifier ce détail à voix haute. A vrai dire, sa remarque te laisse perplexe un court instant. « J’ai l’habitude des compliments sur ma beauté Caradec et ils sont presque aussi fades que le choix vestimentaire de certains invités… » Les prunelles accompagnent les propos, fusillent les accusés d'un battement de cils avant de revenir transpercer l'âme du sorcier. « Mais pour ce soir, je veux bien t’accorder ce petit plaisir » Oui, c’est toi qui autorise les gens à te complimenter, qui leur fait une faveur, non l’inverse. Chacun sa place, chacun son privilège. Et le compliment du joyau, bien qu'il manque d'originalité, parvient à te décocher un sourire. Pas un sourire franc. Tes sourires sont contenus, modérés, subtils. Ils suggèrent des ressentis sans jamais révéler entièrement leur véritable nature.

« Evidemment. » Le verre tristement vide est tendu dans sa direction, pressé de retrouver la courbe de tes lèvres mais contres toutes attentes, une autre partie de ton corps s'éveille subitement. La pulpe de tes doigts picote. Un contact, à peine un frôlement, déclenche d'étranges sensations sur ta peau cristalline, remontant le long de ton bras. Tu ne t'es jamais vraiment intéressée à Eliaz pourtant vous avez énormément de points en commun. C'est justement là le problème. Il te ressemble beaucoup trop. Et puis, depuis que ton horrible frangine vagabonde sous l'effigie de l'air, tu éprouves des réserves considérables à propos de cette maison. Enfin en théorie. En pratique, t'es bien trop pompette pour te montrer exigeante à l'heure actuelle. « Tu comptes m’inviter à danser où tu vas te contenter de me contempler jusqu'à te brûler les yeux ? » Clairement, la modestie ne t'étouffera pas Victoire. Tu laisses ta magnifique sentence de mort à Esther, si elle décide de finalement la mettre en oeuvre.

( Pando )

Ce n'était pas qu'Eliaz n'appréciait pas Victoire ; il jugeait simplement que certains mots du dictionnaire devaient l'avoir prise pour source d'inspiration, tels que diva, dangereuse et vicieuse. Pétillante aussi, sans l'ombre d'un doute. Pas pétillante-légère comme les bulles de champagne dont l'arôme dansait encore sur ses lèvres, plutôt pétillante-qui-se-glisse-sous-la-peau-et-vous-picote-de-partout, mettant vos pensées et votre patience sens dessus dessous.

Peut-être était-ce pour cela que ses yeux étaient incapables de se détacher des siens, et que leurs doigts se frôlèrent lorsqu'il attrapa son verre pour la resservir. Il crut sentir une minuscule décharge au contact de sa peau, et ajouta mentalement épineuse à la liste d'adjectifs qui définissaient la jeune femme.

« Tu comptes m’inviter à danser où tu vas te contenter de me contempler jusqu'à te brûler les yeux ? »

Le sourire d'Eliaz s'agrandit, alors que son échine était délicieusement chatouillée par la malice pleine d'impertinence qui émanait de son interlocutrice.

"Je ne voudrais pas risquer ma vue pour toi, Béguin, alors je crains être obligé d'effectivement t'inviter." Il termina son propre verre d'une traite, ignorant l'arrière-goût qui commençait à se répandre à l'arrière de sa bouche. Un arrière-goût d'incendie et d'ivresse, parfumé au raisin piquant...

Après avoir reposé son verre sur le comptoir, il tendit une main vers Victoire et happa ses doigts pour l'entraîner dans une danse improvisée, loin des sages valses imposées entre les murs de Beauxbâtons. Sa main libre harponna fermement sa hanche et son visage se rapprocha du sien, attiré par les lumières qui dansaient sur l'onde de ses prunelles bleutées.

Eliaz n'avait jamais remarqué à quel point elle avait de... jolis... cils.

"Mmhh... on dirait presque que tu sais danser, Béguin" commenta-t-il avec un sourire en coin, son corps se rapprochant du sien, chaque frôlement impromptu lui donnant l'impression que son cœur ratait un battement - ou s'accélérait sensiblement, il n'aurait su vraiment le dire. Ce qui était certain, c'était que Victoire avait une très mauvaise influence sur son rythme cardiaque. (Ou alors, c'était l'alcool. L'un comme l'autre avaient d'indéniables points communs : ils étaient colorés, soûlants, donnaient mal à la tête et étaient terriblement attirants.) "Tu aurais d'autres talents cachés à me montrer ?" Un clin d'œil fit frémir sa paupière droite. Qu'y pouvait-il : il était quelqu'un d'extrêmement curieux... surtout envers quelqu'un d'aussi insaisissable - et insupportable - que Mademoiselle Victoire Béguin.

