Parchemin d'identité

Histoire

16/06/1951
tw : suicide collectif

Scène d’horreur à San Santiago de Compostella : les corps des adeptes du Clariestelar Cuerpo retrouvés dans les ruines de l’Abbaye de Fonte Diaz

Le soleil était doux, ce matin-là, et éclairait la cuisine de sa lumière chaude et réconfortante. Le printemps tirait peu à peu sa révérence vers un été paisible aux chants entêtants des cigales et des cours d’eau après les gros orages. L’odeur du café emplissait la pièce de ses notes fruitées, et les seuls bruits qui rompaient ce silence dominical étaient les gazouillis des oiseaux et les dents de son père qui croquaient dans un morceau de pain frais.
Fronçant les sourcils à la lecture de ce titre inquiétant, Armand reposa sa tasse de café sur la massive table de bois de la cuisine. Entrant dans la pièce avec un grand soupir, sa mère déposa un baiser sur sa tête tandis que ses yeux balayaient le journal à la lecture de l’article.

C’est en Septembre 1950 que les aurors français ont démarré leurs investigations sur la secte catholique du Clariestela Cuerpo. Alerté par un informateur inconnu, Jean Plerchoit, directeur de la délégation Contre la Lutte Sectaire du ministère des armées, met ses meilleurs agents sur cette enquête. Historiquement connue comme étant une branche totalitaire de l’Opus Dei, le Clariestela Cuerpo puise ses origines dans le nord-ouest de l’espagne, non loin de Saint-Jacques de Compostelle.
(...)
Après des mois de recherches, de filature, d’échecs et de victoires, la délégation CLS a donc finalement retrouvé la trace de cet inquiétant groupuscule dans l’Abbaye de Fonte Diaz, à 46 kilomètres de Saint-Jacques de Compostelle. Préparés pour un assaut armé, conscients de la véhémence de ces adeptes catholiques, les forces spéciales de Plerchoit ont découvert une scène apocalyptique en plein cœur de la neffe. (...) On dénombre ainsi près de 36 victimes, de 17 à 74 ans, décédées par ingestion simultanée d’une potion de Manus Dei. Parmis ces victimes, on dénombre près de 12 françaises et français :
- Charlotte Toubares
- Pierre Faricchi
- Aldo Méblancher
- Géraldine Guy
- Beatriz Esquide
(...)

Armand ne se souvient plus très bien, après la lecture de ces quelques lignes, de la temporalité des choses et de l’ordre dans lequel se sont déroulés les évènements qui ont suivi.
Il se souvient d’avoir tendu le journal à son père, blanc comme un linge, et avoir entendu une tasse se fracasser au sol quelques minutes après. Les hurlements de sa mère résonnent toujours à ses oreilles, et il sent encore sa sœur le bousculer en arrivant en trombe dans la cuisine. Dans ses souvenirs, toutes ces scènes sont au ralenti, et il se revoit croiser le regard de sa petite sœur, regard qui ne transmettra plus de joie durant les 12 mois qui suivront cette journée terrible. Il entend encore son père hurler après quelqu’un, quelque chose comme “apprendre ça comme ça”, “douleur”, “vous le paierez”.

Ce que Armand sait en revanche, et qu’il n’a jamais été capable d’oublier, c’est que les enquêteurs mis sur cette affaire ont essuyé des retards et des échecs qui ont mis en péril l’opération et qu’il tient de ce fait responsables de la mort de sa sœur.
18 ans. Elle n’avait que 18 ans, avait été approchée par les adeptes de cette secte qui lui avaient fait miroiter mont et merveilles, et l’avaient fait peu à peu sombrer dans un culte qui lui avait coûté la vie. Elle laissait derrière elle des parents effondrés, un grand frère accablé et une sœur jumelle anéantie.


09/06/1953

C'était une journée similaire à celle d’il y a deux ans, le soleil était déjà haut dans le ciel, l’odeur du café après un bon repas flottait dans l’air. Dans le salon voisin, le reste de sa famille discutait, il entendait le rire gras de son oncle, et la voix claire de sa mère.
Il déposa les assiettes ramassées dans l’évier, et mis de l’eau à couler par-dessus. D’un coup de baguette, l’éponge et le grattoir s'activaient, et il se retourna, s’appuyant contre le plan de travail dans un soupir.

“On fêtera nos 20 ans dans quelques jours.”
Levant le regard vers la petite brune adossée à l’encadrement de la porte, Armand rendit son sourire à sa sœur. Elle s’approcha de lui et, fermant les yeux, s’appuya contre sa poitrine en entourant son torse de ses bras.
“Elle me manque à moi aussi.” Il déposa un baiser sur le haut de son crâne. “Je sais qu’elle veille sur nous”

Elles étaient les deux faces de la même pièce, le ying et le yang, complémentaires, physiquement identiques. Il ne pardonnerait jamais qu’on les ait séparées. Cet événement tragique avait marqué un tournant dans sa vie.
Il s’était juré d'œuvrer pour que des drames comme celui-là ne s’abattent plus jamais sur des familles comme la sienne, que le gouvernement ne permette plus jamais de telles dérives. Depuis lors, il travaille d’arrache pied pour devenir le meilleur élément de sa promotion, dans le but d’intégrer les Armées Royales.
Plus jamais.

il porte un petit anneau à l’oreille gauche • il a un chien, un Labrador, qu’il a surnommé Bandit quand il avait 11 ans et qui lui manque tout autant que ses parents lorsqu'il n’est pas revenu chez lui depuis un moment • sa sœur est la seule qui peut lui faire baisser les yeux d'un seul regard menaçant au détour d'un couloir de l’académie • il a une corde sensible, c’est le chant des cigales, et il n’est jamais plus vulnérable qu'allongé dans les hautes herbes en plein soleil au mois de juin • il admire réellement ses parents, qui sont pour lui un exemple de labeur et d’altruisme • il s’exprime avec un fort accent du sud ouest, d’une voix chaude et enveloppante, et parle couramment le basque • Il mesure près d'1m95, si il vous regarde de haut c'est vraiment malgré lui, vraiment vraiment ...

Pseudo & âge : Maze, 26 ans Type de personnage : inventé Comment as-tu connu WLNBR ?    Crédits : tbd