Tu restes de glace et moi j'attends que les heures passent (ft. Amaury)

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Madeleine Beauchamps
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Madeleine Beauchamps

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MessageSujet: Tu restes de glace et moi j'attends que les heures passent (ft. Amaury)   Tu restes de glace et moi j'attends que les heures passent (ft. Amaury) EmptyDim 28 Mai - 22:07


( Tu restes de glace et moi j'attends que les heures passent )
Cela faisait dix minutes que Madeleine fixait discrètement son camarade par-dessus la couverture de son livre.

Installé dans l’un des douillets fauteuils verts de la résidence du Sel, il semblait plongé dans l’écriture d’un devoir, ou peut-être d’un courrier. Sa plume exécutait une fascinante chorégraphie sur le parchemin ; il paraissait éminemment concentré, son visage était un lac insondable au milieu duquel brillaient les yeux, très bleus, qui refusaient obstinément de dévoiler leurs secrets.

Oh, comme Mademoiselle Beauchamps aurait aimé lire dans son esprit ! Être capable de se métamorphoser en petite souris et se glisser dans son oreille pour grignoter ses pensées comme de petits morceaux de gruyère suisse !

(Mais ça aurait été un peu flippant. Certes.)

(Et ça aurait fait d’elle une Clairstellaire. Ew, jamais de la vie.)

Madeleine se mordit nerveusement l’intérieur des joues, jouant avec la couverture de son propre livre. Sur ses genoux, le petit paquet qu’elle avait confectionné à l'intention d'Amaury et qu’elle avait délicatement enveloppé d’un torchon rose semblait la brûler.

Oserait-elle ? N’oserait-elle pas ?

Il était encore temps de faire marche arrière. D’abandonner l’idée de se rapprocher d’un camarade que les années avaient brutalement éloigné d’elle, creusant entre eux un fossé invisible tapissé de piques et grouillant probablement de vilains trolls des montagnes. Accepter que leur lointaine amitié était morte, enterrée et plus froide qu'un bonhomme de neige en Antarctique.

Mais non… il fallait qu’elle essaie. Il fallait qu’elle se batte ! C’était bien ce que son frère lui avait dit, non ? Qu’il ne fallait jamais renoncer à ses idéaux ! (Bon, en l’occurrence, il lui parlait de son désir de réformer le système en place en renversant la noblesse, pas de faire ami-ami avec l’un des représentants de celle-ci, mais bon. Chut, petite voix dans la tête de Mad.)

Alors Maddie reposa son livre, prit son précieux paquet enrubanné et se dirigea droit sur Amaury de Castel, se raclant doucement la gorge pour attirer son attention.

Naguère, lorsqu’ils étaient encore hauts comme trois citrouilles, Madeleine l’avait tutoyé sans se poser de questions ; mais aujourd’hui, quelque chose, dans l’expression sérieuse de M. de Castel, la poussa à bredouiller, rougissant sous les mèches cuivrées qui s’étaient échappés de sa queue-de-cheval haute : « E-euh, b-bonjour Amaury, je ne vous… euh, dérange pas ? » Oh ciel, pourquoi sa voix ressemblait-elle tant au couinement d’une souris ?  « J’ai remarqué que vous travailliez énormément, ces derniers temps, et j’ai pensé que peut-être… vous voudriez quelques… douceurs, pour vous redonner de l’énergie ? »  Et elle lui mit sous le nez son joli colis rose. A l’intérieur, elle avait fourré ce qu’elle avait pu grapiller de meilleur au salon de thé : macarons aux couleurs pastel, croissants fourrés à la chocogrenouille fondue, mille-feuilles parfumés à la liqueur de prune dirigeable… De quoi ravir les papilles, car ne disait-on pas que le chemin menant au cœur d’un homme passait par l’estomac ?