( Pando )

Bien que la proposition vienne de toi, tu as l’audace de juger la main tendue. Car c’est l'un de tes nombreux talents, insulter les gens sans avoir à ouvrir la bouche. Nul besoin, il suffit de se noyer dans le bleu de tes yeux pour noter le marasme de tes pensées qui frappent, fouettent, n’épargnent personne. Aussi, tu mets un temps infini - quelques secondes à peine - avant de glisser tes doigts délicats au creux des siens. Le reste s’enclenche naturellement, les corps se rapprochent, se découvrent, se convoitent au milieu de la piste de danse. Ta paume libre se niche sur sa nuque et tu respires les effluves de son parfum suave. Une senteur sucrée comme tu les aimes, même que tu les aimes encore plus sous l’emprise de l’ivresse qui bat son plein au niveau de tes tempes. « On dirait presque que tu sais draguer, Caradec. »  La langue claque, la langue charme, la langue dispense le bien et le mal d’un mouvement.

Et tu souris un peu, juste ce qu’il faut pour avoir l’air bêtement captivée par cet imbécile heureux. Heureux, il l’est assurément. Quel homme ne le serait pas de danser avec toi ? Créature des enfers façonnée au paradis des merveilles, tu es le rêve de chacun et parfois le cauchemar de certain.e.s mais tout le monde s'accorde pour t’attribuer les deux rôles. « Effectivement » que tu murmures. A peine un soupir. Une promesse à mi-mot. Les bulles de champagne continuent d’alléger tes pensées, levant le poids de ta dernière crise d’angoisse et tu t’enfonces un peu plus chaque seconde, dans ce rôle confectionné à la mesure de tes envies. L’envie d’être parfaite, d’être confiante, d’être sensuelle. L’envie d’enfiler une robe et de danser et de capturer les cœurs de toute l’assemblée. « Mais je ne suis pas assez ivre pour te les montrer. » Tu es suffisamment ivre pour t’afficher avec lui sous les regards indiscrets des langues de vipère.

« Puis » le regard lorgne les lèvres tentantes d’Eliaz « si je les affichais en public » remonte l’arrête de son nez « ils ne seraient plus » caresse ses paupières « comment tu dis déjà » et tu te penches vers son oreille, semant ton poison au plus près de son épiderme « cachés ? » Oui c’est bel et bien le mot utilisé. Lequel t’amuse particulièrement ce soir. Faut dire qu’un rien t’amuse ce soir car tu n’attends pas grand chose de cette fête hormis t’évader de la cage de tes pensées, les oublier durant quelques heures et te réveiller sans en garder le moindre souvenir mais attention à ce que tu désires car il se pourrait bien que tes désirs se réalisent. Et tu finis par te redresser, l’air innocent placardé sur ton visage tandis qu’une lueur indécente brûle à s’y méprendre sur la surface de ta pupille dilatée. Phénomène chimique assurément causé par les flûtes descendues et non l’attirance ressentie à l’égard du sorcier.

( Pando )

Victoire avait beaucoup de défauts mais – il fallait bien l’admettre – les rares qualités qu’elle possédait étaient enivrantes. Son sens de la répartie, par exemple ; il lui donnait envie de surenchérir, de ne pas lui laisser le luxe d’avoir le dernier mot. Ses yeux s’attachèrent à ses lèvres alors qu’elle continuait de lui tenir tête, de prétendre ne pas être assez ivre – et pourtant, un parfum d’alcool se mêlait à son haleine, comme un écho à son propre souffle relevé de notes de champagne. S’il n’avait pas autant bu, l’aurait-il trouvé aussi amusante ? L’aurait-il trouvé aussi… belle ?  

Mmmh... à la réflexion, il n’avait aucune envie de se poser ce genre de question.

Ce soir, il ne voulait se poser aucune question. Seulement se laisser entraîner par ses émotions...

Alors ses mains frémirent, raffermirent leur étreinte contre les hanches sculpturales de l’étudiante. Quoi qu’elle affirme, Eliaz devinait un autre sentiment sous ses mots. Un sentiment qu’il retrouvait en lui-même… l’ivresse ? La curiosité ? La fascination ?

Il soutint son regard, un sourire naissant au coin de ses lèvres. « Nous ne sommes pas obligés de rester en public » rétorqua-t-il et, joignant les actes à la parole, il l’entraîna loin de leurs camarades, au creux d’une alcôve inondée de ténèbres, là où personne ne leur prêterait la moindre attention. Il continua de virevolter avec elle, jusqu’à ce qu’ils atteignent le mur – jusqu’à ce que le dos de la jeune femme ne se colle contre celui-ci et que le corps d’Eliaz ne forme une frontière entre elle et le reste du club.

