Ce gars-là a toujours eu un p’tain de caractère de merde. Plutôt que d’causer, il préfère cogner pour résoudre ses problèmes, à grands coups de poing dans ta gueule. Pour calmer son excès de jus, on lui a filé l'idée de se bouger le cul et de s'mettre au sport. Depuis, le gars il s'est mis à jouer au Botteballon, et il déchire tout. Il a chopé le rôle de plaqueur, le poste de rêve quoi. Il s'est rendu compte qu'il avait le feu vert, alors il s'est fait un plaisir d'exploser des chevilles et des poignets, entre autres, parce que la délicatesse, il connaît pas. Bien sûr, il se ramasse aussi des patates, c'est pas la fête du slip. C'est d'ailleurs pour ça que son corps ressemble à un p’tain de champ de bataille, avec des griffures et des bleus d’partout. • Il s'est jamais tapé l’règlement à lire, mais il pourrait t’le réciter mot pour mot. Surtout ce p’tain d'article deux sur les "devoirs de l'étudiant". Normal, quand t'as passé autant de temps à subir des punitions. Après, faut dire qu'il a pas tout à fait la même vision des règles de bienséance et de respect que le commun de mortels. Quoi, on peut pas foutre de la poudre de Bulbonox dans les piaules des autres pour bien rigoler au p'tit matin ? Quoi, c'est pas marrant de glisser une décoction hoqueteuse dans le verre de quelqu'un qui fait son exposé ? Lui, il pense que ces idées de blagues, c'est du foutu génie. • Les seules matières où il se sent dans son élément, c'est dans celles où il joue avec ses mixtures cheloues et ses trucs vénéneux. Un peu les deux faces d’une même pièce, en soit. En gros, il se sert surtout de ces trucs pour faire des sales coups, genre les blagues qui foutent le bordel. Mais bon, si un de ses potes est dans la galère, il est là, prêt à dégainer ses potions magiques. • Tous les ans, c'est toujours l’même bordel. Dès qu'il fout un ièp sur le territoire familial, il est obligé de foutre ces p’tains de bottes et de se taper le râteau pour gratter du sel dans ces p’tains de marais salants. Ça pourrait être marrant si c'tait pas en plein cagnard et si cette p’tain de vase sentait pas comme un vomi dégueu de lendemain de soirée. Mais bon, bien sûr, en plein mois de juillet, fallait pas s'attendre à autre chose. Et en plus, pour en remettre une couche dans ce merdier, il a pas l’droit de se servir de la magie pour se taper ces corvées. Pas que de toute façon il aurait été assez dégourdi de la baguette pour y arriver. • Pendant sa première année d’étude, il a pas foutu un orteil dans c’foutu bouiboui de restaurant de l'académie. Pour lui, pas question de bourrer son bide de trucs dégueux (et pas originaires de la sacro-sainte Vendée). Alors, il se tapait ses repas, tranquille, dans sa piaule. Au menu, le classique jambon-mogette, noyé dans un paquet de beurre salé, tellement énorme que ça aurait pu boucher ses artères direct. Autant te dire qu'un gamin de treize piges qui fait ça, ça passe pas. Donc en plus de s'être fait attraper par les greluches de l'école, il s'est tapé des semaines de punitions. Et un pion à ses basques à chaque bouffe, qui le collait pour vérifier qu'il s'asseyait bien à ces foutues tables rondes du « Salon Dînatoire » (à lire avec une voix haute et perchée, tel un aristocrotte).  • Y'a des trucs qu'il préfère garder pour lui, histoire de jouer au mystérieux, tu piges ? Faut pas que l’mythe se casse la gueule. Déjà, il kiffe se faire des parties d'échecs sorciers, il se triture les neurones pour faire la peau aux pièces adverses et arriver à l'Échec et Mat. Mais si tu lui demandes comment ça roule dans le club, il va sûrement te dire d'aller te faire foutre, ou t’faire bouffer la poussière, ça dépendra d’son humeur. Dans l’imaginaire collectif, il s'est fait forcer la main pour s'inscrire au club d'échecs après s'être mis sur la gueule pour la énième fois et s'être fait j’ter du club de pétanque #EstherL’aCopité. Lui, il aimait bien jouer avec les boules, mais paraît que c'est pas fait pour menacer ses camarades. • Sa faiblesse, ce sont les beaux, et grands, et forts étalons. Hum, hum. Ils causent évidemment des bourrins à quatre pattes, mais pas que. Après tout, c'est un peu le même délire, humain ou animal. Tu les chevauches, tu les lustris et tu les nourris

Alors là, comment ne pas adorer un personnage avec un développement et une plume pareille ? Franchement on n'attend qu'une chose c'est de suivre ses frasque à l'Académie !