( Pando )
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Amaury de Castel
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MessageSujet: Re: Tu restes de glace et moi j'attends que les heures passent (ft. Amaury)   Tu restes de glace et moi j'attends que les heures passent (ft. Amaury) EmptyMer 21 Juin - 22:40

Ne dit-on pas que l’empire d’une femme
est un empire de douceurs ?
Septembre 1953, avec Madeleine Beauchamps

L’héritier était plongé dans son travail, le regard fixé sur le parchemin, la plume muée en ballerine, couchant sa réflexion en arabesques précises. La potion de concentration qu’il avait ingéré dans l’heure précédente protégeait encore maigrement son esprit des distractions, le forçant à se replier sur lui-même et sur les mots qui s’enchaînaient sous l’encre. Les effets se retiraient vagues par vagues, le rendant de nouveau sensible aux sensations – la soif dans sa gorge, le tressautement de sa main fatiguée, la douce fraîcheur du mur végétal dans son dos, le moelleux du fauteuil, le tintement de la plume qu’il trempait dans le pot… le poli raclement de gorge à quelques pas.

Parasité par les derniers effets de la potion qui le tiraient vers son parchemin, Amaury sentit son regard naviguer distraitement vers la source du bruit. Mademoiselle Beauchamps, à l’air timide et aux joues rosissantes, prononça quelques paroles qui lui parvinrent avec un instant de retard, dans une résonance sourde. « Bonjour, Madeleine. »  Eut-il la présence d’esprit de répondre, de manière un peu trop obséquieuse. Il reposa la plume sur la table et ouvrit les mains, plus par réflexe poli que réelle conscience, pour réceptionner le paquet tendu.  « Pardon, un instant. Ma potion… Un effet secondaire, je crois. »  C’était un défaut lié à une prise régulière, la création d’une bulle poreuse et la difficulté à s’ancrer à nouveau dans la réalité. Il prit une gorgée du verre d’eau qu’il avait abandonné sur la desserte à sa droite, et sentit enfin ses pensées se clarifier.

Ses prunelles bleues retournèrent sur le colis délicatement enveloppé, protégeant le contenu révélé à ses oreilles par la demoiselle. Madeleine lui offrait des pâtisseries, une attention bienveillante incitée, selon ses dires, par les efforts qu’il fournissait dans son travail. Une pointe de nostalgie le piqua, la scène lui en rappelant une autre, plus ancienne, où une petite fille rousse lui offrait un paquet de rondes pierres colorées, collectées au bord d’un étang, « parce qu’elle les trouvait jolies ».

Jadis, inconscient des barrières sociales, il ne voyait aucun mal à fréquenter la roturière. Mais, à mesure qu’ils grandissaient, sa famille lui avait rappelé avec insistance leur différence de statut et les conséquences néfastes que cette proximité pourrait avoir. Les avertissements firent naître en lui une prudence inquiète. La réputation d’une demoiselle de compagnie étant difficile – impossible – à rétablir une fois ternie, il jugea irresponsable de l’exposer à des murmures malveillants. Nonobstant l’affection candide, il avait pris ses distances.

Parfois, en apercevant la frêle figure dans le sillage de Kamala, il percevait les échos de ce lien d’autrefois, dissimulé derrière une façade d’indifférence. Pourtant, il n’avait aucun regret. Un sentiment de culpabilité, peut-être, à justement n’en éprouver aucune. Il avait fait ce qui devait être fait.

Amaury déplia le chiffon avec précaution, découvrant les pâtisseries parfumées ; l’odeur du sucre vint chatouiller son nez. Il releva les yeux vers la jeune femme, inclina courtement la tête. « Je vous remercie pour cette délicate attention, Madeleine. » Une fleur curieuse s’éloigna de mur végétal pour se pencher vers les biscuits ; du pollen chuta de son pistil et saupoudra un mille-feuille. Le futur duc la chassa du dos de la main – à l’image d’un parent reprenant un enfant qui se serait approché trop tôt des mignardises. La plante s’éloigna avec un couinement offusqué, les pétales agités dans une drolatique indignation florale.

« Permettez-moi de vous demander comment vous vous portez. » S’enquit-il d’une voix mesurée, malgré la volonté de garder leurs échanges brefs ; espérant que la vie, auprès la noblesse venue du Bhārata, lui était douce.