Là, il la relâcha enfin, mais ce ne fut que pour déposer ses paumes contre le mur, de part et d’autre de son visage, son corps continuant de l’enfermer contre ce coin de mur où personne ne les regardait. « Alors… maintenant que nous sommes en tête à tête, je peux voir tes formidables talents, Béguin ? » Il pencha légèrement son visage vers le sien, son souffle heurtant le sien, ses yeux se plongeant dans l’onde claire, fascinante, de ses iris.   « J'ai bien gagné le droit d'en avoir un aperçu... non ? »

( Pando )

Le coeur palpite un peu fort dans la poitrine. Le coeur pompe un peu beaucoup de sang dans l'organisme et tu demeures suspendue aux lèvres d'Eliaz comme si tu attendais de lui voler son air pour respirer. C'est que son souffle contient une chaude quantité d'ivresse dont tu te persuades avoir besoin puisque tu ne peux plus te vautrer au fond d'une bouteille. Unique explication à ton insistance. Et ton regard se fait de plus en plus obsessif. Il revient finalement faucher le sien lorsque le sorcier t'entraîne loin de la foule, te force à bouger, t'éloigner du monde pimpant. « Qu'est-ce que... » pas le temps de riposter, la main tirée vers l'avant, la silhouette se faufile entre les ombres et vous disparaissez dans le renforcement d'un mur qui vous dissimule des autres convives. Là tu as toute la proximité nécessaire pour sentir ton myocarde battre davantage et deviner le sien suivre le même rythme.

« Tu veux voir mes talents ? » La question est répétée, un morceau seulement, celui sur lequel tu te concentres vigoureusement car oui tu dois te concentrer. C'est important, vital même, unique façon de rester ancrer à la réalité, de ne pas vaporiser les bruits autour, ne pas oublier la fête qui bat son plein sans vous. La fête dont tu ne te souviens même plus, à la fois trop proche et trop éloignée d'Eliaz. Tes mains glissent derrière ton dos dans une ultime tentative de contrôler tes pulsions. Ainsi tu ne prends aucun risque, parce que tu perçois clairement le risque sur les traits du diablotin s'approchant de toi. Et tu te pinces les lèvres quand il murmure de nouveau à ton encontre. « Oh tu crois ? » La réponse est non. Un non catégorique. Un non évident. Un non à lui servir sans la moindre hésitation. Pourtant ton visage s'aventure vers le sien et l'instant d'après, tu t'écrases contre sa bouche.

Tu vas tellement regretter ça Victoire ! Et tu le regrettes déjà mais tu es trop occupée à passer tes mains - les traîtres - autour de la nuque mâle pour te soucier du regret à venir. Naturellement (non c'est contre nature) ton dos se cambre pour rapprocher ton bassin, rapprocher ta poitrine, réduire la distance entre vos corps à l'état de néant. Plus aucun espace pour vous séparer. Plus aucun espace pour respirer. Et totalement insouciante, tu souris derrière ton baiser, ce baiser qui n'en finit plus, les lippes dévorent et découvrent en même temps, se font avoir par la douceur et le goût de l'adversaire. Exactement comme tu l'imaginais. Enfin presque. Car tu n'as JAMAIS imaginé la saveur d'Eliaz. Maintenant tu n'arrives plus à penser à autre chose. Tu n'arrives plus à penser du tout. La langue s'invite déjà entre vos deux esquisses, cherche sa compagne, cherche à te pousser plus loin dans le vice.

( Pando )

Le souffle de Victoire rencontra le sien et toutes les certitudes d’Eliaz volèrent en éclats.

Tu es en train d’embrasser Victoire Béguin. BEGUIN. B-E-G-U-I-N. Que pasa en la casa ? hurlait une voix au fin fond de sa boîte crânienne, une voix qui le suppliait de reprendre ses esprits, mais Eliaz réalisa qu’il n’en avait aucune envie.

Ses mains se refermèrent autour de Victoire, harponnèrent sa taille, rapprochèrent son corps du sien, comme pour imprimer chacune de ses courbes en lui, comme pour mieux sceller leur baiser. Il goûtait à ses lèvres avec gourmandise, étourdi par l’alcool, la musique et le parfum envoûtant de la jeune femme. Lorsque leurs langues se frôlèrent, une électricité brûlante traversa son corps et le poussa plus près encore d’elle, alors que ses doigts s’enfonçaient avec impatience contre le tissu de sa robe. Ce baiser n'était plus suffisant. Plus rien n'était suffisant.

Il était complètement saoul. Saoul d’elle. Était-il possible d’être ivre, à force d’embrasser des lèvres qui avaient goûté à du champagne ? Ce devait être un truc scientifique. L’alcool se transmettait par tous les neurotransmetteurs de la peau, y compris ceux des muqueuses. Il n’y avait pas d’autre explication à la chaleur qui fourmillait partout sous son épiderme, au désir qui s’éveillait à l’orée de son corps en raison du baiser qui l'unissait à Victoire.

« Ce n’est pas… on ne devrait pas… » eut-il la présence d’esprit de balbutier, mais ce ne fut que pour mieux ajouter en emprisonnant le visage de Victoire entre ses mains : « En haut. Tes talents… et les miens… en haut. » Ce fut à regret qu’il la relâcha, mais ce ne fut que pour mieux lui prendre la main et l’entraîner vers les escaliers qui menaient aux chambres, là où personne ne pourrait les voir. Là où seule l’ivresse pouvait les mener… « Où est-ce qu’on va ? » demanda-t-il en observant les diverses portes fermées, mais peu lui importait la réponse alors que déjà, il dévorait du regard les lèvres de Victoire, désireux de s’y fondre à nouveau.

( Pando )