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MessageSujet: Re: Tu restes de glace et moi j'attends que les heures passent (ft. Amaury)   Tu restes de glace et moi j'attends que les heures passent (ft. Amaury) EmptyDim 17 Sep - 18:53


( Tu restes de glace et moi j'attends que les heures passent )
Amaury de Castel avait l’air un peu étrange. Lointain. En l’entendant parler de potions et d’effets secondaires, Madeleine sentit l’inquiétude poindre dans ses veines et se retint à grand-peine de cueillir le front du jeune homme dans sa paume afin de sonder sa température. Elle ne connaissait pas très bien les breuvages magiques (Kamala et Prysha étaient plus adeptes de thé que de boissons ensorcelées) mais elle savait que certaines pouvaient avoir d’effrayantes conséquences, qu’il s’agisse de spasmes horriblement douloureux ou, au contraire, d’une félicité factice qui poussait aux pires bêtises.

Aussi, ses yeux se posèrent sur Amaury avec une certaine appréhension et elle se fit violence pour garder ses mains sagement rangées le long de son corps.

Puis un soupir de soulagement lui échappa lorsqu’il accepta son présent et le déballa avec délicatesse, dévoilant les sucreries qu’elle avait rassemblées dans l’espoir de chatouiller sa gourmandise. Ses remerciements firent naître des taches rose vif sur ses joues et elle s’empressa de bredouiller, le regard fuyant : « Oh, je vous en prie… ce n’est trois fois rien ! » Du moins, rien, au regard de ce qu’elle avait pu lui offrir naguère, lorsqu’ils n’étaient pas plus hauts que des citrouilles et qu’ils folâtraient innocemment dans le domaine des de Bhopal. Elle adorait alors le bourrer de gâteaux qu’elle récupérait dans les cuisines en faisant les yeux doux au personnel. Des madeleines au beurre, en particulier. Comme moi disait-elle avec un sourire innocent, ne comprenant pas pourquoi sa Maman la grondait, le soir venu, en lui reprochant une trop grande familiarité avec ce garçon de bonne famille qui n’était pas censé se retrouver avec des miettes sur les manches de ses chemises et des traces de gras sur les doigts.

« Je vais très bien, je vous remercie de votre, euh, sollicitude » récita-t-elle ensuite, un sourire poli aux lèvres. « Nous avons énormément de choses à faire avec la rentrée, les rendez-vous chez la couturière et chez le coiffeur, les devoirs et les dîners avec les du Chesnes, mais euh, sinon, tout va très bien. »

Et elle se tut, de crainte de trop en dire (elle savait qu’elle n’était pas censée raconter sa vie dans les moindres détails ; du moins, pas à n’importe qui. Poppy, c’était okay. Les étudiants aux noms jalonnées de particules, c’était une autre paire de manches).

Elle avait vaguement conscience qu’il était désormais temps de tourner les talons, de laisser Amaury à son travail, mais la curiosité était trop forte. La curiosité, et la nostalgie d’une amitié que les années avaient enfermées dans des oubliettes fermées à double tour. « Et… vous ? » osa-t-elle demander, essayant d’ignorer le rouge qui lui grignotait sournoisement le visage. « Vous semblez… fourbu » dit-elle, parce que ce mot lui semblait infiniment plus élégant que « fatigué », elle aimait la façon dont il ricochait sur ses lèvres. « Ne voudriez-vous pas faire une petite pause et goûter à ces macarons ? Ceux-là sont fourrés à la rose, ceux-ci au citron et au basilique et ceux du fond aux Chocogrenouilles. Et d'ailleurs, je ne pense pas qu’il soit prudent de boire des potions le ventre vide » ajouta-t-elle en pensant à ses paroles précédentes, essayant toutefois de ne pas sembler trop pressante ou intrusive, ce qui était à peu près peine perdue, car environ une demi-seconde plus tard, elle enchaîna : « Vous pourriez être malade, sinon. Nous serions follement inquiètes si vous vous retrouviez au dispensaire ! Surtout Kamala ! Vous ne voudriez pas faire de la peine à Kamala, tout de même ?! » Elle adopta un air sévère, qui lui donnait soudainement l'air d'avoir pris trente ans.

Et puisque la curiosité était décidément un très, très vilain défaut : « Si je puis me permettre... qu'étudiez-vous, qui nécessite que vous preniez des potions ? Peut-être pourrais-je vous être utile, d'une façon ou d'une autre... »

Pour sa défense, il y avait une petite voix, dans les tréfonds de son esprit, qui la pressait de se taire et de cesser de le harceler.


( Pando )
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